We are the champions

Qu’ont en commun Martha Argerich, Arturo Benedetti Michelangeli, Christian Zacharias, Georg Solti, Maurizio Pollini, Marina Viotti, Lorenzo Soulès, István Várdai, Emmanuel Pahud et tant d’autres ? Tous ces artistes ont été lauréats du Concours de Genève. La prestigieuse compétition met cette année à l’honneur deux voix musicales : la flûte et le quatuor à cordes. Rendez-vous fin octobre et début novembre pour les demies et finales.

Par Olivier Gurtner

Le 77ème Concours de Genève invite les talents de moins de 30 ans à manifester leur maîtrise de leur art à la flûte et au quatuor à cordes. Une compétition résolument internationale, avec des candidats du monde entier qui ont passé leurs premières épreuves à distance, en ligne, avant de venir à Genève passer les pénultièmes et ultimes étapes. 

Musique à quatre voix
Un quatuor à cordes ? Une formation plus qu’un format musical, réunissant généralement deux violons, un alto et un violoncelle. À Genève, le jury présidé par Corine Belcea, fondatrice du célèbre quartet éponyme, a retenu 6 demi-finalistes, après une pré-sélection sur vidéo puis une performance online. Les candidats donneront deux récitals dans le Conservatoire –le plus ancien de Suisse, magnifiquement rénové et agrandi par GM Architectes– avec notamment une pièce de Bartók et d’autres. Particularité, cette étape prévoit aussi de présenter un projet artistique, qui pourrait se déployer dans les deux prochaines saisons. Là est l’ADN du concours : une compétition autant qu’un accompagnement dans la durée. Preuve en est, le quatuor lauréat sera suivi par une agence artistique, qui programmera des tournées. Les trois derniers finalistes seront départagés le 29 octobre, soir de la finale autant que de la remise du palmarès, dont le premier prix, s’il est décerné, prévoit une dotation de 20 000 CHF. Qu’on aime le suspens ou la musique de chambre, cette compétition est pour vous.

Emmanuel Pahud, Lauréat 1992 du Concours de Genève à la flûte, instrument remis à l’honneur cette année.

Une filière prometteuse
Pendant du premier, la flûte est également à l’affiche de la 77ème édition. Pour départager les 8 derniers candidats, un jury présidé par Silvia Careddu, elle-même premier prix en 2001, 9 ans après Emmanuel Pahud, genevois titulaire au Berliner Philharmoniker. Venus de Russie, de Corée du Sud, de Chine, de Pologne, des Etats-Unis, d’Espagne et d’Italie, les candidats devront passer par un récital, un concert de chambre et la présentation d’un projet artistique, avant la grande finale du 4 novembre. Cette fois, c’est l’Orchestre de la Suisse romande emmené par Kaspar Zehnder qui devra mettre les talents sur le devant, avec une pièce de W.A. Mozart (Andante en Do Maj, K.315) et un concerto au choix parmi ceux de Dalbabie, Ibert et Nielsen. Gageons que le palmarès soit le reflet d’une belle promesse de carrière(s) solo.

Si la compétition et la lutte indisposent certains, il est toujours possible d’assister aux concerts des lauréats, le 30 octobre pour le quatuor et le 5 novembre pour la flûte, le tout sur entrée libre. Faut-il vraiment un argument de plus ?