Sayonara Ryuichi Sakamoto

Savez-vous d’où vient mon blaze Mishima? Il provient du délire déluré de lettré de ma chère maîtresse qui a toujours adoré l’écrivain nippon Yukio Mishima. Et pourquoi je vous raconte cela? Pour vous annoncer le triste départ du foisonnant compositeur de génie Ryuichi Sakamoto, adulé dans son Japon natal. Figurez-vous que c’est son père qui éditait Yukio Mishima. Le voilà le lien loin d’être tiré par les moustaches! Moi qui suis plutôt un féru de jazz, j’ai toujours admiré Sakamoto pour la composition des musiques de films inoubliables, défraîchissant inlassablement en pionnier des sons numériques et ayant toujours milité avec ferveur pour l’environnement! Pour les curieux qui ne connaissaient pas cet artiste ayant décroché l’oscar de la meilleure musique en 1988 pour le « Dernier Empereur» de Bernardo Bertolucci, je vous le recommande furieusement dans «Furyo» de Nagisa Oshima (1983), film subversif sur un camp de prisonniers en Asie durant la Seconde Guerre mondiale, où Ryuichi Sakamoto brille aussi en tant qu’acteur aux côtés de David Bowie et Takeshi Kitano. Ryuichi Sakamoto avait aussi travaillé pour Brian de Palma et Pedro Almodovar, et plus récemment écrit la bande originale de «The Revenant» d’Alejandro González Iñárritu (2015). Parallèlement, il avait co-fondé avec Haruomi Hosono et Yukihiro Takahashi le groupe Yellow Magic Orchestra (YMO), dont l’électro-pop survitaminée aura par la suite une énorme influence sur la techno, le hip-hop et la J-pop, et inspirera les mélodies synthétisées des premiers jeux vidéo. Paix à l’âme de ce génie du son et du cinéma.
