Couvre-chefs

Penser l’architecture revient aussi à s’intéresser à ce qui la couvre : le toit. Cet élément d’apparence anodin est fondamental car il crée véritablement un bâtiment. L’association Les Berges de Vessy, dont SIG fait partie, accueille jusqu’au 31 octobre une exposition singulière qui retrace au travers d’images, de dessins et de maquettes, l’histoire des toitures de Genève et d’ailleurs, ainsi que leur évolution et leur interaction avec le génie de l’homme bâtisseur. 

Les origines 

Aux origines de l’architecture, il y a la cabane primitive. Cette notion formulée par l’architecte romain Vitruve au Ier siècle qualifie les débuts de la culture du bâti. Si l’homme vit dans des cavernes, il s’en extirpe peu à peu et construit ses propres structures. L’imbrication d’éléments verticaux et horizontaux donnent naissance aux premiers murs et toits. Ensemble, ils délimitent le dehors du dedans, regroupent les individus et créent un espace sécurisé qui est d’abord dévolu à l’habitation. Par la suite, la typologie classique du toit en bâtière de la cabane primitive évolue et adopte des formes toujours plus abouties selon les besoins, les pratiques culturelles et l’inventivité. Grâce à sa praticité, son usage se généralise progressivement à toutes les constructions humaines qui nécessitent de s’abriter. Les avancées techniques permettent aussi l’emploi de nouveaux matériaux qui sont adaptés à la fonction du bâtiment. Le toit d’une aire marchande présente plus volontiers une structure en chaume ou en branchages tandis que d’autres bâtiments à vocation sociale plus conséquents comme les édifices religieux se voient affublés de lauze ou de tuiles, plus solides.  

Les toits de ces édifices jouent un rôle assurément essentiel puisque les dômes et autres flèches sont en effet mis au service du principe ascensionnel qui sous-tend les religions. Outre la protection des fidèles, ils acquièrent ainsi une dimension symbolique. Les toits deviennent représentatifs des cultures dans lesquelles ils sont construits et peu à peu, évoluent ainsi d’un élément purement structurel à un élément esthétique.  

Et maintenant ? 

Le toit au XXIème siècle continue de mêler praticité et esthétisme tout en se dotant d’enjeux écologiques. L’exposition sensibilise le public à cette question environnementale qu’il faut désormais prendre en compte. De protecteurs, les toits se transforment en récepteurs et producteurs. Ces larges surfaces disponibles sont utilisées pour récolter de l’eau, du soleil et même pour faire pousser des plantes. Dans un contexte urbain ou les espaces verts se raréfient, ils peuvent devenir des jardins communautaires et transformer de pâles successions de couleur grisonnantes en étendues verdoyantes.  

Tous sous le même toit
Du 20 mars au 31 octobre
Les Berges de Vessy
Route de Vessy 49 – 1234 Vessy
www.lesbergesdevessy.ch