Sourire Masqué

Création de l’artiste islandaise ©Yrurari

Bien plus qu’un objet, le masque est devenu en quelques semaines le symbole d’une époque. Aujourd’hui sur tous les visages, cachant une expression inquiète ou alors un grand sourire, il devient un accessoire indispensable du quotidien, ultime bouclier protecteur face à ce virus qui fait désormais partie de nos vies. Objet de toutes les convoitises, il est également devenu en quelques semaines un lieu d’expression personnelle, un nouveau médium créatif auquel on ne peut disputer l’utilité. Dévorant la moitié de notre visage, il devient le reflet d’une époque.

Il a envahi les rues, les réseaux sociaux, les plateformes de vente en ligne, le masque est aujourd’hui devenu un objet de notre quotidien. Reconnu par de nombreux professionnels comme une barrière efficace pour éviter le propagation du virus, il est devenu l’objet de toutes les convoitises. Cependant si nous pensions tous au masque chirurgical bleus et blancs, aujourd’hui cet outil sanitaire se transforme en accessoire tendance, aux motifs bariolés. Alors que les sourires sont cachés et que l’on peut faire la moue sans être remarqué, le masque se voit de plus en plus considéré comme un moyen d’expression personnelle. À une période où nous devrons apprendre à vivre avec la moitié du visage recouvert par un voile de tissus, les créateurs, qu’il s’agisse des couturières ayant ressorti leur vieille machine à coudre du placard, ou encore des designers et des artistes, ils parviennent à insuffler un peu de joie et de positivité à cet accessoire qui reste avant tout un objet sanitaire en cette période d’épidémie. Masque-bijou, masque tricoté, forme réinventée, broderies traditionnelles, les têtes créatives réagissent à cette crise avec style et bonne conscience.

Les objets du quotidien reconvertis en masques par l’artiste ©Max Siedentopf

L’artiste islandaise Yrurari spécialisée dans les créations textiles tricote des masques qui nous tirent la langue, alors que Jeanne Vicérial utilise la corde pour couvrir nos bouches frileuses. En Suisse, le collectif BYOM (Bring Your Own Mask) rassemble 41 designers qui en deux semaines ont créés leur propre version du masque, nous démontrant par leurs différences que cet objet à l’utilité unique peut se muer en mille et un visages. Innovants, pratiques, s’adaptant à nos visages si semblables et pourtant si différents, mais aussi à l’esthétique surprenante, ils nous invitent à reconsidérer la définition même de l’accessoire indispensable. Masque-bijou chez la créatrice allemande Saskia Diez, décoré d’un sourire pour certains, ironique et étonnant pour d’autres, à l’image des idées farfelues de l’artiste Max Siedentopf, , le masque nous dévoile ses mille et un visages pour protéger les nôtres. 

Le masque chaine de ©Saskia Diez