Burn out/ Blakout : édition spéciale power-free

La special guest du festival Burnout/Black out: la géniale dessinatrice Tina Schwizgebel

A l’ère des angoisses climatiques et énergétiques, on s’est déjà tous imaginé être privé d’eau courante ou d’électricité. Du 12 au 13 mai, vous aurez l’opportunité d’expérimenter deux soirées sans électricité au Motel Campo et de discuter de solutions hypothétiques à la crise climatique allant de l’écologie psychédélique à l’économie de décroissance. Une expérience inédite qui prouve que la privation mène aux solutions. Frédéric Post, le cofondateur, nous raconte.

 

Concrètement, c’est quoi Blackout?
Ce sont deux soirées où l’électricité sera coupée, c’est-à-dire, qu’il n’y aura pas de frigo, pas de lumières, pas de machine à cartes bancaire, ni de dj, etc. mais il y aura quand même des boissons, qui seront certes plus fraîche en début de soirée qu’à la fin, le public sera éclairé à la chandelle et les musiciens auront leurs instruments et leur voix sans amplificateur. Nous aurons un groupe de musique traditionnel colombien et italien, le plasticien Laurent Tixadore qui, pour l’occasion, a trouvé 80 disques des années 30 qu’il passera sur un gramophone, fonctionnant mécaniquement par le biais d’une manivelle. Côté cuisine, chaque soir, sur réservation, le chef de Artemisia préparera un repas 5 plats avec du cru et du cuit au feu de bois dans le jardin… Et des conférences sont également prévues. Le but étant de tester ce que peuvent impliquer les restrictions énergétiques lors d’un événement comme celui-ci, une sorte de jeu de rôle collectif entre artistes, public et intervenants.

On avait l’habitude d’ôter ses chaussures pour le festival MosEspa mais ici vous vous emparer de nos téléphones également…
Effectivement, c’était devenu une habitude de demander à nos festivaliers d’enlever leurs chaussures lors des évènements MosEspa. L’anecdote c’est que, à la base, lors d’une édition, il y avait des tapis où les gens devaient se coucher, et pour ne pas les salir, nous demandions aux invités d’enlever leurs souliers. Finalement, on s’est rendu compte que ça créait une ambiance cozy et des comportements plus sensibles, et que les gens se laissaient plus aller, jusqu’à même s’endormir lors d’écoutes collectives. Alors on a gardé le concept, même lorsqu’il n’y a pas de tapis.  Et, dans la même optique, et parce que c’est une édition sans électricité, les téléphones devront être abandonnés à l’entrée pour éviter l’envie de communiquer avec l’extérieur ou d’archiver et ainsi privilégier la présence.

L’affiche du festival Burnout/Black out

Burnout/Black out…
Burnout parce que je redoutais beaucoup la période post-covid avec les évènements à rattraper, et avec Marion on était assez stressés, et nous nous méfions d’un burn-out. En plus des nouvelles climatiques ou encore de la guerre en Ukraine, je pense qu’on est tous dépassés et angoissés face à l’avenir de la Terre. Cet hiver on a tous dû faire attention à notre consommation d’électricité, alors un événement blackout faisait sens. Enfin, je pense qu’en tant qu’événement culturel subventionné, on peut se permettre de tester de nouvelles choses. En tant que promoteur par exemple, je ne peux pas me permettre d’organiser ce genre de soirées à cause des responsabilités financières derrière. Avec Mosespa, on peut se le permettre et je pense que c’est aussi ça le rôle de la culture.

Comment organise-t-on un événement sans électricité ?
Et bien c’est un challenge que justement je peux me permettre qu’avec MosEspa. L’absence d’électricité impacte tellement de domaines et implique de faire preuve d’ingéniosité. Alors on pense aux lumières, aux boissons fraîches, à la musique mais il y aussi la création de l’affiche, les photos durant l’événement, la communication, etc. Par exemple, l’affiche a été faite main sur des pochoirs recyclés avec des bonbonnes récupérées ; nous allons remplacer les vidéastes et photographes par la dessinatrice Tina Schwizgebel.

C’est quoi l’écologie psychédélique ?
C’est une théorie qui suggère que la prise de substances psychédéliques permettrait une prise de conscience d’une unité avec le monde animal et végétal et donc une grande empathie pour ce dernier. J’aime dire que si tout le monde prenait du LSD, la situation environnementale se porterait mieux. Avec précautions bien sûr. Par exemple, Albert Hoffman, qui est à l’origine de la découverte du LSD il y a 80 ans, a lui-même vécu cette expérience de prise de conscience. Et nous voulions en parler durant cette édition pour montrer qu’il y a différentes voies possibles pour affronter la crise climatique, et que celle-ci peut en faire partie. En tout cas, le public pourra en discuter avec les conférenciers.

Pourquoi il faut aller absolument au Blackout/ Burnout ?
Si vous aussi vous êtes angoissé face au changement climatique, et que vous vous sentez désarmé et perdu, alors il faut venir ! Vous aurez l’occasion, non seulement d’expérimenter des soirées en conditions de restrictions, mais aussi de rencontrer des conférenciers qui ont réfléchi à des solutions aux questions que vous vous poser. Comme par exemple des économistes qui accompagnent les stations de ski à se réorienter ou encore les activistes de Renovate Switzerland qui expliqueront leurs actions et parleront de leurs solutions. Nous voulons avant tout montrer que les restrictions n’amènent pas la privation mais des solutions. Et je terminerai par dire, qu’il en faut vraiment peu pour être heureux.

 

 

 

Burnout / Blackout – Festival MosEspa
Les 12, 13 et 14 mai 2023
Motel Campo
Route des Jeunes 13, 1127 Les Acacias
www.mosespa.ch