Photographe à bout portant

Si je n’avais pas été mahatma-guru du magazine, je serais clairement devenu photographe de rue. J’aurais shooté les chats les plus fous et Bastet qu’il y en a! Je me serais clairement inspiré d’une référence dans le domaine: William Klein. Je viens d’apprendre son départ pour le royaume des cieux le 10 septembre passé à 96 ans et je tenais à lui rendre hommage. Au-delà d’être un photographe gonzo ultra reconnu, il avait plusieurs flèche à son arc: peintre, documentariste et graphiste! Son style? Des clichés coup de poing traduisant la fébrilité et la violence des villes qui hantent votre esprit des années après les avoir croisés. Puisant sa créativité dans l’esthétique brute du reportage et du style sensationnaliste des tabloïds, William Klein a bouleversé les codes de la photographie de rue, mais aussi de la mode, puisqu’il est  l’un des premiers à faire sortir les mannequins des studios! Décadrages, dissonances exacerbés sont au rendez-vous dans son oeuvre, essentiellement en noir et blanc, où des enfants brandissent des armes à bout portant et où des visages renfrognés s’affichent en très gros plan. Je lève ma patte pour ce génie de la photographie pour lequel j’aurais bien tapé la pose.