Trésors solaires

©ELI-O
La Grèce et ses merveilles du passé se sont invitées dans l’atelier d’Elisa Pantazopoulos, en plein coeur de Genève. Avec sa marque ELI-O, la jeune créatrice fascinée par le travail du métal et passionnée de l’histoire et de l’héritage venus de la Grèce Antique, s’est lancée à la reconquête du passé. Solaires, délicates, et authentiques, ses créations aux allures de talismans éternels nous invitent à retourner dans une époque que l’on ne connait que par les musées, tout en se tournant résolument vers l’avenir. Fière de ses racines et de ses origines grecques, Elisa a fait de sa passion son métier en réinterprétant à sa manière les bijoux d’un passé passionnant. Au coeur de d’ELI-O, un profond attachement au travail bien fait et à la mythologie, mais par-dessus tout le désir d’une marque où l’éco-responsabilité et l’éthique occupent une place de choix. Rencontre avec une créatrice à la frontière entre passé et futur.
Comment avez-vous commencé votre aventure ELI-O ? Et quelle est l’histoire de votre découverte des bijoux de la Grèce Antique ?
J’ai toujours été très inspirée par les pièces antiques, ayant moi-même des origines grecques. Je suis très attachée à mes racines, et j’ai toujours été passionnée par ce pays et cette culture, par son architecture, son univers. Au fil des ans je me suis rendue compte que je passais beaucoup de temps dans la partie bijoux et métallurgie des musées grecs. J’adorais la façon dont les pièces antiques avaient été mangées par le temps, et j’ai eu l’idée de créer mes propres bijoux dans cette même esthétique. Je voulais qu’on ait l’impression qu’ils avaient une histoire, qu’ils avaient déjà été portés. Et ELI-O est né. J’ai commencé à travailler la technique de la cire perdue. C’est une méthode antique qui permet de réaliser des pièces organiques et irrégulières. Je crée mes prototypes en cire, puis je les fonds en or 18 carats ou en argent recyclés. Je voulais créer des pièces qui durent dans le temps, qui peuvent se transmettre de génération en génération, donc j’étais obligée d’utiliser des métaux précieux. Au-delà de l’esthétique, je souhaitais réellement arriver à un point éco-responsable. Mes métaux ne sont pas plaqués et peuvent être recyclés à l’infini. De plus je n’ai quasiment pas de stock, je travaille à la demande. De cette façon la cliente comprend que la pièce est vraiment faite pour elle. C’est pour quoi je propose aussi de modifier mes dessins à la demande, par exemple des gravures peuvent être ajoutées, ou on peut choisir sa couleur d’or. Je propose aussi un service sur mesure avec des pièces uniques, pour les alliances et les bagues de fiançailles notamment.

©ELI-O
Quelle est la philosophie d’ELI-O ? Vous parlez d’imperfection et d’héritage, mais aussi d’une volonté de voir vos pièces transmises de générations en générations, êtes vous inspirée par la philosophie du passé qui était loin d’être aussi consumériste que la nôtre ?
J’avais une réelle envie de retourner à la façon dont on travaillait à l’époque, à une période où on était d’accord d’attendre quelques semaines pour obtenir sa création. Ma priorité était d’aller à l’encontre de la consommation de masse. Pour arriver à cela il faut investir dans des métaux recyclés, mais aussi créer des pièces qui résistent à la vie, et rester local. Tous mes fournisseurs sont suisses. Je me fournis ici pour les métaux recyclés, et mon fondeur est à quelques rues de mon atelier, à Genève. Et puis j’essaye également d’amener une dimension sociale à mon travail. Certains de mes fournisseurs, notamment pour la papeterie ainsi que l’impression sur les emballages de mes produits, embauchent des personnes handicapées ou en difficulté sociale. Je veux qu’ELI-O soit à la fois une marque éco-responsable, locale et éthique, que mon travail ait un sens dans la société actuelle.
Comment sont imaginés vos designs ? Faites-vous beaucoup de recherches quant à la signification des symboles de la Grèce Antique, mais aussi l’esthétique de cette époque ?
J’adore la mythologie, et la plupart de mes pièces ont un nom de déesse ou de dieu de la mythologie grecque. Je m’inspire énormément de cette culture et de son passé, mais je ne copie pas. Chacune de mes pièces est gravée à la main dans la cire, je ne moule pas de pièces préexistantes pour les retravailler. Tous mes designs sont les miens. Mais oui, j’adore me plonger dans l’iconographie grecque, puis graver dans la cire, travailler directement le matériau. Je m’inspire beaucoup de mes voyages à l’étranger, même si la Grèce reste ma source d’inspiration principale.
Quelle est la pièce de votre collection qui vous est la plus chère, et quelle est son histoire ?
C’est difficile de choisir, mais je dirais la bague et le pendentif Stohastria, qui signifie la femme qui médite, une des premières pièces que j’ai créé. Ou alors le pendentif Neaera, un porte-bonheur que l’on offre à la nouvelle année dans la tradition grecque. Mais évidemment je les aime tous, elles ont toutes une histoire pour moi, une histoire que je souhaite partager.
