René René, la passion d’un métier d’art

©Aigal Studio
C’est un artisanat ancestral et précieux que s’est engagée à faire perdurer la créatrice genevoise Sylvia Blondin en créant sa marque René René au coeur de la cité, celui de la maroquinerie. Métier exigeant où travail manuel et créativité ne peuvent aller l’un sans l’autre, c’est une myriade de modèles à la fois originaux et intemporels qui sortent de son atelier à chaque nouvelle collection. Passionnée de mode et férue des dernières tendances, la jeune créatrice genevoise s’engage à proposer à ses clientes des pièces où la qualité prime, et où tout est possible. Le sur-mesure, qu’elle réalise en parallèle de ses collections, laisse la possibilité aux amatrices de sacs et autres accessoires de clamer leur originalité en laissant les mains de l’experte réaliser leurs rêves. Bien plus qu’un métier, c’est sa passion que réalise chaque jour la femme derrière René René en exerçant son art. Sylvia Blondin entrouvre ici pour nous les portes du fascinant monde de la maroquinerie, un métier d’art des plus précieux.
L’amour de l’artisanat
C’est dans son loft où se mêlent son atelier et son showroom que nous accueille la jeune créatrice Sylvia Blondin. Des rouleaux de cuirs, des échantillons de tissus, des sacs et accessoires par dizaines donnent vie à cet espace où les créations René René prennent vie. Sur son bureau elle ouvre son épais carnet de croquis où dessins, notes et échantillons de cuirs racontent l’histoire d’une nouvelle idée, d’une nouvelle envie. En face de haute fenêtres se trouvent sa table de travail et ses machines, là où les peaux prennent forme et se changent en des pièces à l’esthétisme égalant leur qualité. « Je suis sans cesse à la recherche de la peau parfaite, de celle qui me permettra de créer une pièce au cuir sans le moindre défaut. Je suis une vraie perfectionniste ! ».
Une créatrice en quête de perfection qui à tout d’abord choisi de créer sa marque par amour pour le travail manuel. Depuis toute petite, Sylvia Blondin est habituée par ses parents à apprendre à se servir de ses mains. Elevée par une mère bijoutière et un père maraicher, elle n’envisageait pas d’exercer un métier où le concept allait dépasser le contact avec la matière. Enfant, elle réalisait des colliers de perles avec sa mère et aidait son père, exerçant ses mains à un travail minutieux, plantant la graine qui allait faire quelques années plus tard fleurir René René. C’est donc une affaire de famille. Le nom de la marque même reflète l’importance des racines de sa créatrice qui appose côte à côte les prénoms identiques de ses deux grands-pères. Elle s’engage alors dans des études d’arts. Après une Maturité artistique elle passe une année en prépa pour entrer en mode à la HEAD, mais quelques mois après son entrée en Bachelor elle réalise que le vêtement et l’aspect conceptuel de la mode ne sont pas ce qui l’attire le plus. Elle quitte alors la haute école pour se lancer dans un CFC en maroquinerie. « Je pense que les erreurs de parcours sont toujours là pour une raison. Elles nous apprennent quelque chose. Sans ces six mois à la HEAD je n’aurais jamais compris quel était mon souhait profond, réaliser des sacs. », déclare-t-elle au milieu de centaines d’échantillons éparpillés sur le comptoir de son atelier. À la suite de son apprentissage, après quelques stages et la dure conclusion que les offres d’emploi dans le milieux étaient trop faibles, un coup du hasard – une arcade se libérant dans son quartier – la pousse à créer sa marque. Elle achète ses premières machines et lance l’aventure René René.
Des créations uniques
Dès le départ, la question de l’exclusivité et de la qualité se posent pour Sylvia Blondin. Elle souhaite créer des pièces uniques en mettant en avant la qualité de ses produits et les compétences acquises lors de sa formation. La créatrice se rend elle-même dans les entrepôts pour sélectionner des cuirs européens et choisi chaque peaux, les ouvrant une à une, parmi les nombreuses options, mais n’achète qu’en très petite quantité. « Je ne choisi presque toujours qu’une seule peau d’un même modèle. J’aime l’idée que je ne retrouverais peut-être jamais ce cuir, cela ajoute encore à l’aspect unique de mes créations que je ne pourrais plus jamais reproduire à l’identique ». Ses collections suivent alors les tendances du moment, mais aussi les humeurs de Sylvia Blondin qui crée avant tout des sacs qu’elle aime. La recherche par le dessin constitue une grande partie de son travail. Dans son atelier sont accrochés aux murs des dessins de silhouettes, des femmes élégantes et colorés, toutes un nouveau modèle de sac René René au bras. S’en suit alors un jeu entre les couleurs, mais aussi les matières, du daim au cuir d’autruche, en passant par un cuir de vachette d’un vert éclatant imprimé d’un motif de peau de crocodile. « Je m’amuse avant tout avec les cuirs. J’aime mélanger les matières, créer du volume, et donner de la vie aux sacs. Pour moi le cuir permet toutes les fantaisies ».

©Tania Pisanello
Une tradition qui rencontre les tendances actuelles
Sa méthode de réalisation se base sur les techniques traditionnelles de l’art de la maroquinerie. Elle commence par dessiner son modèle, qu’elle réalise ensuite en carton 2D. C’est une étape où la créativité l’emporte, mais l’usage et la qualité restent des préoccupations constantes. Ensuite vient le moment de réaliser le modèle en carton 3D, pour enfin commencer la confection du sac. Chaque pièce est réalisée individuellement, puis assemblée par la maroquinière qui sélectionne également des tissus récupérés dans les stocks des tapissiers décorateurs pour réaliser la doublure de ses modèles. « Cette étape est aussi importante que la réalisation de l’extérieur du sac. J’utilise des tissus très résistants, mais aussi colorés, au style vintage. Je veux vraiment que quand les clientes ouvrent mes sacs elles aient cet effet wow en découvrant l’intérieur. Je ne laisse aucun détail au hasard. » En plus des collections imaginées par la créatrice, il est possible de confectionner son sac ou son accessoire en cuir sur-mesure à son goût. « J’adore travailler avec mes clientes et écouter leurs idées. Je les guide dans leurs choix mais je suis surtout à l’écoute de leurs envies. Je veux créer des pièces qui leur ressemblent vraiment et leur plaisent, des pièces qui s’adaptent à leur mode de vie et à leur style ». C’est alors une mode bien loin de la fast fashion et de ses quantités que propose la créatrice genevoise. Ancrée dans un désir de créer des pièces uniques et résistantes au temps et aux tendances, elle retourne à des valeurs fortes qui séduisent de plus en plus de clientes attirées par cette promesse de qualité et de personnalisation.
L’artisanat conserve aujourd’hui ses lettres de noblesse grâce à de jeunes créateurs à l’image de Sylvia Blondin, déterminée à travailler au service de la qualité et de l’esthétisme. Bien plus qu’un métier, c’est un art qui prend vie entre ses mains à chaque nouvelle pièce René René. C’est une part de l’artisane et de son rêve devenu réalité que nous retrouvons dans chacune de ses créations. Une chance laissée à chaque femme de porter à son bras un peu de la passion de cette créatrice de talent à l’avenir plus que prometteur.

©Aigal Studio
Atelier René René, 59 Route des Jeunes, 1212 Grand Lancy, Genève, ouvert tous les jours sur rendez-vous, et le mardi et jeudi sans rendez-vous, de 14h à 19h, renerene.ge@gmail.com – renerene.com
