En pleine jungle urbaine, on rêve parfois de se retrouver parachuté dans la Vallée de l’Omo en Ethiopie, une zone tribale presque coupée du monde pour échapper à l’effervescence et au stress de la cité. C’est le sentiment que crée les photos de Jimmy Nelson rencontré à Gstaad (p. 25) le mois dernier. Il nous a subjugué par son parcours hors-norme et sa faculté à s’adapter à des cultures en voie de disparition. Ainsi, nous avons dédiée une cover à ce photographe aux clichés inouïs glanés dans des lieux reculés du monde entier. La photo choisie a été capturée dans le Comté de Yangshuo dans le nord-est du Guangxi en Chine. Entouré de sommets karstiques et bordé par la rivière Li, elle met en exergue une tradition séculaire: la pêche au cormoran. Les pêcheurs utilisent ces oiseaux formés pour attraper des poissons dans la rivière Li. Lorsqu’un cormoran a attrapé un poisson dans sa gorge, le pêcheur ramène l’oiseau au bateau et lui fait cracher le poisson. Impressionnant! Le choix d’une photo en Chine n’est pas anodine en pleine Asiatiquetage. Difficile de passer à côté de la pandémie Coronavirus. Le magazine a choisi ici de mettre en valeur la richesse de la diversité culturelle dans le monde avec ce parti pris contre les amalgames et l’ostracisation d’autrui.

Ailleurs dans cette édition hivernale, on ira se blottir dans la chaleureuse Galerie Boléro à Versoix pour y admirer une magnifique exposition consacrée à Consuelo, femme d’Antoine de Saint Exupéry qui y dévoile à titre posthume, une collection d’objets, de lettres, de dessins, de manuscrits narrant l’histoire de l’intrépide aviateur et voyageur (p.16). Autre découverte à ne pas manquer, un nouvel espace d’exposition au coeur de la ville, sur le pont de la Machine les Arcades des Arts. Il y dévoile une sélection de talents rares venus des quatre coins de l’Europe (p.19).

Côté Art de vivre, c’est en Inde que le nouveau restaurant du chef Kuldeep Rawat nous embarque en plein Carouge. Après avoir officié au Rasoi et à l’Inda Bar, ce chef solaire a ouvert l’automne dernier l’Indian Rasoi, véritable odyssée culinaire indienne (p.57). A aller déguster les yeux fermés.

Genève ne manque pas de nous faire voyager. De quoi entretenir notre ouverture d’esprit et nous enrichir jour après jour.

Dans ce numéro