FESTIVAL ABYSSAL

Alors que l’hiver arbore son plus beau manteau, on ne rêve que d’une chose: se réchauffer à l’ombre d’un écran de ciné. Et pour sublimer nos attentes de découvertes en matière de 7ème art, rien de tel que d’aller scruter la programmation du prochain BlackMovie! Pour sa 21ème édition qui aura lieu du 17 au 26 janvier, notre festival local à portée internationale déroule un tapis rouge de longs métrages atypiques, à nous faire pâlir d’envie. Chapeauté par deux découvreurs de talents, Kate Reidy et Maria Watzlawick, — défendant corps et âme le cinéma indépendant — BlackMovie promet de nous en mettre à nouveau plein les mirettes. Close-up sur 3 coups de coeur.

1. VITALINA VARELA DE PEDRO COSTA

Étude éloquente et émouvante sur le deuil et la mémoire, le nouveau film de Pedro Costa (Léopard d’or au Festival de Locarno 2019) offre un portrait puissant de Vitalina Taveres Varela. Cette femme fragile mais indomptable fait le long voyage du Cap-Vert à Lisbonne pour assister aux funérailles de son ex-mari, mais elle manque l’évé- nement suite à de cruels retards bureaucratiques. Pedro Costa retourne ici à ses personnages de bidonville avec un regard teinté d’humanité. L’usage du clair-obscur des intérieurs étouffants, une palette de couleurs étoffée et les images statiques aux compositions stupéfiantes rendent le film semblable à des tableaux vivants.

Vitalina Varela de Pedro Costa

2. 143 RUE DU DÉSERT DE HASSEN FEHRANI

Le nouveau documentaire du réalisateur algérien, meilleur réalisateur émergent et prix du jury junior au Festival de Locarno 2019, nous embarque dans le désert transsaharien algérien pour faire la connaissance d’un personnage atypique et charismatique : Malika. Gérante d’un mini troquet dans le fin fond du Sahara — un peu au milieu de nul part ou de partout comme l’aime à le souli- gner le réalisateur — elle ravitaille routiers, aventuriers, et voyageurs de tout bord. Même dans l’immobilité et le silence, Ferhani trouve de la poésie et du théâtre dans le quotidien ordinaire de Malika. Et il saisit avec dextérité la richesse humaine de ce microcosme.

143 rue du désert

3. HOUSE OF HUMMINGBIRD DE KIM BORA

Le premier long métrage très remarqué et multi-ré- compensé de la Sud-Coréenne Kim Bora, nous plonge dans les années 90 dans le quotidien de Eun-hee, une collégienne qui quoiqu’elle fasse se sent étrangère. Coincée entre des parents aux relations tendues, une soeur rebelle qui fait le mur et un frère violent, la jeune fille bat inlassablement ses ailes comme un colibri dé- sespéré d’affection et d’attention en quête d’une raison de continuer à vivre. L’arrivée d’une nouvelle enseignante bienveillante va permettre à Eun-hee de changer de regard sur le monde qui l’entoure. Une histoire de pas- sage à l’âge adulte, à la fois du personnage principal et de la Corée du Sud elle-même. Aérien et compatissant.

House of hummingbird de Kim Bora

BlackMovie, Festival International de Films Indépendants – Genève
21ème édition
17 – 26 janvier 2020
www.blackmovie.ch
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