Fabienne Levy, de Lausanne à Genève

Si seulement quelques kilomètres séparent les villes de Genève et Lausanne, rares sont ceux qui les parcourent pour venir découvrir l’offre culturelle voisine. C’est de cette réalisation qu’est parti le désir de Fabienne Levy de s’établir à Genève, au cœur du Quartier des Bains. Après avoir ouvert la première adresse de Fabienne Levy Gallery en 2019, non loin de Plateforme 10, c’est au début de l’année 2023 que l’aventure genevoise démarrait. Après quelques mois d’activité, et un premier show rempli de succès aux deux adresses, nous avons pu échanger avec la galeriste qui nous parle de son parcours, de ses projets, et d’art bien sûr. 

 

Pouvez-vous revenir brièvement sur votre parcours et ce qui vous a amené au monde du marché de l’art ?
Je suis née dans une famille de collectionneurs. Mes parents étaient passionnés d’art. C’est ma mère qui m’a appris l’importance de la curiosité. Elle nous emmenait, ma sœur et moi, dans les musées, les ruines et les expositions du monde entier. L’art est devenu partie intégrante de ma vie. Je suis diplômée en histoire de l’art à New York University. Après avoir travaillé chez un photographe, Todd Eberle, je suis devenue conseillère en art. En 2019 j’ai fondé Fabienne Levy Gallery, galerie d’art contemporain dans le voisinage de Plateforme 10 à Lausanne dans la volonté de créer des synergies entre les galeries, les musées et les habitants. La galerie présente cinq à six expositions par année, favorisant des projets in situ qui permettent d’aborder les questions essentielles à travers le regard d’artistes.

Vous vous êtes établie à Lausanne en 2019, et depuis nombreuses sont vos expositions qui ont rencontré un grand succès. Comment choisissez-vous vos artistes ?
L’art est une rencontre entre le visuel et l’émotion, et la recherche d’un dialogue entre les deux. Mes choix se portent sur des artistes qui questionnent leur temps. Je les trouve de bouches à oreilles, dans les foires, sur Instagram. Les expositions sont presque toutes une carte blanche. Comme l’espace n’est pas facile, je leur demande de sortir de leur zone de confort et de créer une exposition spécialement pour le lieu. Chaque show prend plus d’un un an de préparation et je crois que le succès vient de l’investissement que chaque artiste met dans ses expositions.

En 2023 la seconde adresse Fabienne Levy a ouvert ses portes au cœur du Quartier des Bains de Genève. Aviez-vous toujours pensé un jour, vous installer dans la ville ? Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
Non je ne pensais pas du tout ouvrir une autre galerie et encore moins à 62 km de la première !  Dès la seconde année je me suis aperçue que genevois et lausannois se déplaçaient souvent à Zurich et à l’étranger pour découvrir des artistes, mais pas d’une ville à l’autre.  Genève et Lausanne sont très actives culturellement et j’ai été séduite par l’idée d’être présente dans les deux. J’avais envie d’ouvrir un passage entre ces villes, de créer une tentation de découvrir plus.  Avec Vanessa Safavi, le public a suivi et il y a eu des visites d’une galerie à l’autre.

Deux adresses maintenant, mais toujours un seul artiste à la fois avec une exposition simultanée entre Genève et Lausanne. Pour quelles raisons avoir choisi cette stratégie plutôt que la création de deux expositions présentant des artistes différents ?
Exposer le même artiste simultanément m’a semblé évident dans un monde qui est de plus en plus chargé de programmes culturels variés.  Réduire d’une certaine façon le choix et créer plus en profondeur. L’artiste ne fait pas une extension d’un show mais plutôt deux propositions différentes pour deux espaces uniques. Les visiteurs ont la possibilité de connaître plus sur le travail de l’artiste. La galerie se renforce localement et ceci donne une double visibilité à mon programme.

Enfin, après Lausanne et Genève, peut-on nous attendre à retrouver Fabienne Levy ailleurs en Suisse, ou dans le monde ?
Je ne pense pas. Le monde de l’art a beaucoup évolué ces dernières années. En plus, la pandémie a multiplié les coûts de tout. Je fais beaucoup de foires pour présenter le travail de mes artistes aux collectionneurs et curateurs à l’étranger, car malgré la force d’Instagram, une œuvre doit être vue réellement.  Souvent les œuvres dégagent un magnétisme qui est indétectable sur les réseaux sociaux.  Je ne veux pas être une galerie qui a un bureau dans toutes les villes, au contraire j’ai envie de collaborer avec d’autres galeries, d’autres projets. Par exemple, je viens d’entrer dans le comité de la foire Art Paris au côté de Guillaume Piens et je me réjouis de ce nouveau défi.

 

Fabienne Levy Gallery
Nouvelle exposition de Ben Arpéa, dès le 11 mai à Genève et le 26 mai à Lausanne
Rue des Vieux Grenadiers 2 1205 Genève
https://www.fabiennelevy.com