THÉODORE DE BÈZE, EXÉGÈTE MULTIFACETTE

© MIR

Qui était Théodore de Bèze? Un théologien protestant du XVIe siècle, certes, mais encore? Un humaniste, professeur, traducteur de la Bible, mais aussi poète. Pour célébrer les 500 ans de sa naissance, le Musée International de la Réforme (MIR) organise une exposition temporaire jusqu’au 27 octobre qui retrace le parcours aux faces multiples de ce n lettré, personnage inaliénable de l’histoire de la Genève réformée, que certains tenaient en estime et d’autres, en grande méfiance.

L’historienne genevoise Béatrice Nicollier est la commissaire de cette exposition temporaire et est aidée dans sa tâche par la curatrice Samantha Reichenbach ainsi que par la scénographe Raphaèle Gygi. Aussi complexe que fut la longue vie de ce personnage illustre – 86 ans- à la production particulièrement féconde, l’exposition propose un parcours articulé en quatre sections pour refléter 4 visages du natif de Vézelay. 36 œuvres comprenant des tableaux, des manuscrits et des livres, dont la moitié provient du MIR et l’autre de diverses institutions privées, permettent de dépeindre un Théodore de Bèze à la fois poète, pédagogue, penseur et diplomate.

Ses années de jeunesse en France sont représentées par un célèbre portrait de lui en homme galant tandis que le « Poemata Juvenilia » rappelle l’existence de vers érotiques dont la qualité n’avait à l’époque pas échappé à Montaigne. Après sa conversion aux idées luthériennes, il arrive à Genève en 1548 et est envoyé à l’Académie de Lausanne par Jean Calvin pour dispenser des cours de grec. S’ensuit une interminable traduction latine annotée du Nouveau Testament qui se conforme aux idées calvinistes et remplace celle d’Érasme (1535). Un volume est exposé et présente en marge des observa- tions autographes de Bèze.

Après la mort de Calvin, il est à la tête du protestantisme genevois jusqu’à sa mort en 1605. Il participe au célèbre colloque de Poissy où Catherine de Médicis tente tant bien que mal de restaurer une unité au sein de l’Église française. Il est proche d’Henri IV et conseille le prince de Condé à la tête des troupes huguenotes lors des guerres de religions. Ces rapports privilégiés avec des souverains sont à l’origine d’une production épistolaire conséquente – environ 3000 recensées à ce jour – dont la fameuse lettre datée de 1594 écrite par HenriIV, visible elle aussi au sein de l’exposition.

Visages de Théodore de Bèze
Musée International de la Réforme
4 rue du Cloître
Jusqu’au 27 octobre
022 310 24 31