Promenade sculpturale

Sophia Al-Maria Taraxos, 2021 Serpentine x Modern Forms Sculpture Commission Courtesy de l’artiste et Project Native Informant, London
Photo ©Hugo Glendinning

Les jardins de Genève se parent de sculptures pour la troisième fois avec le retour de Sculpture Garden. La biennale organisée par artgenève en collaboration avec le MAMCO et la Ville de Genève est devenue un véritable rendez-vous de l’art contemporain, et est également l’occasion pour le public d’avoir un accès facilité et gratuit à l’art. Mais c’est aussi la garantie de se faire surprendre par une rencontre culturelle dans un lieu inattendu au détour d’un footing ou de la promenade de notre chien, et de porter un regard nouveau sur ces pièces monumentales qui ponctuent le paysage genevois. Le parcours sera accessible au public dès le 10 juin et ce durant tout l’été pour se délecter de la culture sous les rayons du soleil genevois. 

 

 

La biennale genevoise est de retour et toujours porteuse des mêmes valeurs, à savoir proposer dans l’espace public des parcs genevois des créations artistiques de haut vol plus accessibles que jamais. Cette édition 2022, placée sous la curation de Devrim Bayar, commissaire d’exposition au centre d’art contemporain WIELS à Bruxelles, rassemble 26 œuvres, dont la majorité a été réalisée toute spécialement pour Sculpture Garden. Et comme l’art est le reflet de la réalité, Devrim Bayar a décidé de choisir une thématique en rapport direct avec les deux dernières années où la pandémie a chamboulé nos vies. Les artistes sélectionnés ici ont tous alors pensé des créations qui viennent questionner  le rapport que nous entretenons avec nous-même mais aussi avec les autres, et notre environnement où l’instabilité constante côtoie l’omniprésence de la technologie dans nos vies. Le contexte de cette biennale semble se prêter parfaitement à cette thématique : les parcs, symboles de la nature, de la liberté, de la reconnexion avec soi-même, mais aussi de la rencontre. Encore une fois cette année les œuvres sont exposées dans le Parc des Eaux-Vives et le Parc de la Grange, mais débordent également sur la nouvelle plage des Eaux-Vives lui faisant face. 

Sammy Baloji (*1978, DRC) … and to those North Sea waves whispering sunken stories, 2020 Terrarium et plantes exotiques 

Les 26 œuvres présentées ont été pensées pour ce contexte si particulier, allant au-delà du simple décor d’un lieu public. Du 10 juin au 30 septembre nous pourrons alors découvrir des créations imaginées tout spécialement pour ces lieux réalisées par Ana Alenso, Mathias Pfund, David Douard, et Céline Condorelli. Les œuvres préexistantes de Sophia Al-Maria, Nina Beier ou Elif Erkan trouvent elles aussi facilement leur place dans ces contextes et semblent avoir été faites pour les lieux. On se laisse tout particulièrement charmer par le terrarium de Sammy Baloji, presque ironique en pleine nature mais plaçant au cœur de son œuvre la notion de l’enfermement. Oil Intervention #7 d’Ana Alenso nous entraîne sur l’eau, alors que la sculpture In Lieu of What is d’Alain Farid nous confronte directement aux questions de la pollution. Des créations très diverses, s’éloignant souvent de la sculpture en temps que telle pour emprunter à l’architecture, au design, à l’ingénierie, ou encore aux arts audio-visuels. Une balade dans le parc tout simplement inoubliable. 

Zuzanna Czebatul Macromolecule Exploiting some Biological Target, 2020 Chlorure de polyvinyle 300 x 300 x 150 cm Photo ©Bert Heinzelmeier Courtesy Goethe-Institut

Sculpture Garden
du 10 juin au 30 septembre dans les Parc des Eaux-Vives et de la Grange, ainsi que sur la plage des Eaux-Vives

https://sculpturegarden.ch