SLH: label rebelle

Une des Tree Pool Houses suspendue dans les arbres // Keemala Phuket ©DR

Depuis 32 ans, l’enseigne Small Luxury Hotels of the World™ (SLH) poursuit sa quête d’excellence dans l’univers de l’hôtellerie. Avec plus de 553 hôteliers dans sa clique, elle claque tous les talents de ses initiés à coups d’hôtels de luxe à l’esprit unique et de gîtes qui dans nos têtes cogitent encore des mois après les avoir visités. Ainsi, il faut s’apprêter à une vraie odyssée, avant de se rendre dans une des adresses scellées SLH. Ses joyaux perlés par des propriétaires indépendants qui ont très souvent donné leur vie et créativité à leur propriété, offrent à leurs hôtes un séjour exclusif. Close-up sur ce label qui excelle avec zèle.

 

Créée en 1991, la marque Small Luxury Hotels of the World™ (SLH) n’a cessé d’étendre géographiquement son empire du savoir-vivre. Le concept? Offrir aux hôtels indépendants la visibilité et les moyens marketing qu’ils n’ont pas, face aux grandes chaînes hôtelières imposantes. Ici, l’accent est alors porté sur le charme, les services exceptionnels et le caractère unique de ces établissements pour les promouvoir à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, ce faisceau d’hôteliers partage une devise :« Pour les personnes indépendantes d’esprit! (For the independently minded) ». Ensemble, ces entités ouvrent ainsi de nouveaux horizons à l’industrie haut de gamme. 

Devenu aujourd’hui une référence internationale, l’enseigne compte désormais 553 membres dans 90 pays sur les 5 continents ralliant des adresses allant des cabanes perchées dans les arbres en passant par des retraites dans la forêt tropicale, des chalets alpins ou encore des ranchs de style désertique. Il n’y a pas deux séjours identiques dans la collection. Et ce grâce à des gens capables de transformer n’importe quel séjour de médiocre à mémorable à l’instar de ce mixologue qui vous guidera pour remuer un Negroni parfait, ce biologiste marin qui vous aidera à plonger profondément dans un paradis sous-marin ou encore un chef qui vous accueillera en cuisine pour confectionner des pâtes fraîches, à partir d’une recette intergénérationnelle. Ainsi, chez Go Out, on a pris la poudre d’escampette direction l’Asie où ces gîtes-pépites s’élèvent au nombre de 100. On a testé 3 haltes altières sises dans le Sud-Est du continent : le Sukhothai Bangkok, Keemala Phuket et Koh Russey Villas & Resort au Cambodge. Quintessences.

Sukhothai Bangkok
Avec des centaines d’hôtels parsemées dans toute la capitale, trouver le meilleur hôtel de Bangkok n’est pas une mince affaire! Le Sukhothai sort son mikado du jeu en réussissant ce que peu d’autres ont pu faire: allier avec dextérité modernisme et tradition. Sis à la lisière du cacophonique quartier des affaires de la ville, cette institution hôtelière s’impose depuis plus de 3 décennies et nous a transporté dans un monde loin de la frénésie de la ville dès sa longue entrée verdoyante. Elle séduit les hôtes les plus tatillons: accueil altier, service complice, chef zélé et nourritures ailées. Rien ne manque à cette adresse qui nous a bluffé et qui s’éloigne loin des hôtels de chaîne à l’offre clonée. Le personnel hautement professionnel et bien huilé est suffisamment personnel pour que l’on se soit senti comme à la maison quelques minutes après notre arrivée.

Sukhothai Bangkok ©DR

Les cours zen parsemées de bassins de nénuphars et d’arbres à pluie, le hall et le salon ornés d’anciennes sculptures de style khmer sont enrobé d’une scénographie intemporelle inspirés des chedis et des pagodes et pensés par le feu duo d’architectes: Ed Tuttle et Kerry Hill. Mention spéciale aux sons apaisants du khim, un dulcimer thaïlandais (instrument à cordes de la famille des cithares), inondant agréablement les couloirs de l’hôtel tout le long de l’après-midi. Un charmant jardin avec plusieurs étangs de lotus offre à la fois une ambiance décontractée et un espace agréable pour se détendre dès l’arrivée. Les chambres ultra spacieuses, de style colonial et dont les portes coulissent sans effort sont la définition même du luxe extrême-oriental à l’ancienne. Notre suite nous transporte à l’époque coloniale dans une maison d’hôtes royale, meublées avec du teck et des tissus thaïlandais. De grandes salles de bains confortables avec parquet et baignoire complètent ce tableau raffiné.

