RETOUR COSMIQUE DE LA BIM

A Cosmic Movie Camera ©DR

La Biennale de l’Image en Mouvement fait son grand retour au Centre d’Art Contemporain pour une édition 2024 placée sous le signe du cosmos. Intitulée « A Cosmic Movie Camera », la BIM’24 se plonge dans une exploration inédite de l’évolution perpétuelle et imperturbable de l’image en mouvement à l’heure de l’Intelligence Artificielle et du développement des technologies autonomes. Les quinze artistes sélectionnés questionnent ainsi notre univers actuel, fait de nombreuses inconnues et de systèmes de plus en plus difficiles à saisir, au moyen de créations surprenantes, subversives et incisives. Commissionnées et produites par l’institution genevoise, sous la direction artistique d’Andrea Bellini et de Nora N. Khan, les œuvres présentées illustrent parfaitement la diversité et l’esprit précurseur qui animent cette manifestation artistique devenue incontournable. 

 

LA BIM DE PLUS EN PLUS BIG
Il y a presque quarante ans, le Centre pour l’Image en Mouvement inaugurait la première Biennale de l’Image en Mouvement, alors nommée « Semaine International de Vidéo », afin d’offrir une plateforme à la création audiovisuelle. Depuis, la manifestation a évolué et a pris de l’ampleur. En 2009, le Centre d’Art Contemporain de Genève fut chargé de reprendre l’organisation de l’événement puis en 2014, son fonctionnement a été totalement repensé sous la houlette d’Andrea Bellini. Dès lors, la BIM est devenue la seule biennale au monde à présenter uniquement des œuvres produites et commissionnées pour l’occasion. Une carte blanche inédite dont le but est d’offrir aux artistes une liberté totale et un accompagnement sur la longue durée afin de leur permettre de réaliser les projets artistiques les plus ambitieux. Cette année, Andrea Bellini s’est à nouveau associé à l’écrivaine et curatrice indépendante américaine Nora Khan pour mener à bien l’édition 2024 de la Biennale de l’Image en Mouvement.

L’ART COMME TECHNOLOGIE
Alors que la technologie ne cesse de prendre de plus en plus de place dans notre quotidien et que les réseaux sociaux déferlent incessamment des millions de vidéos sur nos écrans, les réflexions autour de ce médium n’ont jamais été aussi sagaces. Les quinze œuvres exposées explorent chacune à leur manière la complexité d’un monde en constante évolution, oscillant entre une réalité de plus en plus abstraite et un développement artificiel de plus en plus réel. Les multiples possibilités offertes aujourd’hui par l’image en mouvement ont amené les artistes à développer des œuvres particulièrement complexes du point de vue de la forme comme du fond. Ouvrant des réflexions multiples et percutantes sur notre rapport au monde présent et aux nouvelles technologies qui façonnent tous les aspects de notre réalité, les artistes dévoilent des bribes d’univers et des microcosmes intersidéraux où se révèlent des thèmes actuels comme l’AI, les algorithmes ou les fake news, mais également des thèmes atemporels comme la guerre, le deuil, la conscience, l’inconnu ou encore l’amour. Articulée autour d’installations audiovisuelles, de vidéos en tous genres, de projections sculpturales, de jeux vidéo et d’œuvres visuelles pluridisciplinaires, la BIM24 est avant tout une exposition humaine et poétique qui interroge nos rapports aux images en mouvement ainsi qu’au monde invisible du digital qui nous asservi autant qu’il nous émancipe.

BIM24 ©DR

L’art étant partout, les espaces de circulation du Centre ont été repensés par le designer péruvien Giacomo Castagnola. Dans le hall au rez-de-chaussée, le public est accueilli par des modules développés à partir de bio-organismes, démontrant ainsi que les progrès technologiques ne peuvent se faire qu’à la lumière d’une conscience écologique, et que la nature est la première des intelligences autonomes. La cage d’escaliers a été métamorphosée en une grande installation métallique où de la documentation, incluant des catalogues, des informations, des textes, des archives mais aussi des poèmes et des affiches, est offerte aux visiteurs, symbolisant l’augmentation exponentielle des échanges et la vaste circulation des données, tout en rappelant l’importance de la notion de don. 

À noter que des visites guidées gratuites en compagnie du directeur André Bellini ou de collaborateurs seront organisées de février à mars (voir la programmation en ligne pour plus d’informations). 

L’ART EXTRA-MUROS
2024 est une année particulière pour le Centre d’Art Contemporain de Genève, puisque l’institution célèbre son cinquantième anniversaire. Afin de marquer le coup, le CAC a entrepris différents projets artistiques in situ et extra-muros pour étendre son influence au-delà de son bâtiment de la rue des Vieux-Grenadiers. Première grande nouveauté et pas des moindres, la BIM s’affranchit des frontières en devenant accessible partout dans le monde et à toute heure grâce à la collaboration entreprise avec la galerie virtuelle EPOCH. Sur le territoire genevois, c’est dans les gares desservies par le Léman Express (Champel et Bachet) que la Biennale s’invite en exposant deux œuvres, la première de Lawrence Lek et la seconde d’Emmanuel Van der Auwera, spécialement adaptées à ces espaces de la vie quotidienne. Enfin, le Fond Municipal d’Art Contemporain (FMAC), qui est chargé de la conservation du patrimoine numérique de la Ville de Genève, vient d’inaugurer la VideoDatabase : une plateforme numérique permettant de consulter dans ses locaux les quelques 1700 œuvres qui composent la collection de la Ville de Genève, une des plus conséquente d’Europe. Une initiative d’envergure dont le but est de permettre à tout un chacun l’accès au patrimoine numérique. À explorer jusqu’au 21 mars au FMAC.

Biennale de l’Image en Mouvement 2024
Jusqu’au 16 mai 2024

Centre d’Art Contemporain
Rue des Vieux-Grenadiers 10
1205 Genève
www.centre.ch
www.epoch.gallery
www.fmac-geneve.ch