Une fenêtre sur l’avenir de la photo

©Guillaume Lavrut, photographe parisien exposé à la galerie

Nichée au cœur du quartier des Eaux-Vives, la galerie Window Fourteen est un vent de fraîcheur sur le monde de l’art et de la photographie. Ouverte depuis cette année, elle se consacre aux photographes émergents venus du monde entier, offrant chacun un travail et une approche variés sur cet univers artistique. Derrière ce projet, nous retrouvons une photographe genevoise, Noa Ella Grandchamp. Désireuse de mettre en valeur les artistes émergents, elle invite dans sa galerie à découvrir la photo autrement, tant par les talents qu’elle sélectionne que par son mode de présentation des œuvres. À quelques jours de l’ouverture de sa prochaine exposition consacrée au photographe français Guillaume Lavrut, nous l’avons rencontrée pour qu’ elle nous dévoile tout de ce projet au parfum révolutionnaire. 

 

Noa Ella Grandchamp, photographe genevoise et fondatrice de la galerie Window Fourteen

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours et ce qui vous a mené à ouvrir une galerie de photo ?
La photographie est présente dans ma vie depuis très longtemps, et je l’ai étudiée à l’Institut Européen de Design à Milan. Cela m’a mené à un parcours artistique et à travailler comme indépendante, ce que je fais toujours aujourd’hui en marge de la galerie. Pour ce qui est de la galerie, l’histoire a commencé il y a un  an et demi, quand je me suis rendue à une foire de photo à Paris. En la parcourant j’ai eu ce sentiment que la photo émergente était sous-représentée, et c’est ainsi que m’est venue l’idée de créer ma propre galerie consacrée aux jeunes photographes. En effet, lorsque l’on débute, il est très difficile d’être exposé. J’ai alors mis la galerie sur pied un an plus tard, m’installant dans ma ville, Genève, qui n’a encore que peu d’endroits dédiés à cet art.

Dimanche, ©Guillaume Lavrut

La particularité de votre galerie réside dans son moyen de présentation, pouvez-vous nous l’expliquer ?
Exposer un jeune artiste est compliqué et coûteux, c’est ainsi que m’est venue l’idée de ce concept inédit dans le monde : présenter les photos sur des écrans. Ce sont des écrans très particuliers, en réalité de nombreuses personnes qui entrent dans la galerie ne remarquent même pas que ce ne sont pas des images imprimées. Cette méthode permet aux artistes de n’avoir aucun coût, et de mon côté de ne pas me limiter. En effet, j’expose des artistes venus du monde entier très facilement. Les impressions sont ensuite réalisées sur demande des acheteurs, et sont numérotées, ce qui permet de faire perdurer leur rareté. De nombreuses contraintes disparaissent alors, et je pense que mon approche s’aligne également avec notre époque et utilise la technologie à bon escient. Je peux ainsi exposer des artistes du monde entier sans difficulté, les faire découvrir à un public qui ne les aurait pas connus autrement. Les artistes de leur côté ont tout de suite adhéré et je reçois aujourd’hui de nombreux portfolios.

Un mot sur le nom de votre galerie ?
Je ne voulais pas révéler les écrans dans son nom, j’ai donc opté pour window qui évoque quelque chose de digital sans être explicite, quant au fourteen il correspond au nombre d’écrans dans la galerie. Mais il y a également l’idée d’une fenêtre ouverte sur de nouveaux artistes, et un nouveau type de présentation.

Candy Crush, ©Guillaume Lavrut

Concernant les artistes que vous représentez, comment les choisissez-vous ?
Là aussi je m’inscris dans la globalité digitale, car je trouve la plupart d’entre eux sur des réseaux sociaux à l’image d’Instagram, ou sur internet au sens plus large. Il y a un énorme travail de recherche qui entre en compte avant la prise de contact pour s’aligner à mes critères. En effet je n’expose que des artistes qui débutent leur carrière de photographe, mais du côté de leur travail je ne veux pas me limiter. L’idée est de présenter des photographes très différents, avec des styles et approches variés.

au 4ème, ©Guillaume Lavrut

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre prochaine exposition, qui ouvre le 1er jui
Il s’agit d’une exposition de Guillaume Lavrut, un photographe français dont j’aime beaucoup le travail minimaliste et brut. De nombreuses de ses photos nous donnent l’impression de regarder des peintures, et son œil attiré par les moindres détails donne vie à des compositions très intéressantes. Malgré leur caractère très graphique, son travail n’est pas du tout froid, mais à l’inverse très vivant, centré autour de la présence humaine et notamment de l’univers de l’enfance.

Enfin, quels sont vos projets pour l’avenir ?
Pour l’avenir lointain, ouvrir des galeries ailleurs dans le monde, et participer à des foires ! Pour l’avenir proche, de nombreuses expositions, et une participation à un Soir aux Eaux-Vives le 1er juin, jour d’ouverture de l’exposition.

 

Flegme, Guillaume Lavrut, du 1er juin au 13 juillet 2023

Galerie Window Fourteen
23 rue de Montchoisy, 1207 Genève
www.windowfourteen.com