Côté cuisine, l’hôtel est doté de 3 restaurants. On a testé et validé le Celadon servant une excellente gastronomie thaïlandaise classique servie dans un pavillon qui flotte dans un étang rempli de fleurs de lotus. On a opté pour le menu dégustation de 8 plats. Autre atout, le copieux petit-déjeuner qui se dévore à la Colonnade et qui selon nous est l’un des meilleurs servis dans cette ville qui grouille de bouibouis partout. On y trouve des plats traditionnels thaïlandais mais également des mets japonais, occidentaux, chinois et indiens. Avis aux appétits gargantuesques! 

La piscine du Sukhothai ©DR

La position privilégiée de l’hôtel le long de Sathorn Road facilite l’exploration du quartier de la vieille ville et du centre-ville, mais l’immense piscine carrelée de vert rend le séjour tout aussi attrayant pour une jolie parenthèse qui déride doucement de la frénésie de la vie à 100 à l’heure de la capitale Thai. Le côté unique de cette adresse? Se retrouver bercer par le Siam d’antan à travers l’inspiration palpable du même nom – celle des ruines de Sukhothai – évidente dans toute la propriété, le tout avec le confort technologique moderne!  

Sukhothai Bangkok
13/3 S Sathon Rd, Khwaeng Thung Maha Mek, Sathon
Bangkok 10120, Thaïlande
www.sukhothai.com

Keemala Phuket
Direction l’île de Phuket dans les collines forestières luxuriantes surplombant les côtes azurées d’Andaman pour découvrir l’une des adresses hôtelières les plus perchées: Keemala. Ce gîte-pépite drapé à flanc de colline au-dessus de la plage de Kamala possède des sentiers bordés de palmiers menant à une collection de villas semblables au logis d’un Hobbit. Les deux cerveaux derrière ce projet? Deux thaïlandais issus de familles locales ayant confié leur projet à Architect Space et à l’architecte d’intérieur Pisit Aongskultong qui, ensemble, ont tissé une histoire géniale de quatre clans indigènes (fictifs) qui auraient pu habiter autrefois dans cette jungle. Résultat? 38 villas avec 4 typologies : 16 Clay Pool Cottages pour le clan Pa-ta-Pea, ayant un lien étroit avec la terre ; sept villas avec tente et piscine pour le Khon-Jorn, conçues pour imiter les maisons semi-permanentes développées par les commerçants et les marchands ; sept Tree Pool Houses pour le peuple We-Ha, des artistes fantaisistes vivant dans des maisons suspendues aux arbres ; et huit Bird’s Nest Pool Villas pour l’opulent clan Rung-Nok, vivant dans de hautes maisons au sommet des arbres avec vue sur la mer.

Les Clay Pool cottages // Keemala Phuket ©DR

On a eu la chance de se retrouver propulser dans le clan Pa-ta-Pea et dormir dans un Clay Pool Cottage doté de plafonds voûtés, le tout fini dans une mix de teck, d’acajou et de noyer. Le recours au bois, ainsi qu’aux nattes en jonc et au bambou, nous a donné l’impression d’être effectivement installé dans un nid. Le lit est enveloppé d’une moustiquaire digne du roi Rama IX, le monarque très vénéré de Thaïlande. La salle de bain sort du lot avec sa baignoire immense en onyx noir et sa douche suspendue tout aussi impressionnante qui surplombe un magnifique sol en mosaïque de bronze et de turquoise. Pour couronner le tout, notre cottage est doté d’une piscine privée de 30 m² offrant une vue sur la baie et le village en contrebas qui scintille la nuit. On ne perd pas une miette de ce spectacle inlassable!

Le magnifique intérieur d’une chambre Clay Pool cottage // Keemala Phuket ©DR

Autre atout des lieux, la piscine en forme de lagon avec une mini-cascade, un bain à remous séparé et un bar dans la piscine. Un programme d’activités gratuites comprend tout: du HIIT dans la salle de sport high-tech au yoga au lever du soleil sur le toit en passant par les visites photographiques, le tai-chi et la préparation de cocktails. Le Mala Spa, avec huit salles de soins en forme de capsule, est merveilleux. Il propose des thérapies holistiques – bols chantants, guérison par les gouttes de pluie, rééquilibrage énergétique – aux côtés de thérapies traditionnelles thaïlandaises ainsi que des programmes de bien-être avec des soins quotidiens, des séances de remise en forme privées.

