Festival Existe : hip-hop théâtral

Pour sa troisième édition le festival de danse hip-hop et culture urbaine « Existe » revient faire swinguer le théâtre du Crochetan les 4 et 5 avril prochains à Monthey. Tête à tête autour d’un thé avec son co-fondateur et organisateur David Cooper, un danseur et chorégraphe aussi humble que solaire. 

Comment est née votre passion pour la danse?
C’est dans ma ville natale à Monthey que j’ai commencé le hip-hop. Porté par la profession de ma maman danseuse chorégraphe, et après un remplacement au pied levé dans une chorégraphie, je réalise que c’est bien la danse qui sera ma compagne de voyage sur le long chemin de la vie. Après des années de cours de hip hop en passant par la case breakdance, j’ai développé au fil des années mon propre style. Je suis un danseur « debout » en quête de danse lisible, fluide et compréhensible. 

Comment festival Existe a vu le jour?
En 2012, j’ai rencontré celui qui deviendra mon binôme, Matteo Santoroo aka Voldo. Après un test ensemble, on monte 5 minutes de chorégraphie qui en deviennent 7 et de fil en aiguille la magie opère. On a eu l’idée de proposer un projet de danse hip-hop dans un théâtre qu’on a proposé à Lorenzo Malaguerra, directeur du théâtre  du Crochetan, à la suite d’une rencontre fortuite. C’est ainsi qu’on a donné vie au festival Existe.

Un battle de danse durant la dernière édition du festival Existe ©DR

Quel est le concept de cette manifestation ?
L’idée de ce festival est de créer une plateforme pour accompagner les danseurs hip-hop et faire entrer cet univers urbain au sein même d’un théâtre. L’intérêt? Permettre aussi bien aux danseurs qu’au public de se rencontrer dans un environnement moins street et plus conventionnel, créer un endroit où accueillir des compagnies hip-hop de la même façon que l’on recevrait de grandes compagnies de danses. Pour cette nouvelle édition nous avons lancé un appel à projet. On a reçu 30 candidatures. 12 compagnies sélectionnées présenteront d’abord une performance de 5 minutes devant un jury international à la suite de quoi une seule gagnera 5000 CHF ainsi qu’une co-production dans la programmation avec le Crochetant pour l’année suivante. La gagnante de l’édition 2024, Tamara Mancini, va ouvrir celle de 2025 avec un solo et une performance réunissant plus de 20 danseurs de waacking sur scène.

C’est assez nouveau de trouver du hip-hop sur une scène de théâtre en Valais…
Oui, l’idée c’est de donner la possibilité à des artistes d’avoir un accès à un vrai plateau, une scène et l’infrastructure qui va avec. On aimerait aider les danseurs de hip-hop mais aussi le milieu à se professionnaliser. Il y aura aussi une partie expo de photo, des battles et des ateliers qui sont mis en place pour le public organisés par les acteurs principaux de la danse et la culture hip-hop. Pour clôturer la soirée du 4 avril, nous organisons une after jam dans le foyer du théâtre pour les danseurs et le public. Nous proposons une vraie immersion dans cet univers et une mise en lumière du tissu culturel hip-hop de suisse romande mais nous avons reçu aussi beaucoup de candidatures de France ou encore d’Italie.

Le théâtre du Crochetai sis à Monthey ©DR

Quel est l’intérêt de passer par un théâtre ?
Le fait d’avoir une validation de la part d’un théâtre établi apporte le côté professionnel qu’il est parfois dur à retrouver dans ce milieu. On propose un entretien avec le directeur pour les gagnants et les danseurs peuvent poser toutes leurs questions. Ils repartent à la fin avec une lettre de recommandation de sa part. C »est l’idée de professionnaliser et aider à l’essor des compagnies de chez nous. On souhaite offrir une vrai visibilité aux artistes. Ainsi, nous travaillons main dans la main avec eux pour offrir le meilleur au public et aux invités et l’idée c’est de travailler sur des projets de résidences. Durant la journée, il y a des battles mais aussi des conférences.