La HEAD décrypte le numérique

Game design – Catia Ferreira Barreiras ©B.Coulon

Le numérique est désormais au cœur même des entreprises et de notre quotidien. Il se met au service de tous les secteurs d’activités : la finance, l’industrie, les télécommunications, le commerce, la sécurité mais aussi l’aide à la personne, l’éducation, le sport, la musique… Normal que les formations autour de ces fluctuations digitales fleurissent. Ainsi, dès le 10 juillet prochain, c’est la Haute école d’art et de design (HEAD) qui s’enrichit d’une nouvelle formation continue unique en son genre autour de la transition numérique sous forme de 8 modules courts interdépendants. De quoi booster sa carrière et sa créativité! 

Tête-à-tête avec deux grands experts de l’IA et du digital et créateurs de ce nouveau cycle de formation: Aurélie Gfeller et Anthony Masure.

 

Pourriez-vous nous parler de ce nouveau cycle de formation sur la transition numérique? Pourquoi ce nouveau cursus ?
Anthony Masure (AM)– Avec les récentes vagues de transformations numériques, le monde a changé : on est passé de logiciels plus ou moins spécialisés à des environnements où il est de plus en plus difficile de s’orienter et pour lesquels on a plus que jamais besoin de repères. Les artistes et designers ont toujours été précurseurs des usages et détournements des technologies ; c’est pourquoi nous pensons que la HEAD – Genève a un rôle à jouer dans la compréhension des mutations contemporaines !

Aurélie Gfeller (AG)– Dans un monde où l’accélération des changements technologiques entraîne la disparition de certains métiers tout en en créant d’autres, les professionnels, qu’ils soient aguerris ou fraîchement diplômés, doivent constamment renouveler leur palette de connaissances et de compétences. Le temps leur manque cependant pour s’engager dans une formation de longue durée. Avec ces modules de 8 à 10 demi-journées, susceptibles de s’insérer à terme dans un CAS (Certificate of Advanced Studies), nous souhaitions proposer une formule aisément accessible, aussi bien en termes de coût (CHF 1’200.- par formation) que d’investissement personnel.

Intelligence Artificielle Tammara Leites ©B.Coulon


Quelles sont vos fonctions respectives au sein de cette formation, et qu’est ce qui vous a plus dans cette dernière ?
AM – Je suis responsable de la recherche et professeur associé à la HEAD, avec un focus personnel sur le design et les technologies. Avec Aurélie Gfeller, nous sommes convaincus que le  numérique offre un terrain de jeu à même d’intéresser un public élargi. Nous avons imaginé ce cycle de formations comme une initiation à un ensemble de champs qui sont en train de modifier de nombreuses professions. Également, j’interviendrai dans les modules « Web3 Basics » et « Web-to-Print », avec dans les deux cas une promesse de nouvelles expressions créatives et d’opportunités économiques.

AEG – Je suis responsable des études et professeure associée à la HEAD – Genève. À ce titre, je coordonne nos 15 formations Bachelor et Master. À mon entrée en fonction en octobre 2021, il m’est d’emblée apparu évident que la HEAD avait une carte à jouer au niveau de la formation continue, destinée à des professionnels en emploi. Nos concours d’admission Bachelor et Master étant très sélectifs, la HEAD donne parfois l’impression d’être inaccessible. Nous souhaitions montrer que cette école genevoise, de renommée internationale, pourrait aussi s’ouvrir à un public plus large, basé essentiellement à Genève et en Suisse romande.

Master Media Design: « Proof of faith » projet de Chloe Michel.


À qui est-elle destinée ?
AM – Nous avons pour ambition d’intéresser, via les moyens de l’art et du design, un public plus large que les métiers de la création, et qui puisse y trouver une voie d’accès ouverte et prospective. Toute personne concernée par l’avenir des métiers de la culture, au sens large, et ceux de la communication peut ainsi se sentir concernée.

Qui sont les intervenants experts sur l’AI conviés à y participer ?
AM – Ce module associe deux enseignants de la HEAD experts de ces technologies en plein essor : Etienne Mineur, designer d’interactions et cofondateur de l’entreprise Volumique, et Douglas Edric Stanley, artiste, designer, curateur, développeur et théoricien, qui tous deux travaillent sur ces enjeux depuis déjà plusieurs années. Ensemble, ils couvriront à la fois l’histoire culturelle des IA et aussi leur prise en main pratique, depuis des services grand public comme ChatGPT ou Midjourney jusqu’à des alternatives plus ouvertes.

AEG – La thématique mais aussi la notoriété des intervenants ont d’emblée suscité un engouement. La session de l’été 2023 sur l’intelligence artificielle a été complète à peine ouverte. Nous prévoyons ainsi de proposer une nouvelle session avec les mêmes intervenants début 2024.

Diplome CV 2020: Malow Morvan.


Comment sont composés les 8 modules du programme? Il y a t’il des pré-requis à ces derniers ?
AM – Chaque module dure de 4 à 5 jours et la plupart du temps aucun prérequis n’est exigé. Nous accordons une grande place à l’accessibilité des informations transmises, avec un soin particulier porté aux supports de cours et documents fournis, dont certains ont fait l’objet de recherches spécifique – comme pour le module sur la blockchain qui se base sur un guide visuel de ces technologies et qui a été inventé à la HEAD.

Qu’y apprend t-on concrètement? Que peut-on attendre à la fin de cette formation ?
AM – Des thématiques comme les intelligences artificielles, les environnements 3D, la blockchain ou le web-to-print sont autant de mutations profondes actuelles et potentielles des métiers de la culture. Avec ce cycle de formation continue, nous permettrons au public d’être acteur des transformations de sa profession plutôt que de subir des vagues d’innovation toujours plus rapides.

AEG – Si l’on entre dans le détail de chaque formation, les participants à la formation « Modélisation d’expositions en 3D » (juillet 2023 – artistes, curateurs, scénographes, régisseurs, monteurs, responsables d’institutions, conservateurs ou encore commissaires d’exposition – apprendront à utiliser un programme (SketchUp) afin de traduire une idée dans un plan 3D ou de modéliser des œuvres dans différents espaces. Ils deviendront dès lors capables de comprendre la plus-value et les limites de ces modes de représentation et de les utiliser de manière pertinente  pour offrir au public une expérience convaincante. La formation « Web3 basics » (septembre-octobre 2023), quant à elle, prend du recul sur la mode des NFT et donne des clés de compréhension aux métiers de la culture pour fédérer de nouvelles communautés et des modèles économiques plus redistributifs.

Ecrire et publier © Fabienne Radi – 2022 (tricot)-B

 

La formation continue: La HEAD décode la transition numérique
dès le 10 juillet 2023

Haute école d’art et de design HEAD
www.hesge.ch