Quand la réalité dépasse l’imaginaire
Une des productions phares de cette saison, Pelléas et Mélisande, ©GTG
Après une saison 19-20 avortée, le Grand Théâtre de Genève s’apprête à revenir dès la rentrée avec une programmation des plus riches et surprenantes. La saison 20-21 sera placée sous le signe de la réalité augmentée, entendue à la fois dans son sens technologique et sensoriel, nous rappelant que si les réalités sont multiples les diverses formes d’art n’ont pas toujours besoin de recourir aux dernières innovations pour nous faire ressentir avec force et émotion les reliefs du vrai. Encore une fois les productions proposées par l’institution genevoise nous invitent à découvrir la culture avec un regard nouveau et nous emmènent à la découverte de pièces classiques révisées par des mains expertes, nous interrogeant sur la question même de l’interprétation. Pour nous faire patienter jusqu’à ce futur si prometteur, le Grand Théâtre de Genève met également à disposition une myriade de spectacles sur son site internet, nous prouvant que l’art est une parenthèse magique qui ne se referme jamais vraiment.
Si la première saison dirigée par le nouveau directeur du Grand Théâtre Aviel Cahn était placée sous le signe de l’espoir, c’est un chamboulement mondial qui amène les équipes créatives de l’institution à désormais se tourner vers l’avenir. Au coeur de cette nouvelle saison, un profond désir de sublimer les expériences et d’augmenter les sensations nous emportant dans une réalité bien réelle mais sublimée. La direction artistique visuelle de cette saison revient à l’artiste suisse John Armleder à l’origine de papiers peints qui définiront en un motif chaque pièce présentée, invitant le spectateur à s’interroger sur la question de l’interprétation et de l’intertextualité dès son affiche. Quand l’espoir laisse place à un futur radieux.
Plus d’émotions et d’interprétations, le Grand Théâtre change sa réalité
« J’ai commencé à croire en l’existence de réalités parallèles. (…) Et je crois qu’il y a des centaines de ces réalités » écrivait Marina Abramovitch dans ses mémoires. Une figure capitale de l’art performatif qui semble incarner à merveille les nouveaux enjeux auxquels fera face la programmation de la saison prochaine. L’artiste rejoindra les équipes de l’institution genevoise dans le cadre de la production de l’opéra Pelléas et Mélisande du côté de la conceptualisation et de la scénographie. Une première invitée qui nous annonce la couleur de cette nouvelle saison encore pleine de surprises aussi enchanteresses qu’originales. Au coeur de la programmation, dix productions lyriques dont six d’entre elles créées à Genève viendront enchanter la scène de la Place de Neuve. Des classiques seront au rendez-vous, à l’image de Didon et Enée ou du Candide de Voltaire, mais à l’interprétation toujours originale et novatrice.
Dans une saison intitulée Réalité Augmentée, il est impossible de ne pas parler de technologie. L’opéra se mêlera alors aux dernières innovations, tout d’abord dans Turandot de Puccini où les artistes du célèbre teamLab nous entraineront dans un univers psychédélique où la technologie aura toute son importance. Pelléas et Mélisande se verront eux aussi accompagnés de nouveaux supports vidéos alors que sur scène les solistes et danseurs vêtus par l’incomparable Iris van Herpen seront dirigés par Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet. En guise de décor, une toile de fond toute droite sortie de l’esprit de Marina Abramović devant laquelle se produiront les musiciens de l’OSR dirigés par Jonathan Nott lui-même. Une production aux grands noms qui nous fait déjà rêver. Autres spectacles majeurs à noter, L’Affaire Markopoulos de Leoš Janáček ou encore La Clémence de Titus qui sera dirigé par le suisse Milo Rau. Côté ballets, des créations originales telles que Better Sun et Exhibition, puis les danseurs du Grand Théâtre s’attelleront à un monument sans pareil, Le Sacre en fin de saison. La scène lorsqu’elle ne vibrera pas sous les voix des sopranos et les pas des danseurs sera enchantée par les concerts de René Pape qui revient pour une troisième fois à Genève en octobre prochain interpréter les Chants et Danses de la mort de Modeste Moussorgski. Au programme également, Pretty Yende, Matthias Goerne ou encore Gaëlle Arquez enchanteront cette saison où la réalité au mille et un reliefs fera vibrer nos corps et nos esprits.
En attendant une nouvelle réalité…
Pour les impatients qui comme nous ne peuvent pas se passer du Grand Théâtre et regardent avec effroi les mois qui nous séparent de la prochaine saison, l’institution met à disposition de son fidèle public une programmation en ligne qui n’a pas été désertée par l’espoir de la saison précédente. Chaque semaine une nouvelle production tirée des archives du Théâtre vient animer votre toile virtuelle, vous transportant vers les Indes Galantes et ses coulisses, ou nous remémorant avec joie ses concerts à travers des interviews et autres voyages virtuels vers le passé.
Programme du GTG Digital, et programmation et réservations de la nouvelle saison 20-21 Une Réalité Augmentée à retrouver sur gtg.ch