La Bâtie : en rythme et en mouvement
L’oeil nu de Maude Blandel
© Gregory Batardon
Pour cette rentrée, La Bâtie renfile ses chaussons pour une 47ème édition qui se déroule du 31 août au 17 septembre. L’un des aspects uniques de ce festival est son usage inventif de l’espace urbain. Genève et ses alentours se transforment en véritable terrain de jeu artistique ou des lieux inattendus se transforment en scène pour des performances singulières qui transportent le public. Cette année, théâtre, concerts, cirque et danse sont à nouveau au programme. Close-up.
C’est probablement le plus ancien festival de Genève qui se veut alternatif et il revient pour une 47ème édition : il s’agit de la Bâtie. Créé fin des années 70, la manifestation a pour but de faire place à des artistes émergents de tout horizon sous forme de concerts, performances et spectacles. Etendue sur plus de deux semaines, cette dernière devient transfrontalière et présente le travail de 15 compagnies de théâtre, 19 groupes de musique, 14 compagnies de danses, dix groupes de performance et cirque répartis dans tous les espaces disponibles sur le canton, salles de théâtre, fermes, parcs, salons, du Forum de Meyrin en passant par Saint-Genis-Pouilly, Yvoire, Divonne-les-Bains, Annemasse (Château Rouge), Ferney-Voltaire et bien plus encore. À travers plus de 70 projets, La Bâtie réserve le meilleur de la création contemporaine d’ici et d’ailleurs.
Quelques pas de danse
Un, deux, trois et quatre…. La Bâtie convie chaque année pléthore d’artistes dont certains danseurs et chorégraphes qu’on trépigne de voir se mouvoir et nous émouvoir. Pour cette nouvelle édition, le festival propose des valseurs d’exception. On peut notamment compter deux projets du chorégraphe Trajal Harrell, chorégraphe américain, accompagné du Schauspielhaus Zürich Dance Ensemble. D’autres spectacles suscitent nos envies de sortie à l’image de Yuval Pick et sa création « Silver Rosa », « Flamenco queer » imaginés par les Dem Gyalzzz, « Il faut » de Calixto Neto ou encore « L’œil nu » de Maud Blandel. Des images et des émotions qui convient le public à danser aux rythmes des performances. Chaque cadence est à dessein, intentionnellement rythmique et façonnée culturellement. Un voyage inédit au cœur de Genève et à ses alentours pour célébrer par les mouvements du corps ce qui nous dépasse.
« Flamenco queer » de Dem Gyalzzz,
Le monde de la danse contemporaine est en constante évolution, cherchant sans cesse de nouvelles façons d’exprimer la diversité de l’expérience humaine. Dans cette quête, le collectif Dem Gyalzzz se distingue avec sa création révolutionnaire intitulée « Flamenco Queer ». Cette performance artistique audacieuse fusionne les racines traditionnelles du flamenco avec une exploration moderne de l’identité, de la sexualité et de la fluidité de genre. Une chorégraphie audacieuse qui brise les stéréotypes et fait appel à la tolérance de chacun. Parfois, ça fait du bien !
“The Love Behind My Eyes” d’Ali Chahrour
« The Love Behind My Eyes » nous plonge profondément dans l’essence de l’amour, de la mémoire et de la réalité humaine. Cette pièce de danse est une exploration poétique de la mémoire, de la nostalgie et de l’amour. Elle s’inspire des souvenirs personnels de son créateur Ali Chahrour ainsi que des témoignages d’individus partageant leurs expériences intimes. La chorégraphie invite le public à plonger dans l’âme des danseurs et à ressentir la profondeur de leurs sentiments. La musique joue un rôle essentiel dans « The Love Behind My Eyes ». Elle accompagne les mouvements des danseurs, créant une atmosphère émotionnelle qui enveloppe le public. Les mélodies et les rythmes sont choisis avec soin pour évoquer une gamme d’émotions, de la joie à la mélancolie en passant par la passion. Une véritable ode à l’humanité.
“L’Œil Nu » de Maud Blandel
Maud Blandel, artiste multidisciplinaire dont le travail est reconnu pour sa profondeur conceptuelle et sa capacité à susciter l’interrogation, se distingue par sa volonté d’explorer les limites de la perception et de remettre en question notre compréhension de la réalité. « L’Œil Nu » est une de ses œuvres les plus emblématiques. Au cœur de cette dernière se trouve une exploration profonde de la perception humaine. L’installation invite le spectateur à remettre en question ce qu’il voit, à défier son propre sens de la réalité. Les jeux de lumière et de réflexion créent des images changeantes et des distorsions visuelles qui évoquent la fugacité de notre perception du monde qui nous entoure. Une invitation fascinante à la réflexion et à l’introspection.
Un monde de découvertes
Cette nouvelle programmation transcende le quotidien en nous emmenant dans un monde de découvertes, d’émotions et de perspectives. Par les différentes représentations diverses qu’elle nous propose, La Bâtie nous rappelle notre humanité partagée en nous invitant à explorer, apprendre, grandir et éclairer notre chemin vers une meilleure compréhension de nous-même et du monde qui nous entoure. La danse mais aussi la musique, le théâtre ou le cirque peuvent nous faire ressentir tout cela et ce festival est prêt à le partager avec nous en embrassant la créativité dans toute sa splendeur et en invitant le public à découvrir de nouvelles formes d’expression. L’art est un langage universel qui peut unir, inspirer mais aussi transformer. Qu’est-ce que cela représentera pour vous ? Pour ne pas laisser en suspens cette interrogation, explorez La Bâtie du 31 août au 17 septembre.
La Bâtie Festival de Genève
Divers lieux à Genève et autour