Bourgeonnement sonore

Le festival de musique classique, jazz et créations les Athénéennes revient en cette fin de printemps pour une neuvième édition et bourgeonne de spectacles aux so- norités colorées pour un public toujours plus conquis. L’éveil ou plutôt la place de la spiritualité dans l’art représente le point de départ de cette édition florissante. L’art dont l’utilité première est d’être «inutile» à travers son aspect spirituel, car son pistil se trouve entre l’objet physique réalisé et la portée symbolique de ce dernier. Le paradoxe réside dans cette inutilité qui permet la rencontre utile entre des artistes créatifs et un public en quête de découverte et d’émerveillement. Les Athénéennes 2019 offrent par conséquent la promesse d’un retour aux sources et se dévoilent comme un terreau de l’art dont les buts sont « d’irriguer les corps, d’éclairer les âmes et de nourrir les esprits », selon ses créateurs Valentin Peiry, Audrey Vigoureux et Marc Perrenoud. Cueillette des bouquets sonores qui nous attendent.

Depardieu se confesse 

Après avoir enchanté le public genevois l’année passée en reprenant Barbara, c’est à un tout autre genre et au- teur que l’acteur français prête sa voix. En effet, Gérard Depardieu reprend sur scène les Confessions de Saint Augustin et partagera avec les spectateurs son amour pour cette œuvre qu’il décrit comme ne l’ayant pas quitté depuis sa découverte en 2000, auprès de Jean-Paul II. Alors que l’acteur partagera sur scène sa relation intime aux textes, il sera accompagné par les virtuoses du pro- jet « Jasmin Toccata » : Jean Rondeau, Keyvan Chemirani et Thomas Dunford. Un nom de projet qui résonne avec le mélange original et réussi des instruments de musique d’un côté baroque (clavecin, luth et théorbe) et de l’autre oriental (percussions aux résonances persanes). Leurs improvisations singulières viendront entrecouper la narration impliquée de Depardieu comme un écho aux résonnements personnels des textes.

Premières notes

Les Athénéennes se décrivent comme un festival de musique classique, jazz et créations et cela en s’adressant tant aux fins connaisseurs qu’aux amateurs curieux de connaître des perles musicales. Comme ouverture le 6 juin, le festival frappe fort avec la 36ème symphonie de Mozart, intitulée Linz et composée en quatre jours par son génie. L’œuvre aussi m anichéenne que troublante sera interprétée par le talentueux pianiste et victoire de la musique 2019, Nicholas Angelich, les ondes Martenot énigmatiques de Jacques Tchamkerten et l’Orchestre de Chambre de Genève guidé par la baguette experte de Pierre Bleuse. Le jazz ne sera pas délaissé, puisque le clavier virevoltant de Yaron Herman viendra nous ensorceler avec cette fois non des reprises mais, son nouvel album Songs of Degrees, accompagné de Sam Minaie à la contrebasse et Ziv Ravitz à la batterie. Pour clôturer cette soirée d’ouverture, le duo groovy Baumon & Favre Jukebox aura comme mot d’ordre de vous faire taper du pied, voire même de vous faire vous déhancher sous la boule à facettes de l’Abri, avec des reprises plus entraînantes les unes que les autres.

Rendez-vous pris

Cela fait deux ans que les Athénéennes investissent le temps d’une semaine trois lieux cultes de la vieille- ville, à savoir l’Alhambra, le Temple de la Madeleine et l’Abri comme scènes de musique, de partage et de spiritualité. L’Alhambra et le Temple de la Madeleine accueilleront les spectacles principaux, tandis que l’Abri sera l’occasion de se retrouver et de continuer la noce. Ces lieux de prestige réjouiront nos tympans de musique classique et jazz mais également, de créations si précieuses au festival. Il faudra en compter sept cette

Les Athénéennes
9ème édition festival de musique classique, jazz et créations
Du 6 au 14 juin Divers lieux www.lesatheneennes.ch