Puplinge Classique: musique hétéroclite

Cet été, rares sont les festivals qui n’ont pas été reportés à 2021. L’un d’entre eux tire son épingle du jeu : le convivial Puplinge Classique Festival sis dans un cadre bucolique. Pour sa 11e édition, – contexte oblige – la programmation se dévoile particulièrement locale mais avec une thématique très composite autour de la notion de jumelage. Le captivant pianiste François-Xavier Poizat, à l’origine de ce rendez-vous musical incontournable, nous partage sa passion pour la musique et nous dévoile quelques anecdotes sur son festival. Extraits.

Sous quelle impulsion avez vous lancé le Puplinge Classique Festival il y a de cela 10 ans? 

J’ai grandi à Puplinge où ma maison de famille se trouve. A 20 ans, j’étais étudiant à Hambourg mais je passais mon été à Genève. J’avais du temps libre et j’avoue avoir été inspiré par Renaud Capuçon qui a organisé très jeune un festival. Je me suis lancé innocemment avec des amis autour de quelques petits concerts de musique de chambre et le concept a bien pris. Puplinge s’est avéré un lieu idéal pour organiser ce type de manifestation. D’année en année, le budget doublait de taille et au bout de 5, 6 ans le festival a atteint la forme qu’on a actuellement. 

Quel a été le plus gros challenge à relever durant ces 10 dernières éditions ?

On a eu deux grandes dates marquantes: le concert de gala pour nos 5 ans et celui pour nos 10 ans l’an dernier. Les deux manifestations se sont déroulées au Victoria Hall. Le premier s’est joué avec l’Orchestre National d’Arménie avec 4 solistes et 4 pianos sur scène. Et le deuxième fût organisé avec l’Orchestre de Chambre de Genève avec 17 solistes et un programme qui a duré plus de 3 heures avec des triples concertos! Un moment fort mémorable. Ce sont de grosses célébrations qui se sont très bien déroulées. Il faut aussi dire que la capacité de la salle pouvant accueillir 1500 personnes est plus importante que celle de Puplinge limitée à 200 à 300 personnes. 

Pour cette 11ème édition, vous dévoilez une programmation très éclectique…

Effectivement, le maître-mot de cette édition est la diversité. On retrouve cette variété au niveau du répertoire avec la volonté de représenter tous les registres de la musique classique. Parmi ceux-ci, on compte des oeuvres qui vont de la Renaissance et même du Moyen-âge jusqu’à des oeuvres de compositeurs vivants, certains sont même très jeunes. Ensuite, il y a l’envie d’intégrer des musiques voisines comme le jazz, le klezmer ou encore le tango. Le thème de cette édition est jumelage. On essaie dans à chaque concert de marier des oeuvres qui sont parfois très éloignées dans le temps mais très proches dans l’essence musicale. Par exemple, le 21 août, on jumèlent deux concertos pour clavecins dont un provient de Jean-Sébastien Bach et un autre moderne. Ils sont très éloignés dans le temps mais ils se retrouvent dans l’écriture. On a également le 18 août un concert de musique klezmer et tsigane. Ici, il existe une distance géographique lointaine entre ces deux musiques voyageuses mais un point commun, celui de l’improvisation.