Violencia Rivas fait son come-back !
Violencia Rivas avec Léa Pohlhammer et Adrien Barazzone
©anoukschneider
Jamais entendu parler de Violencia Rivas ? Mais si ! Le punk, c’est elle qui l’a inventé, en Argentine à la fin des sixties, bien avant les anglo-saxons. Elle possède aujourd’hui son propre show dans lequel elle déglingue autant le capitalisme que son propre plateau TV. Créé par le comédien argentin Diego Capusotto, c’est en effet d’un personnage fictif dont nous parlons. Une pièce de théâtre reprenant son personnage à l’esprit moqueur et dénonciateur existe même. Après un premier passage en mai 2021 au Théâtre Saint-Gervais, cette dernière revient en force du 1er au 11 mars. Coup de projecteur sur cette pièce phare incarnée par la géniale Léa Pohlhammer et son acolyte tout aussi talentueux Adrien Barazzone. À travers un récit à la fois trash et comique, le duo met en lumière les traditions injustifiées, le consumérisme et le système capitaliste. Rire ensemble d’un monde absurde et cruel, telle est la volonté des deux artistes. Un spectacle poussé à l’extrême, qui promet de vous faire passer par toutes les émotions et de prendre avec légèreté certains sujets sociétaux.
Une rebelle baroque, sentimentale et cosmique. Sous les traits de Violencia Rivas, l’icône argentine, Léa Pohlhammer est à bout de nerfs. Elle n’arrête pas de critiquer cette société qui ne pense qu’à consommer. Révolution ! Accompagnée par son chien ange-gardien, interprété par Adrien Barazzone, la pièce prend un ton burlesque et amusant. Un spectacle saisissant à la Almodovar mais version punk ! Sur la scène du Théâtre Saint-Gervais, les deux comédiens allument le feu. Un débordement orchestré par Florence Minder et Julien Jaillot qui fait merveille.
Un dialogue trash sans vraiment de tact. « Les propos tenus par Violencia Rivas dans le spectacle, ont un côté galvaudé dans ce qu’ils revendiquent, mais l’originalité réside dans le fait qu’elle ne s’en prend pas à la bourgeoisie, au monde de la finance, non ce qui la révulse c’est toutes les professions dites « sociales » : sociologue, psychologue, éducatrice de la petite enfance, artiste ou même comédienne. Toutes ces professions, sont représentées dans le spectacle par ses filles, qui par chacune de leur intervention la font littéralement sortir de ses gonds ! Le plaisir qu’on peut tirer de cette proposition est surtout le plaisir du jeu des interprètes, la catharsis que les situations provoquent en eux et, malgré la grossièreté, la poésie et l’amour désespéré pour notre pauvre condition humaine qui s’en dégage », confie la communicante de l’événement Luana Massaro. Par le biais de ses répliques, Léa Pohlhammer donne vie – et quelle vie! – à une représentation crue et dénonciatrice aux allures comiques.
En dépit de sa notoriété en Amérique latine, Violencia Rivas est un personnage fictif. Créée par deux Argentins en 2009, cette caricature excessivement excentrique a grandement inspiré un duo à Léa Pohlhammer. Celle-ci joue au côté d’Adrien Barazzone. « Avide de pouvoir enfin dire et faire sur scène ce qu’elle n’oserait jamais dans la vraie vie, la comédienne crée sa propre Violencia Rivas, croisement entre l’originale et le tandem trash de la série british Absolutely fabulous. Un déversement jubilatoire de tout ce qui fait rage, pour rire ensemble du monde, absurde et cru », affirme Luana Massaro. Une pièce qui nous amuse autant qu’elle nous appelle à réfléchir!
Violencia Rivas
Du 1 au 12 mars
Théâtre Saint-Gervais
Rue du Temple 5 , 1201 Genève
www.saintgervais.ch