TRAXI: grosse caisse à bon son

Traxi ©DR

Ce qui pour beaucoup est une simple passion, Mathieu en a fait un concept qui cartonne. Son blaze? Traxi, une contraction de “Track” et “Taxi”, né d’un  désir d’écouter de la musique à plein volume dans sa Renault Megane. Aujourd’hui, des DJ locaux et internationaux se bousculent pour y jouer leurs meilleurs sets. Habitué à être aux commandes de Traxi, Mathieu, éducateur le jour et DJ et propriétaire de club la nuit, accepte d’inverser les rôles le temps d’une interview. Morceaux choisis.

 

Comment êtes-vous passé du « lab to the cab » ?
C’était un soir où, comme à mon habitude de DJ, je venais de télécharger de la musique. Assis sur mon canapé, l’envie de jouer ces nouveaux titres me démangeait, mais il était déjà très tard. Aucun autre endroit n’était disponible pour les tester, à part dans ma voiture où, heureusement, personne n’aurait pu m’en vouloir de forcer sur le volume. J’avais besoin d’un point d’alimentation pour mes platines et de deux ou trois petits gadgets pour parachever l’installation. Une fois tout mis en place, tout était prêt!

Mais de nature sociable, je me suis vite ennuyé à faire mes sets solos alors j’ai très vite invité mes amis et voilà. Traxi était né. 

Quelles sont vos influences musicales ?
Bien que Traxi penche fortement vers l’électronique, mes racines sont dans le hip-hop des années 90’. Je portais des baggy, des boucles d’oreilles et j’adoptais le style complet. C’est bien plus tard que j’ai découvert la tech à Marseille, grâce à un ami.

A côté de Traxi, vous avez également un club, Candelas, quel est le concept ?
C’est un peu comme avec Traxi, ça part d’une envie de faire les choses à ma manière. En tant que DJ, je ne pouvais plus continuer à démarcher les clubs pour pouvoir jouer. Lors d’une discussion avec le propriétaire du Scandale, un ami, qui voulait changer de direction artistique, je me suis soudainement arrêté et lui ai spontanément demandé de me refiler son lieu. Je l’ai appelé « Candelas »,, anagramme de Scandale, et qui signifie aussi bougie en espagnol. Je mixe sur une table à repasser, l’ambiance est folle, un peu à la Boiler Room, on y est tous serré. Bref, j’adore. J’y mixe chaque semaine le vendredi ou le samedi.

Dans la caisse à bon son de Traxi ©DR

Comment swingez-vous entre vos deux univers professionnels : celui d’éducateur et celui d’ambianceur ?
Mes horaires en tant qu’éducateur m’aide à pouvoir gérer les enregistrements, montages et diffusions de Traxi ainsi que mes sets chez Candelas. Le lien entre mes différentes activités, c’est le partage. C’est cela qui compte avant tout, sans oublier évidemment, le besoin de payer les factures.

Comment choisissez vous vos guests chez Traxi ? Une anecdote à nous partager ?
Initialement, je faisais venir mes amis. Aujourd’hui, ce sont souvent les DJ qui me contactent, notamment des DJ internationaux qui sont de passage au Motel ou à la Gravière. On organise les tournages entre leur arrivée et leur performance. C’est presque quatre tournages par semaine maintenant, incroyable !

Quel est le plus gros mythe sur les DJ que vous aimeriez démentir ?
Celui qui prétend que nous avons du succès avec les femmes. Personnellement, ça ne marche pas du tout pour moi ! Être DJ ne m’a jamais vraiment aidé à ce niveau-là.

Il y a beaucoup de DJ qui se plaignent des demandes pendant les sets, quelle est la plus bizarre que vous ayez reçu ?Celle qui revient souvent, surtout à Genève, c’est la demande de passer du reggaeton lors d’une soirée techno. C’est fou ! Il y a des soirées spécialement prévues pour ça.

Et ça vous dérange, les gens qui dansent derrière vous ?
Pas du tout ! À Candelas, le public est si proche qu’il arrive qu’ils poussent mon ordinateur, mes câbles… J’adore ça. C’est ma vision du partage ; je ne veux pas être isolé derrière mon set.

Est-ce que vous avez d’autres projets à venir ?
J’aimerais organiser un Traxi Val, un festival à taille humaine avec plusieurs voitures ouvertes, des camions. Et aussi, faire quelque chose de sympa pour la fête de la musique… sans que la ville ne nous tape sur les doigts !

Traxi dans sa Renault Megan ©DR

TRAXI
Instagram: Its_traxi

 

Candelas

Rue de Lausanne 24, 1201 Genève
https://www.traxi.cab/