IKEA Art Event 2021: l’art à domicile

L’horloge réalisé par l’artiste Daniel Arsham en collaboration avec le IKEA Art Event 2021

Quand on ne peut pas changer le monde, il faut changer de décor comme le dit si bien Daniel Pennac, l’auteur de la Petite Marchande de prose! C’est un peu l’enjeu d’IKEA Art Event, collection annuelle du géant suédois depuis 2015, où design et fonctionnalité se rencontrent pour créer des merveilles. Pour cette nouvelle édition 2021, Ikea revisite notre quotidien en collaborant avec cinq visionnaires de l’art et du design: Daniel Arsham, Gelchop, Humans since 1982, Sabine Marcelis et Stefan Marx. On a jeté notre dévolu sur l’une des créations en édition limitée: une horloge comme enveloppée dans un drap blanc flottant signée Daniel Arsham. L’artiste américain fait partie de cette nouvelle élite de créatifs ayant réussi à se libérer de l’art conceptuel de la galerie et à s’immerger pleinement dans le magma multiforme et intersectoriel de la culture contemporaine. Influencé par la culture hype et streetwear, il joue avec dextérité avec les icônes pop post-capitalistes en proposant une critique et en exploitant habilement les mécanismes du marketing. Ici, il nous dévoile les coulisses de cette collaboration canon avec IKEA Art Event. Interview. 

La notion de temps est centrale dans votre travail. Cette dernière revêt une importance toute singulière en cette période de pandémie… Pouvez-vous nous en dire plus sur le choix de créer une horloge murale drapée et mobile pour IKEA Art Event 2021?

J’ai réalisé plusieurs œuvres autour de la notion du temps intégrant des horloges en mouvement dans l’architecture. Ainsi, la confusion temporelle et la distorsion sont des choses sur lesquelles j’ai beaucoup travaillé. La collaboration n’a en fait rien à voir avec la pandémie, puisqu’elle a été conçue fin 2019. C’est donc une coïncidence ici. La pandémie a fait accéléré le temps pour certains et ralenti pour d’autres. Le rapport au mouvement du temps et notre expérience vis-à-vis de celui-ci se voit transformer indéniablement. 

L’artiste new-yorkais Daniel Arsham

Comment expliquez-vous cette fascination pour cette interaction entre le temps et l’espace?

Quand j’ai fini l’école, mon premier job consistait à un travail de scénographe pour le chorégraphe de danse, Merce Cunningham. Un élément présent dans la danse et la performance, absent dans un musée ou une galerie, c’est cet élément du temps. Ici, on expérimente ce genre d’art en mouvement à travers diverses expressions du temps: parfois la performance va paraître très longue ou très courte. Cela me semble intéressant et très utile. Ainsi, dans beaucoup de mes expositions, j’ai également pris en compte la façon dont les gens se déplacent physiquement à travers une performance. J’utilise de l’architecture afin de ralentir les gens en intégrant des murs ou des obstacles forcés. Le temps fait partie de la performance.

La collection réalisée par les 5 artistes – Daniel Arsham, Gelchop, Humans since 1982, Sabine Marcelis et Stefan Marx – pour le IKEA Art Event 2021

Votre approche de la culture hype va de pair avec la décontextualisation des objets. Comment à vos yeux l’art contemporain interagit-il aujourd’hui avec la culture dominante – à l’image de celle d’IKEA?

Ce type de collaboration existe depuis longtemps et je pense aux artistes pop comme Warhol mais on peut remonter plus loin dans l’histoire avec l’appropriation d’icônes à travers les statues! 

Ce qui m’intéresse au sujet du projet Ikea, c’est la portée que l’oeuvre réalisé. Cette dernière reste toutefois vraiment fidèle à mon travail et se voit réalisée à plus grande échelle. Elle atteindra un public qui ne va pas dans les musées ou les galeries. Ainsi, cette collaboration permet à un auditoire plus large de connaître mon travail. 

IKEA ART EVENT 2021 COLLECTION en édition limitée
Disponible en ligne depuis le 16 mars 2021
Dès 19.95 CHF
www.ikea.com