CONNAISSEZ-VOUS VRAIMENT GENEVE ?

L’été 2020 s’annonce chaud et ensoleillé. Après plusieurs mois de confinement, il est grand temps de sortir de chez soi et de s’aérer l’esprit. Pour cela, pas besoin d’aller bien loin, les rues genevoises recèlent de petites surprises. À force de parcourir la ville en long en large et en travers, on finit par en connaître chaque recoin mais on est rarement familier de leurs histoires et significations. C’est donc parti pour un petit tour à la découverte de quelques faits surprenants et méconnus qui vous feront surement voir la ville d’un autre œil. 

Vieille-Ville

Si on ne fait pas attention, on risque de rater l’enseigne qui surplombe le numéro 9 de la rue Tabazan, reliant la Promenade de Saint-Antoine à la rue Beauregard. Représentant un homme à capuche tenant une grande épée, cette enseigne aujourd’hui quelque peu décolorée, rappelle aux passants que dans cette rue vivait auparavant François Tabazan qui n’est autre que le dernier bourreau de Genève. Issu d’une famille de bourreau (la fonction se transmettait de père en fils), il habitait non pas au numéro 9 mais juste à côté au numéro 6. Outre le fait qu’il ait vécu très longuement, il est principalement célèbre pour avoir mis à mort les prisonniers au lendemain de l’Escalade. Ses faits sont d’ailleurs chantés dans le Cé qu’à lainô. Plus de quatre siècles après sa mort, Jacques Aeschlimann écrit « Tabazan », une pièce de théâtre s’inspirant de l’illustre bourreau. L’enseigne le représentant est probablement contemporaine de cette pièce de théâtre qui fut jouée pour la première fois en 1950.  

 

Parc des Bastions

Le Mur des Réformateurs fait partie des monuments majeurs de la Cité de Calvin. Construit entre 1909 et 1917, le projet est l’œuvre de quatre architectes suisses. Adossées contre les anciennes fortifications de la ville qu’elles consolident, les gigantesques statues de pierre représentent les quatre grands prédicateurs : Farel, Calvin, Bèze et Knox. Située dans le parc des Bastions, cette sculpture est familière de tous les genevois. Mais avez-vous remarqué que ces quatre statues ressemblent étrangement à l’une des statues les plus célèbres au monde ? Oui ? Non ? Il faut penser chaleur, plage et caïpirinha. Maintenant vous l’avez forcément. Et oui, les statues du Mur des Réformateurs ont été réalisées par le sculpteur français Paul Landowski qui fut celui qui sculpta en 1931 le Christ Rédempteur du Corcovado, en collaboration avec Henri Bouchard.  Y aurait-il comme un air de Rio de Janeiro aux Bastions ?

 

 

Toujours dans le parc des Bastions, du côté de Place de Neuve, se situe une statue coulée en bronze d’un homme nu encore juvénile. Nombreux sont ceux qui n’y font pas attention et qui du coup ne remarque pas qu’il s’agit en réalité d’une représentation de David après avoir vaincu Goliath. Certes, il faut admettre que la représentation de ce frêle garçon est loin de l’image traditionnelle d’un David fort et vigoureux véhiculée par la célèbre statue de marbre sculptée par Michel-Ange. Ici, il semble plutôt que le sculpteur Jean-Etienne Chaponnière ait puisé son inspiration chez Donatello qui réalisa vers 1430 un David en bronze qui fit scandale en raison de son aspect adolescent. La statue de Genève fut installée en 1854. Auparavant, elle avait été présentée au Salon de Paris en 1835 et avait même remporté la médaille d’or. 

 

Saviez-vous que… 

 

La rampe de l’Hôtel de Ville construite entre 1555 et 1578 permet de monter à cheval jusqu’au 3e étage. 

 

La statue de la Tour de l’île ne représente pas Guillaume Tell mais Philibert Berthelier, une figure notable de l’histoire genevoise qui fut décapitée en 1519 à l’emplacement même de son actuel statue. 

 

Le buste d’Henry Dunant situé sur la Place de Neuve se situe à l’emplacement même où se déroulaient auparavant les exécutions à la guillotine.  

 

Le terme Cornavin est très certainement la déformation de « Corne à vin ». Situé hors des murs de la ville, le terrain était occupé par des vignobles. Il est possible qu’une auberge nommé « Corne à vin » ait donné son nom à l’endroit. 

 

Pour en savoir plus voir : Christian Vellas, Genève insolite et secrète, Editions Jonglez