Vinello : dolce vibes sur pavés parisiens

Rue Nollet, un parfum d’Italie flotte dans l’air. Mais pas celui des clichés en Vespa. Celui qui pétille dans un verre de vin nature, qui ondule dans une assiette de tagliatelles, qui s’improvise jazz dans une ambiance de bistro chic. Ici, ça sent la pasta fraîche, les soirées entre potes et les rires qui ricochent sur les pierres. Ça sent la vie vraie, celle qui grésille dans les verres et réchauffe les assiettes. Vinello, c’est la dolce vita revue et bistronomisée. Parisienne dans l’esprit, transalpine dans l’assiette. Et profondément vivante.

Cette saison, cap sur Paris et ses pépites gourmandes : on pose nos fourchettes à Batignolles, dans le 17e chez Vinello. Il faut dire que les joyeux lurons qui ont repris le lieu sont aussi affables que compétents : Louise Azoulay, Andrea Focardi et Emanuele Quattrochi, trio solaire à l’énergie communicative, ont uni leurs talents pour créer une table à leur image : généreuse, décontractée et fine dans le détail. À leurs côtés, le chef Roberto Cubeta, passé par les cuisines exigeantes de Christian Le Squer (chef triplement étoilé aux commandes de Le Cinq au Four Seasons George V à Paris) compose une partition subtile où les accents d’Italie et les produits de saison se répondent comme un duo de jazz bien huilé.

La carte ? Une déclaration d’amour à la saison, au produit, à la finesse.

Ici, chaque bouchée raconte une fable, entre réminiscence d’enfance et clin d’œil contemporain.

Maki poireau-nori : un haïku végétal, iodé et audacieux. Le Japon qui flirte avec l’Italie, sous un trait d’huile d’olive.

Vitello tonnato twisté au jus de veau : le Piémont en danse contemporaine, texture ultra fine, sauce montée comme une mousse, et un équilibre salin maîtrisé.

Tagliatelles aux vongole et kale : Naples prend un bain de chlorophylle dans une assiette de Batignolles. Les palourdes chantent, le kale ajoute une touche green chic.

Pluma ibérica et légumes racines : l’automne qui s’installe dans le palais, sans prévenir. Fondant, fumé, terrien et tendre à la fois.

Et pour les sucrés sentimentaux, les becs tendres ou les cœurs fondus :

Brioche perdue : dorée à souhait, alanguie sous une pluie de caramel tiède. Un câlin à la cuillère.

Panna cotta : soyeuse, caressante, toujours accompagnée d’un fruit ou d’une note acidulée pour balancer la douceur. Le dessert qui dit « reste un peu ».

Entre pierre brute et vin nu

Le décor est à l’image de la cuisine : brut, sincère, sans tricher. Des murs en pierre qui ont vu passer des générations de conversations. Une lumière douce comme une confidence à la tombée du jour. Des tables en bois clair, des banquettes qui appellent les longues soirées, une bande-son jazzy ou indie selon l’humeur.

Et surtout, une cave murale comme un poème en bouteille. Une sélection pointue mais pas prétentieuse, signée Andrea, qui parle avec passion de chaque cuvée comme d’une vieille amie. Que du vin nature, vivant, qui respire et qui surprend. Des étiquettes italiennes bien sûr — Vittorio Graziano, Cantina Giardino, Le Coste — mais aussi quelques pépites hexagonales ou catalanes pour les palais curieux.

Le service ? Jamais guindé. Ça tutoie, ça conseille, ça s’emballe parfois pour une bouteille ou un plat du jour. Louise en salle veille au grain avec chaleur et élégance. Bref, ça vit. Avec naturel et sans fausse note.

Pourquoi on y reviendra ? Parce qu’on s’y sent bien, tout simplement. Parce que les prix ne jouent pas à la diva (menu déjeuner à 25€, menu 4 plats à 50€). Parce qu’on y trinque avec ses potes, ses amours, ses doutes ou ses envies d’ailleurs. Parce que tout est juste, généreux, vibrant.

Vinello, c’est ce genre d’adresse qui ne fait pas de bruit mais qui reste longtemps en bouche. Un restaurant qui conjugue la cuisine au présent, l’amitié au pluriel et l’Italie à fleur de palais. Une trattoria d’auteur dans un coin de Paris qui sait encore se faire village.

 

 

 

 

Vinello             106 rue Nollet, 75017 Paris (quartier Batignolles) 

Téléphone :  +33 1 42 26 01 02

www.vinello-restaurant.com