Vivre les arts au Théâtre de l’Orangerie

Sun, un autre soleil de Christian Robert-Tissot

C’est l’esprit bouillonnant de créativité, les yeux affamés d’inspiration, la tête remplie d’ailleurs que nous dévorons la nouvelle programmation du Théâtre de l’Orangerie. Situé en haut du Parc La Grange, ce lieu éphémère l’espace d’un bel été revient cette saison avec une programmation qui nous fait voyager. Lieu de culture où l’ouverture d’esprit est au menu et où la découverte est quotidienne, le TO pour les intimes nous propose une programmation mêlant encore et toujours les disciplines et les médiums, ce en s’adaptant à tous les publics. L’occasion de faire bouger les frontières et de nous pousser vers l’inconnu, tout en nous rappelant que certaines ne doivent pas être dépassées. Cet été on chemine lentement vers le sommet onirique du Parc La Grange et on se laisse entraîner dans un méli-mélo de musique, de théâtre, d’arts visuels, d’expériences, qui nous parlent du présent, et du futur, en nous invitant à rêver les pieds bien ancrés sur terre. Découverte de la programmation de ce paradis pas si perdu. 

 

Du théâtre pour parler de la vie

Cette saison encore une fois le TO monte sur les planches, mais ici pas question de conserver le carcan du théâtre classique. Sur la scène, qui loin de séparer le public des acteurs à l’inverse les rassemble, se jouent des pièces qui bousculent les codes du théâtre classique pour nous proposer plus qu’un miroir du monde, mais une vision différente de notre époque, de notre pensée. Des pièces qui se joueront durant l’été, dont des créations originales du Théâtre de l’Orangerie portées par des compagnies locales. Parmi celles-ci, Fabula Rasa qui nous entraîne dans un voyage au bout du monde, aux côtés de deux femmes qui décident de reconstruire les relations, le langage, mais aussi les rêves en apprenant à se libérer du passé et en partant à la rencontre de leurs propres frontières. Une pièce portée par la compagnie Angledange qui mélange les genres de l’art de la scène pour nous parler de voyage intérieur et de résilience. Avec sa pièce de théâtre conférence, Sofia Teillet nous parle elle de la sexualité des orchidées. Entre one woman show et regard inédit porté sur le végétal et ses merveilles, ce spectacle à la croisée des univers nous instruit avec humour tout en nous questionnant sur la nature. Autre rendez-vous à ne pas manquer, Comme des bêtes, création du TO portée par la compagnie UmLaut qui nous parle d’un fait divers au dénouement s’annonçant tragique. Et pourtant, derrière l’histoire de cet homme vivant reclus, à l’écart de la société, et doté d’un don pour soigner les animaux, se dévoile un éloge de la différence, de la liberté, et de la vie en marge. Une pièce poétique qui laisse une trace indélébile. Les enfants ne sont pas oubliés au TO avec quatre pièces qui les inviteront à l’éveil artistique tout en nous parlant de nature et de reconnexion au vivant. Emerveillement au rendez-vous. 

La buvette du TO

De la musique pour s’évader 

Le Théâtre de l’Orangerie, c’est aussi un lieu qui vit au rythme de la musique. Durant toute la saison, les concerts s’enchaînent démontrant une nouvelle fois l’éclectisme de cette scène éphémère. De la musique électro qui se mêle aux intonations folk de Bedouin Burger, mais aussi à la musique brésilienne de Sociedade Recreativa, sans oublier les portugais Throes + The Shine ou encore Super Parquet seront de la partie. On aura également l’occasion de voguer du côté du tango avec Brotzman & Cardozo, et de s’évader vers les sonorités indiennes d’Aikya. Un voyage sonore qui nous entraîne dans un tour d’horizon des genres, mais aussi du monde, pour des soirées étoilées où l’on aura du mal à se retenir d’onduler. 

Soucoupe volante, une création originale du TO

De l’art visuel pour appréhender le monde différemment

Une nouvelle fois cette année, les arts visuels infuseront le TO avec des installations et expositions qui fleurissent un peu partout, tout au long de l’été. Mais encore une fois, ici rien n’est ordinaire. Les œuvres d’art s’invitent sur les toits, dans les serres, poussent dans les jardins, et éveillent nos sens pour des expériences aussi artistiques qu’étonnantes. Parmi les œuvres à retrouver, Sun, un autre soleil du genevois Christian Robert-Tissot, astre solaire étonnant, ou encore Nature Morte d’Augustin Rebetez qui prend place dans la Grande serre. Une vanité, sans aucun doute, aux airs désolés de post pandémie, où les médiums se mélangent pour mieux se répondre et nous font pénétrer dans un univers à part entière où les idées s’entrechoquent et nous bousculent. Petite merveille de cet été, Obscures lumières lie art et science grâce au travail de l’encre sur papier. Une collection exceptionnelle de dessins qui nous dévoilent tout des systèmes racinaires des plantes d’Europe. Une leçon de botanique qui émerveille le regard par sa délicatesse, redécouverte par hasard au bord d’un petit lac en Autriche, et qui nous invite à porter un regard nouveau sur notre monde. Promis, encore une fois cette année le Théâtre de l’Orangerie va vous inspirer. 

 

Théâtre de l’Orangerie, jusqu’au 4 septembre 2022, Parc La Grange, Quai Gustave-Ador 66B, 1207 Genève, www.theatreorangerie.ch/pages/accueil