Rêve contemporain au milieu des montagnes

©Ossip Van Duivenbode

 

 

C’est un projet qui conjugue l’ambiance cosy du chalet aux codes de l’architecture contemporaine. Le chalet Anzère imaginé par le cabinet d’architectes SeARCH surprend sans choquer au milieu des demeures traditionnelles. Le bois est omniprésent, les codes du chalet suisse semblent respectés dans l’ensemble de la structure qui se fond dans le paysage architectural d’Hérens, en Suisse. Et pourtant au premier coup d’œil la modernité, le caractère résolument design du bâtiment, la sensation d’ouverture sur le monde sans compromettre l’intimité le démarque de tous les autres chalets. Un projet résolument moderne mais qui se fond incontestablement dans le paysage, nous faisant rêver de comtes hivernaux dans ce cocon de bois. Portrait de cette escapade architecturale rêvée. 

 

Entre tradition et modernité 

C’est un chalet contemporain qui prend racine dans la tradition. Alors que dans nos montagnes les constructions modernes se font de plus en plus nombreuses, et sont d’ailleurs parfois largement critiquées, bâtir un chalet contemporain est un défi tant au niveau de son caractère unique que de son acceptation des locaux. Le chalet Anzère réalisé par le bureau d’architectes SeARCH parvient cependant à relever le défi en imaginant une bâtisse respectant les codes traditionnels tout en les détournant au profit de la modernité. Le bois se fait alors central, coquille de ce cocon douillet. Mais déjà ici, l’originalité pointe. Si les bardeaux de bois sont placés de manière horizontale sur la façade donnant sur la rue, l’arrière du chalet se joue du matériau pour donner une profondeur au bâtiment, et permettant de dissimuler les larges baies vitrées. L’architecture traditionnelle de montagne a tendance à limiter ces ouvertures vers l’extérieur, mais ici on inverse la tendance sans trop perturber le visuel. Placées en profondeur, à l’abri des bardeaux de bois, les fenêtres font entrer la lumière sans éblouir, ouvrent sur l’extérieur sans dévoiler l’intimité de l’espace intérieur. On retrouve également un autre élément de l’architecture typique : les balcons. S’ils servaient autrefois à protéger le bois stocké pour l’hiver, mais aussi les habitants des maisons qui travaillaient en extérieur à l’abri, ici le balcon se fait décor. La rambarde court du sol au dernier étage, ajoutant un caractère résolument géométrique à la façade. Encore une fois, la tradition se modernise sans se briser. De l’extérieur, le chalet Anzère se fond alors dans le décor des maisons traditionnelles, mais aussi des constructions plus récentes abritant des appartements. Cependant, en entrant, nous laissons la tradition à la porte et pénétrons dans un écrin contemporain à couper le souffle. 

©Ossip Van Duivenbode

Surprise contemporaine

En entrant dans la chalet Anzère, la tradition architecturale locale semble s’évaporer. Oubliez les intérieurs en bois, sombres et chargés, les pièces étriquées pensées pour garder la chaleur, les petites fenêtres protégeant de la lumière. Ici, l’espace et la fluidité sont les maîtres mots. Le béton est omniprésent, nous plongeant tout de suite dans l’univers moderne désiré par les propriétaires. Brossé, ou laissé à nu, il nous fait presque oublier que nous sommes bien dans un chalet. Les rappels de bois se font par les fenêtres, et quelques détails, notamment dans la cuisine, comme un souvenir de tradition. Les grandes fenêtres offrent une vue d’exception sur la vallée, mais protègent à la fois du vis-à-vis et du soleil brûlant des sommets grâce au renfoncement offert par les balcons et l’avancement des contours de la façade. La cheminée, point d’ancrage de tout chalet, garde son rôle ici. Mais oubliez les âtres traditionnels, ici il est flottant, tel un OVNI au milieu du salon, résolument moderne. Le chalet Anzère c’est alors un cocon niché au milieu des montagnes, mais qui a décidé de vivre avec son temps. Une conjugaison parfaite entre passé et présent qui nous rappelle que le respect des traditions et d’une architecture locale ne sont pas contraires à la création d’une nouvelle identité architecturale au plus près des sommets. 

©Ossip Van Duivenbode

©Ossip Van Duivenbode