Workingirl

Dancer, de la série Obstructions, 2009, single channel video, 10 min., Courtesy of the artist

Depuis 20 ans, l’artiste Ali Kazma travaille exclusivement le support vidéo, tirant parti de la manière dont la révolution numérique a rendu ces types d’appareils photo professionnels disponibles à la consommation publique. Ici exit les longs métrages ou la fiction, Ali Kazma privilégie le monde physique, en se concentrant sur les activités symboliques qui existent entre l’être humain et la réalité. Son dessein? Inciter le spectateur à réévaluer la relation entre la notion de corps et son environnement physique et spatial. Chez Analix Forever, il présente sa première exposition à thème: Woman at work. Close-up. 

L’artiste Ali Kazma parcourt la planète à la recherche de situations, de lieux et de bâtiments où entre en jeu l’aptitude de l’homme à transformer le monde. Sa quête? Sonder le sens de l’activité humaine qui se déploie dans les champs économique, industriel, scientifique, médical, social et artistique. Ainsi, chacune de ses installations audio-visuelles met en exergue certaines évolutions à l’œuvre dans nos sociétés, constituant ainsi progressivement une vaste archive de la condition humaine. Pour son exposition monographique intitulé –  Woman at work – à la galerie Analix Forever, il est allé piocher dans la soixantaine de vidéos qu’il a réalisé ses 20 dernières années pour y mettre en avant celles consacrées à des femmes au travail. La thématique de la figure féminine n’apparaît pas d’emblée comme évidente dans le travail d’Ali Kazma mais c’est parce que comme il l’explique lui-même: « Pendant longtemps, quand je filmais, je ne pensais pas « femme » ou « homme », en tous cas pas consciemment. La manière dont je choisissais mes sujets n’était nullement genrée, mais guidée par mon intérêt pour un domaine, ou une personne particulière. Et en pensant à des femmes puissantes, je ne pensais pas non plus “genre“, car, à l’époque, je ne voyais pas vraiment de différence entre une femme puissante et un homme puissant. » 

Manufacture de jeans, de la série Obstructions, 2008, single channel video, 12 min., Courtesy of the artist

Mais en 2019, en filmant la championne de dragster Anita Mäkelä, Ali Kazma prend conscience qu’il existe dans ce qu’il est en train de filmer plusieurs spécificités féminines. Dès lors, il décide de réexaminer son propre travail, et de creuser cette question du genre. Il se dit fier de ces réalisations : « Toutes les femmes que j’ai filmées sont des femmes extraordinaires et il m’est apparu qu’elles devaient se parler, dialoguer au sein d’un même espace d’exposition et nous donner à penser, à repenser nos positions. Nombre des femmes que j’ai filmées sont des “femmes– frontières“ comme je les appelle, des femmes qui explorent de nouveaux espaces et mon travail va contribuer à faire savoir aux femmes, mais aussi aux hommes, qu’il est de nombreux domaines où elles sont aussi fortes, voire plus fortes qu’eux. »

Film, de la série Resistance, 2013, single channel video, 8 min., Courtesy of the artist and Istanbul Foundation for Culture and Arts

Ainsi, à travers cette exposition, Ali Kazma rend hommage aux femmes et à leur travail qu’elles soient ouvrières du textile (Jean Factory, 2008 et Casa di Moda, 2009), danseuse (Dancer, 2009), archéologues (Past, 2010), céramiste, metteure en scène et/ou actrice (Studio Ceramist, 2007 ; Play, 2014 ; Film 2013), ou encore dragster (Top fuel, 2019).

Women at work
Jusqu’au 20 novembre 2020
Galerie Analix Forever, 1225 Chêne Bourg
https://analixforever.com/