Réalité virtuelle

Nous vous l’avouons, au départ, nous nous sommes faits avoir. En voyant les images du nouveau pop up store Jacquemus, il était presque trop facile de voir dans ce nouveau projet fou une nouvelle projection démesurée comme celle ayant pris place à Paris il y a quelques semaines. Dans les rues de la capitale française défilaient sur des roulettes les sacs mythiques du designer sudiste, mais tout cela n’était que fantasme généré par ordinateur. À Séoul cependant, Simon Porte Jacquemus est passé du virtuel au réel. Dans l’arrondissement de Seongdong-gu de la capitale de la Corée du Sud, le nouveau sac emblématique de la marque, le Bambimou, se déploie dans une version XXL accueillant boutique et Café Fleurs. Un concept démesuré qui rappelle à tous que Jacquemus reste le roi du marketing. Découverte d’une architecture résolument hors normes. 

 

Au premier regard, le nouveau pop up store Jacquemus évoque une image en réalité augmentée. Et pourtant, cette boutique éphémère installée à Séoul en octobre dernier est bien réelle. Après avoir fait rouler les sacs Bambino en version géante dans les rues de Paris, puis leur avoir fait prendre un bain dans la baie de Ville-Franche-sur-Mer, la marque française Jacquemus s’est imposée comme experte dans le marketing faisant appel à la réalité augmentée. Une réussite qui pousse celui que certains surnomment le Prince Soleil à sauter le pas, à sortir de l’écran. Derrière le pop up de Séoul, une idée de plus simple : passer de la réalité artificielle à la réalité. Dans ce lieu éphémère Simon Porte Jacquemus et ses équipes reprennent le concept implanté quelque temps plutôt dans le grand magasin parisien, les Galeries Lafayette : le Café Fleurs. Sans surprise, le concept fait mouche, attirant autant curieux qu’influenceurs à foison, venant acheter un bouquet, boire un café, parfois se laisser tenter par un accessoire de la marque, dans cet espace au design immaculé. À Séoul, l’identité propre et léchée, minimaliste mais malgré tout solaire, se retrouve dans la boutique à l’architecture plus qu’originale. Sa forme ? Le dernier né de la marque, le Bambimou, présenté lors du dernier défilé parisien Jacquemus au Château de Versailles. Nouvelle coqueluche des réseaux et de la rue, le sac à main devenu emblématique en l’espace de quelques heures se déploie dans les rues de Séoul dans un format démesuré. Depuis la rue, c’est un sac immaculé reproduit dans les moindres détails de la maroquinerie originale du Bambimou. Chaque caractéristique est respectée, la matière reproduisant l’aspect moelleux du tissu, les coutures reproduites à la lettre, les proportions nous plongeant tout à coup dans le monde d’Alice au pays des merveilles.

À l’intérieur nous sommes alors transportés dans les entrailles de l’accessoire. Comme à l’extérieur, c’est ici le blanc qui domine dans un design des plus minimalistes seulement agrémenté d’un bar à la courbe géométrique devançant les étagères sur lesquelles reposent les bouquets de lisianthus monogrammés du Café Fleurs. La couleur elle ne se manifeste qu’à travers les accessoires, dont font bien évidemment partie les sacs Bambimou, cette fois-ci en taille réelle, déclinés dans des tonalités tantôt solaires, tantôt pastels. Un nouveau coup marketing réussi pour Jacquemus dont on attend maintenant avec impatience de nouvelles surprises passant du monde virtuel au monde réel.