Esprit créatif au service de l’écologie

Haneul Kim pose avec ses créations à Uiwang, en Corée du Sud, ©Reuters

La crise sanitaire nous a fait comprendre, dès ses premières semaines, l’importance de l’écologie et de la préservation de la planète. Mais alors que notre conscience écologique était en constante évolution depuis plusieurs années, et que les accessoires en plastique à usage unique disparaissaient peu à peu, un nouvel objet du quotidien s’est lui multiplié par millions : le masque chirurgical. Fait de plastique, à usage unique, polluant par nature, la question de son recyclage n’est encore répondu que par de faibles balbutiements. Et si la réponse venait du design ?

Nous en avons bien trop vus, abandonnés sur les trottoirs par de trop nombreux passants qui ne semblent pas réaliser que ces petits boucliers qui nous protègent mettront quelques 450 années pour se décomposer. Alors oui, la majorité d’entre eux finiront dans une poubelle, mais qu’adviendra-t-il ensuite de nos masques ? Les recycler reste une opération compliquée par la nature du plastique employé, mais par chance, les esprits créatifs viennent mettre la main à la patte et transformer ces masques en objets désirables. Parmi eux, l’un se démarque par la grande quantité qu’il parvient à recycler. Le designer sud coréen Haneul Kim a présenté en ce début d’année ses tabourets Stack and Stack. L’étudiant en design a commencé ce projet en récupérant ses propres masques et ceux de son entourage, mais ne trouvant pas la quantité récoltée nécessaire il a disposé des boites sur le campus pour que chacun puisse y déposer les siens. Après plusieurs jours passés en quarantaine pour éviter tout risque de contamination, Kim retire les élastiques et la barre de métal, puis fond les masques avec un pistolet thermique. Il ne lui restait alors plus qu’à donner la forme souhaité au plastique fondu, qu’il décida de transformer en tabourets. Une fois refroidi, le plastique redevient dur et produit un objet résistant et solide, ironiquement durable. Les masques constituent alors le seul matériel utilisé, aucun ajout n’est nécessaire, même les différentes couleurs qui apparaissent ne sont pas des teintes, mais le coloris des divers masques récoltés.

Pour chaque siège, pas moins de 1500 masques sont nécessaires. Une goutte d’eau dans cet océan de pollution qui nous laisse espérer que les géniales idées des designers du monde entier, même s’ils ne pourront pas éliminer avec styles tous nos boucliers de plastique, contribueront à l’effort écologique plus que nécessaire face à cette nouvelle pollution arrivée avec l’épidémie. Notre plus grand souhait ? Que les tabourets d’Haneul Kim soient en rupture de stock, et que, manque de masques, il ne puisse plus en créer. Espoir quand tu nous tiens…