Trésors de Photographies

© Emmanuelle Bayart. La municipalité de Fiscal

Depuis maintenant quelques années, la photographie genevoise se voit mise sur le devant de la scène et exposée aux yeux de tous dans le cadre d’un programme de valorisation du travail des artistes de la ville du bout du lac. Grand acteur de ce programme de mise en valeur, la biennale genevoise No’Photo revient cette année pour sa seconde édition réunissant des talents établis, parfois émergents, issus de la cité de Calvin. Au total, une centaine de photographes se verront exposés dans une vingtaine de lieux, proposant au regard des visiteurs des clichés artistiques ou documentaires, du bout du monde ou de leur Suisse natale. La biennale vient alors installer dans les espaces publics genevois cet art de l’instant, favorisant les échanges entre l’objet et le spectateur, et offrant aux citoyens genevois et voyageurs de passage la possibilité d’une rencontre en images. Quand un trésor se cache au coin de la rue…

La photographie, art de tous les genres, nous transportant au cœur d’une réalité, ou nous emmenant dans un monde de fantasme et d’utopie, revient s’exposer à Genève cette année dans le cadre de sa biennale No’Photo. Autrefois peu mise en valeur dans la ville romande, la photographie s’épanouit aujourd’hui dans la cité du bout du lac et ses artistes démontrent avec brio que Genève regorge de talents issus de ce domaine qui joue entre art et documentation. Derrière cette seconde édition de la biennale, se cache un plan bien plus large établi à l’échelle de la ville qui vise à mettre en valeur et soutenir les photographes genevois. Mise en place il y a quelques années, cette initiative porte déjà les fruits de son succès, en sont preuves la notoriété des expositions de photographies genevoises mais également les nombreuses figures issues de la cité qui aujourd’hui font résonner leurs noms à une bien plus grande échelle.
Cette année, une centaine de photographes verront leur travail exposé dans une vingtaine de lieux. Derrière cette initiative, le Département de la culture qui souhaite par-dessus tout rendre accessible cette exposition par son aspect public, proposant en plus des photographies dispersées aux quatre coins de la ville une projection de portraits photos qui se tiendra lors d’une grande nocturne. Cette manifestation qu’est No’Photo en est encore à ses prémices, mais cette seconde édition de la biennale nous prouve une nouvelle fois cette année, et avec brio, qu’elle est déjà un événement incontournable.

© Yves Marchand et Romain Meffre, Paramount Theater, Brooklyn, NY, 2008

Les perles du bout du lac

La sélection de photographes genevois proposée durant la biennale rassemble des artistes aux horizons et aux sujets de photographies variés. Parmi les photographes exposés durant No’Photo, des figures telle qu’Emmanuelle Bayart qui a concentré son projet photographique sur le village abandonné de Fiscal, situé dans les Pyrénées Espagnoles, devenu ville fantôme après l’expulsion forcée de ses habitants. Une série de photos qui raconte une histoire sans jamais prononcer un mot. Autre artiste présent cette année, et penchant également vers la photographie documentaire, Pierre-Emmanuel Fehr, qui immortalise avec ses images la situation d’un camp de réfugiés sur l’île grecque de Leros. Une série photographique qui parvient à transmettre à ses spectateurs la sensation d’attente, d’espoir, mais aussi la dureté des conditions de vies de centaines d’hommes et de femmes. Ne vous étonnez pas si vous vous raccrochez aux taches lumineuses de ses images en noir et blanc, elles seront pour vous comme des bouffées d’oxygène dans une réalité souvent trop difficile à regarder.

Dans un autre registre plus local, Interfoto, un collectif créé dans les années 1970 et s’inscrivant dans une veine post-68, propose un registre d’images mises à disposition d’organisations porteuses de messages socio-politiques. Ces photographies anonymes, principalement prises à Genève, tendent à représenter la société au plus près de sa réalité, s’inscrivant dans une veine photographique dite humaniste. Un témoignage du passé aux nombreuses pépites.

Enfin, nous pouvons citer Laura Keller, qui s’inscrit quant à elle dans un courant plus artistique de la photographie, dépassant son caractère narratif pour faire appel à l’imagination de son spectateur. Fascinée par l’univers de l’étrange, elle nous propose une sélection de ses clichés qui nous feront voyager dans un univers où la poésie est un mot d’ordre.

 

No’Photo vous offre alors cette année un voyage à ne pas manquer, une épopée qui vous transportera de la réalité au rêve, tout en vous faisant découvrir de nombreux talents genevois. Un événement rempli de trésors nés de la citée du bout du lac.

No’Photo, du 21 septembre au 5 octobre 2019, Nocturne le 28 septembre.
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