LABEL ASCENSIONNEL

Label phare en matière de rap à Genève, Colors Records – créé en 2009 par Thibault Eigenmann et Théo Lacroix – fête sa décennie avec un nouvel album polychrome de Makala « Radio suicide ». Sortie prévue le 21 juin. Le label dompte les cimes des sommets avoisinants Genève en matière de rap. Ainsi, son écurie représente des artistes tels que Di-Meh, Slimka ou encore Basengo. Go Out! a toujours gardé un oeil attentif sur l’odyssée de ce capteur de talents. Pour les 10 ans, Thibault Eigenmann nous conte ses attentes, ses ressentiments et ses envies sur l’avenir de l’industrie musicale lié au hip-hop, rap et R&B. Micro.
Comment a évolué Colors Records en 10 ans?
Il y a 10 ans, nous n’étions que 2 : Théo Aka Mr. Lacroix et moi! Mon binôme occupe la fonction de directeur artistique mais aussi réalisateur de chansons, morceaux, clip et ingénieur du son. Tandis que je suis le directeur général du label, en plus d’être DJ Nevahdie. On a eu la chance de rencontrer Oumar Touré qui nous a aidé à nous développer. Aujourd’hui, on est à peu près 6, mais depuis le développement plutôt fulgurant de ces derniers temps, on devrait davantage travailler avec 15 à 20 personnes pour vraiment exploiter tout notre potentiel. Actuellement, on représente pleinement une dizaine d’artistes. On souhaite que chaque artiste soit unique, qu’il puisse créer son identité artistique dans les meilleures conditions. Ainsi, on fait beaucoup de recherche, on travaille énormément. On en sort grandi et cela nous permet d’atteindre de nouveaux horizons. On cherche à emmener le rap au-delà des frontières musicales qui lui sont attribuées.
Comment travaillez-vous avec l’artiste et comment partagez-vous sa musique? Quelle est votre vision?
C’est la perception que tu as de cet univers et de ce que nous véhiculons dans notre musique qui crée le partage, et donc, la notoriété. On a envie que nos albums soient des classiques, qu’ils marquent les esprits. On le proclame en assumant et en laissant la liberté aux artistes de s’exprimer comme ils le souhaitent et d’en faire la promotion comme ils l’entendent. On veut être en totale adéquation avec le projet de l’album et de l’artiste, partager ses idées, ses envies. C’est pourquoi, on met tout en place avec notre équipe pour soutenir l’artiste et l‘épauler. Cette libre expression de nos talents leur permet d‘être en accord avec eux-mêmes et cette sincérité, le public la voit et la ressent. Après tout, on ne veut pas de buzz éclair.
Comment concevez-vous le futur du monde du rap?
Le rap est un enfant du Funk, de la soul et du disco, on est d’accord ce genre musicale viennent majoritairement du Jazz. On a baigné dans cette profonde culture. A l’époque il y avait une vraie culture archiviste de la scène rap en plus du vinyle, j’adorai ça. Malgré cela, le mouvement n’a jamais réussi à s’exporter, car l’industrie est gérée en Suisse Alémanique. On essaye de changer tout cela! Je n’avais pas toutes ces visions à l’époque. L’objectif qu’on s’était fixé avec mon associé Théo était d’abord de défendre au plus l’intégrité des artistes. C’est ainsi qu’on pensait que le label trouverait son identité. Je suis fier maintenant d’avoir attiré les bonnes personnes autour de nous. Grâce à notre travail on y croit. Ces trois dernières années, on a bien grimpé au niveau des écoutes, alors il faut qu’on continue.
« Radio suicide »
Album de Makala disponible
sur toutes les plateformes de streaming. www.colorsrecords.ch
