TooTard, maître de la nostalgie

Au fil des dernières années, de nombreux artistes ont su retenir notre attention en intégrant avec habileté l’élément de la nostalgie dans leur art. C’est précisément cette émotion particulière que TootArd s’apprête à nous faire vivre lors de leur concert prévu au Groove le 16 février prochain. Les frères Nakleh possèdent le talent unique de toucher profondément notre âme avec leurs sonorités caractéristiques des années 1970, fusionnant la pop du SWANA (Sud-Ouest d’Asie du Nord) et d’Afrique du Nord. Accompagnés de Ramin, Roshâni et Mah’mood, ils façonnent une expérience scénique imprégnée de la diversité de la diaspora.  En perspective? Une véritable bouffée d’air frais pour l’âme !

TootArd, duo unique
Dès la première écoute, le projet « Unmute » des frères Nakleh nous a capturé ! Même si l’un est installé à Berne et l’autre dans le village familial à Golan (région occupée par Israël), leur collaboration continue d’émerveiller. Le duo visionnaire Tootard, incarne la nostalgie à travers un style musical touchant, évoquant des souvenirs empreints de nostalgie et d’émotions profondes. Leur musique? Elle résonne comme une ode aux années 1970/80, reflétant l’essor de la pop du SWANA (Sud-Ouest d’Asie du Nord) et d’Afrique du Nord. La magie opère avec une fusion habile des éléments rétro funk et des sonorités contemporaines qu’ils définissent en blues désertique teintées du Levant, rock psychédélique mélodique, et reggae métamorphosé. En bref, leur musique transcende les frontières géographiques, transportant les auditeurs dans un voyage sensoriel où les mélodies réveillent des souvenirs et évoquent des émotions variées. Au-delà de la créativité musicale, dans leurs textes, les frères Nakhleh abordent des thématiques profondes telles que les parcours migratoires, tout en exprimant une volonté manifeste de déconstruire le regard colonial souvent porté sur ces régions. Cette recette a le pouvoir de connecter les gens à travers des expériences universelles, créant un écho émotionnel transcendant les barrières culturelles.

Un concert engagé
Inspiré par son amour pour le duo, Ramin (DJ), à l’origine de l’évènement, a toujours rêvé de partager la scène avec Tootard à Genève. D’origine iranienne et très actif dans la scène musicale genevoise, son objectif est de mettre en lumière davantage d’artistes en dehors de la scène occidentale et de proposer des évènements pour la diaspora et échanger sur les défis auxquels elle est confrontée. Ce qui explique que la soirée Disco Night du 16 février est composée d’artistes provenant de la diaspora. De plus, l’évènement s’inscrit dans le mouvement mondial Artists Against Apartheid, visant à faire entendre la voix des civils palestiniens. Les fonds supplémentaires provenant du tarif de soutien seront reversés à l’association YAFFA. Encore une démonstration de l’engagement du Groove et de ses invités envers des causes humanitaires, illustrant leur volonté de créer un impact positif à travers la musique et la culture. Selon Ramin, les plateformes accessibles aux artistes devraient œuvrer en faveur de causes humanitaires, en fournissant davantage de ressources aux artistes et en garantissant une rémunération équitable.

Roshâni et Mah’Mood pour compléter la soirée
Nous avions découvert à la première partie de la queen iranienne Sevdaliza aux Créatives, Roshâni fusionnant audacieusement la cumbia, l’afro pop et le disco oriental. Ce trio local s’apprête à dévoiler les morceaux de son tout premier EP, prévu pour mai 2024. L’ensemble sera porté par les compilations de Ramin et Mah’mood, assurant ainsi une soirée haute en vibration.