Pause-café à Vienne

Le mythique café Sperl à Vienne

La capitale autrichienne regorge de ces lieux mythiques où l’on consomme le temps et l’ambiance, mais où seul le café vous est facturé. 

« Vienne est une ville construite autour de quelques bistrots dans lesquels la population est assise et boit du café ». Bertolt Brecht avait vu juste. Les cafés viennois séduisent par leur atmosphère unique, leurs tables en marbre et leurs éventaires à journaux. Les plus célèbres s’enorgueillissent des personnalités qui les ont fréquentés : des artistes, des écrivains et des intellectuels qui utilisaient ces établissements comme un deuxième salon. Certains s’y faisaient même envoyer leur courrier. Elias Canetti, Sigmund Freud, Oskar Kokoschka et Stefan Zweig – entre autres – en ont salué le caractère, désormais inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Souvent conservé dans son jus, le décorum de ces espaces conviviaux témoigne d’un confort propice à jouer aux cartes, aux échecs ou au billard. Les miroirs ? Ils permettent toujours d’observer discrètement les autres clients…

Des institutions
S’ils ont connu leur apogée vers la fin du XIXe siècle, les cafés viennois doivent leur renommée internationale à l’Exposition universelle de 1873, comme le cosmopolite Landtmann, ouvert cette année-là sur la Ringstrasse. On profite aujourd’hui de sa terrasse idéalement située aux abords d’un parc verdoyant. Comme de nombreux concurrents sous le règne des Habsbourg, le Prückl a été conçu en forme de U – soit sur trois côtés d’un superbe immeuble – avec les matériaux les plus précieux de l’époque, avant d’être relooké dans les années 50. A cette période, de nombreux cafés traditionnels ont cédé la place à de nouveaux bars à expresso, suivant la tendance italienne.
L’inauguration du Hawelka remonte à la fin des années 30, soit peu avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Une paroi de cette entreprise familiale demeure tapissée d’affiches dédiées à des expositions, concerts et autres conférences. 

Douceurs
Bienvenue au Sperl, fief des musiciens et compositeurs d’opérettes qui – comme Franz Lehár – en ont fait leur stamm ! Plusieurs fois nommé « Café de l’année », cette maison a été récompensée pour sa cuisine viennoise et ses pâtisseries. Vous avez dit « pâtisserie » ? Impossible, alors, de faire l’impasse sur le Demel, fournisseur de la gourmande Sissi. Son voisin et concurrent – le Sacher – continue de débiter par tonnes son gâteau au chocolat et à la confiture d’abricots (inventé en 1832 par un apprenti, sur commande du prince Von Metternich).

Visiter
En marge d’une tournée des monuments historiques, une balade piétonne vous gratifiera de quantité d’autres cafés – moins courus mais pas moins poétiques – parfois lovés dans un square charmant ou au fond d’une impasse romantique.

Renseignements : www.wien.info/fr

Y aller
Au départ de Genève, compter entre 13 h 30 et 15 h de train pour gagner Vienne. On peut choisir le train de nuit à Zurich. Plusieurs vols directs et quotidiens relient aussi la Romandie à la capitale autrichienne.