Musée à ciel ouvert

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Au départ, il s’agissait juste de poser son blase ou celui de son crew, comme on dit dans le jargon. Et très vite calligraphique, le tag s’est imprégné des univers de la BD et de la culture populaire pour s’émanciper en art figuratif et se muer en mouvement: le street art ou art urbain. Par la force de sa culture, de ses codes, de ses langages, de ses thèmes, de ses techniques, il représente l’un des gros chapitres de l’histoire de l’art. Conviant la mémoire vivante des murs, il possède aujourd’hui un socle très fort bien qu’il soit encore en plein essor. Son histoire est présentée à Quartier Libre SIG, au pont de la Machine qui lui consacre une rétrospective avec 70 œuvres d’acteurs majeurs de la scène artistique historique et actuelle à l’instar de Futura 2000, Taki, L’Atlas, Keith Haring, Banksy, Saype, etc. Des photos et vidéos complèteront cette exposition inédite à Genève à voir jusqu’au 14 mars 2021. 

 

Entre tag, graffiti et street-art 

Né il y a environ 50 ans sur la côte Est des Etats-Unis, c’est tout d’abord le tag qui prospère sur les trains et les murs. Fruit d’artistes précurseurs comme Keith Haring ou Taki183 qui ont transformé leur cité en toile à ciel ouvert, ils créent une nouvelle forme d’expression culturelle dans l’espace public. Définissant les codes de cette discipline avec des référents à l’image de Seen, icône du graffiti new-yorkais avec ses couleurs éclatantes ou Futura, l’un des premiers à être dans l’abstrait, le street art voit le jour. A la fin des années 1990, les sujets de société deviennent centraux et les artistes apportent davantage de profondeur à leur expression, comme l’Américain Shepard Fairey auteur du célèbre portrait stylisé de Barack Obama sur fond rouge et bleu ou Zhang Dali en Chine.

 

De la rue au musée 

L’histoire de ce mouvement artistique encore en plein essor est présentée au pont de la Machine à travers des œuvres des plus grands artistes suisses et internationaux. Immersive, interactive, et ludique, l’exposition permet aux enfants dès 3 ans de comprendre comment les grandes villes sont devenues de véritables musées à ciel ouvert. Empruntées à des galeries, à des collectionneurs ou aux artistes eux-mêmes, plus de septante œuvres sont exposées. A travers une scénographie résolument urbaine, le visiteur est invité à parcourir ces œuvres en cinq espaces : Tag, blaze et graffitis – L’art vandale dans le métro et le train – L’art dans la rue – A chacun sa technique ! – Un art sans frontières. Tout au long du parcours, les enfants découvrent l’univers drôle, poétique ou engagé des artistes de rue. Des jeux et manipulations permettent aux petits comme aux plus grands de se mettre dans la peau d’un street artiste ou d’appréhender les techniques de réalisation des œuvres, avec notamment un mur de tag, du spray numérique ou encore un jeu de pixel art. Telle une rétrospective du mouvement, le public découvre les peintures, affiches, photographies ou encore les dessins de Taki 183, Keith Haring, Futura 2000 et, parmi les artistes plus récents, Cope2, Banksy, Invader ou encore Combo. En sortant de l’exposition, les visiteurs voulant en voir plus pourront poursuivre leur découverte du street art de manière tout aussi ludique par une chasse aux œuvres dans les rues de Genève.

Quartier Libre SIG présente « One, Two… Street Art ! »

Du 10 septembre 2020 au 14 mars 2021

Quartier Libre SIG

Pont de la Machine 1, 1204 Genève

Tél. 022 420 75 75

ww2.sig-ge.ch