Keemala Phuket ©DR

Autre point positif pour notre âme d’écolo, c’est que tout a été mis en œuvre pour préserver l’environnement et la topographie des lieux. L’hôtel a installé des panneaux solaires, une utilisation autosuffisante en eau grâce aux captages d’eau de pluie et toutes les commodités disposent d’un éco-label et respectent le commerce équitable. Il y a également un jardin dans lequel les chefs cueillent des herbes et des légumes pour le restaurant dont le menu se décline en trois parties : occidentale, thaïlandaise et indienne. On a dévoré un savoureux vindaloo d’agneau et un saag paneer avec du riz au safran. On a également testé le menu du spa proposant des options plus saines, notamment du bar, du tofu et une délicieuse salade d’avocat, de fraise et d’épinards avec une vinaigrette aux noix de cajou. Ce qui correspond à la philosophie des lieux jonglant entre sérénité et bien-être. On est reparti de Keemala déstressé et revigoré paré pour de nouvelles odyssées. 

Keemala Phuket
10-88 Nakasud Road, Kamala
Kathu, Phuket 83150, Thaïlande
www.keemala.com

Vue aréienne de l’île privée Koh Russey ©DR

Koh Russey Villas & Resort
Notre périple asiatique nous embarque à 15 minutes des côtes cambodgiennes à Sihanoukville, sur une île privée de l’archipel de Koh Rong au doux nom de Koh Russey et qui signifie « île aux bambous » en khmer. De la jetée, depuis le bateau privé de l’hôtel, on aperçoit des villas cubistes chevauchant une plage couleur or, au cœur d’une végétation tropicale verdoyante. Après Phnom Penh et les temples d’Angkor, le séjour ici promet d’être relaxant sur cette île quasi intacte, au calme olympien. Sans l’hôtel, on se croirait dans Seul au monde avec Tom Hanks.

Sur le plan architectural, l’urbain rencontre la jungle. L’hôtel a été conçu par l’architecte Chioh-Hui Goh, basé à Singapour. Ce dernier a trouvé son inspiration dans le « krama », un foulard traditionnel cambodgien au tissu à motifs largement utilisé dans la vie khmère. Résultat? Un véritable mélange moderniste de bâtiments en béton, en ardoise et en verre drapés de vignes et entourés d’une flore et d’une faune merveilleuses. Après le hall et sa superbe façade striée, on reste béat face à une élégante piscine à eau tempérée qui s’étend jusqu’à la plage. Partout, il y a des clins d’œil au patrimoine cambodgien, depuis le treillis de la verrière en teck de la réception en plein air jusqu’aux lignes géométriques des têtes de lit et des cabanes en bois. Même la conception de la piscine commune en terrasse est une interprétation contemporaine du temple d’Angkor Wat. 

Koh Russey Villas & Resort ©DR

Puis, le restaurant et le bar aéré, nous font rapidement de l’œil. Horizon, le restaurant principal de l’hôtel sert un petit-déjeuner et des dîners à la carte mettant l’accent sur la gastronomie française ainsi que quelques créations fusion. On y a dégusté un excellent tartare de thon et un délicieux curry à la noix de coco. Le Beach Shack aux tonalités culinaires khmers propose quant à lui de nombreux fruits de mer qu’on a dévoré en bord de mer sur le sable. Le menu à la carte change tous les jours, mais pour le petit-déjeuner, il y a toujours une liste copieuse de pâtisseries à la French fraîchement sorties du four, des plateaux de salades de fruits frais, des galettes de saumon et des options de pain perdu/crêpes ainsi que des plats locaux tels que le nasi goreng (riz frit). On a eu la chance d’inaugurer un dîner romantique les pieds dans l’eau de la piscine! Les pavillons quant à eux, dévoilent des chambres assez simples mais très élégantes et surtout confortables. La nôtre est dotée d’une terrasse et de baies vitrées, préservant votre intimité du voisinage et fait face à l’océan: un atout de taille!

La villa avec vue sur la mer // Koh Russey Villas & Resort ©DR

Autre valeur ajoutée des lieux? La plage de couleur cuivre de trois kilomètres de long, bordée de banians et de casuarinas – atout qu’aucune autre station balnéaire au Cambodge ne peut offrir. On notera le vaste choix de sports nautiques qui va du stand-up paddle à la plongée sous-marine en passant par le kayak et la plongée avec tuba!  L’hôtel offre également la possibilité d’organiser des expériences telles que des visites de la plantation de poivre de Kampot ainsi que des marchés locaux et des excursions en bateau vers les mangroves locales. De quoi créer un séjour mémorable! 

Les villas cubistes // Koh Russey Villas & Resort ©DR

Koh Russey, CambodiaKoh Russey Prey Nup
District Ream Commune
18108 Sihanoukville Province, Cambodge
www.kohrusseyresort.com

 

Toutes les adresses se retrouvent également sur le site Small Luxury Hotels of the World (SLH)
www.slh.com