Paris à Gstaad

Le Gstaad Menuhin Festival revient pour une 63ème édition et se tourne vers la France, et plus particulièrement Paris. La capitale française est une fabuleuse plateforme d’échanges artistiques de la même manière que le Gstaad Menuhin Festival est une plateforme de découverte musicale. Plus de 75 concerts se dérouleront dans un décor champêtre et verront se produire des artistes d’exception dont le pianiste toulousain Bertrand Chamayou qui sera en résidence à Gstaad durant une partie de l’été. En parallèle, l’offre académique offre un lot de masterclasses et de concerts ouverts au public. 

Paris, la Muse 

D’ordinaire, la programmation du Gstaad Menuhin Festival est placée sous les auspices de la tradition germanique. L’année dernière, le focus était opéré autour des Alpes. La dimension alpine n’est pas pour autant écartée, car le décor champêtre entre lac et montagne de la vallée de Saanen reste présent et continue d’offrir un écrin poétique propice à la découverte musicale.  

Quoi qu’il en soit, jouer un répertoire français en Suisse alémanique surprend. Convenons que cela est peu commun. Le public d’outre-Sarine est en effet peu coutumier de la musique française et les organisateurs sont donc généralement frileux d’en programmer dans leurs manifestations, si ce n’est quelques têtes bien connues comme Ravel ou Berlioz comme le rappelle justement Christoph Müller, le directeur artistique de l’événement. Cette année, ce Röstigraben musical cède. La musique fonctionne comme un pont entre deux aires culturelles. Une pluie de musiciens de l’Hexagone ou de l’étranger jouant un répertoire français déferlera effectivement à Gstaad.  

Un point d’honneur est mis sur la venue du pianiste Bertrand Chamayou qui s’est vu offrir une résidence et cinq concerts, dont certains en tandem avec la violoncelliste Sol Gabetta. Le duo s’est déjà fait remarquer cette saison à Radio-France. A noter que la jeune femme argentine fera redécouvrir le 2ème concerto pour violoncelle de Saint-Saëns et jouera le 1er, plus connu, à deux occasions. Bertand Chamayou est le porte-étendard de cette french touch et verra graviter autour de lui d’autres acteurs importants de la musique française tels que Gautier Capuçon, Patricia Petitbon, l’organiste de Notre-Dame Olivier Latry, Hervé Niquet, le trompettiste et corniste David Guerrier ou l’Orchestre philarmonique de Radio-France de même que l’Orchestre national de Lyon.  Par ailleurs, d’autres musiciens s’illustreront en interprétant des morceaux d’artistes ayant transité par Paris. On pense notamment à Tchaïkovski, Stravinski ou encore Mozart.   

Place aux jeunes talents 

Christoph Müller endosse le rôle de « bon génie » comme l’appelle assez justement le critique musical vaudois Antonin Scherrer, car il perpétue le souhait de l’humaniste Yehudi Menuhin de travailler de concert avec la jeune génération. Pour ce faire, la Gstaad Academy octroie la possibilité aux jeunes musiciens de prendre part à des masterclassesde direction d’orchestre, de vocalisation et de piano entre autres dispensées par des artistes de renom et de se produire à l’occasion du festival. Ces concerts sont gratuits et ouverts au public. Cette occasion unique est le moyen de venir à la rencontre des futurs talents. Enfin, et pour la dixième fois, les jeunes amateurs pourront intégrer l’atelier d’orchestre «Play@» 

Festival Menuhin
Du 18 juillet au 6 septembre
Gstaad et environs 

http://www.gstaadmenuhinfestival.ch