Pinsa-moi… je rêve!

Aux Eaux-Vives, la dolce vita s’affiche en vitrine : Rome s’invite sur le trottoir genevois (c) DR
Oubliez la pizza lourde comme un banquet de César qui vous cloue au canapé! Genève a désormais sa cousine romaine : la pinsa. Fine et aérienne comme une vespa qui zigzague dans les ruelles de Trastevere, croustillante comme un secret du Colisée, moelleuse comme une étreinte de mamma italienne. Ici, la digestion ne se traîne pas, elle danse la tarentelle! Plus qu’une pâte, c’est une révolution douce : un festin qui se partage, qui se vit, qui se raconte aux Eaux-Vives où l’on se retrouve avec son gang, sa famille ou en solo, avec la joie simple d’un apéro romain.
Pinsa! c’est d’abord l’élan d’un Genevois pur jus qui a fait renaître une antique galette pour l’habiller de modernité. Derrière ce concept? Jonathan Egger. Amoureux de street food et de dolce vita, il a trouvé dans la pinsa son alter ego culinaire : authentique, moderne et aussi digeste qu’un après-midi romain sous le vent du Tibre. Son credo ? In Pinsa We Crust. Sa promesse ? Offrir aux Genevois une échappée gourmande. Ici, tout respire la convivialité : une adresse pensée comme une piazza contemporaine.

Jonathan Egger, maestro genevois de la pâte ovale : un sourire en coulisse, une bouchée en scène. La pinsa, il ne l’invente pas seulement, il la vit (C) DR
La pâte : quand le latin croustille encore Bien avant que la pizza ne règne sur les tables, la pinsaécrivait déjà son histoire. Son nom, tiré du latin pinsere – « étirer, aplatir » – raconte le geste des paysans romains qui façonnaient des galettes simples comme leurs vies. Aujourd’hui, Jonathan la réveille en version contemporaine : un trio de farines – riz pour l’air, blé pour la force, soja pour la douceur – qui compose une partition digeste. La pâte se gonfle, se dore, se transforme : croustillante comme une armure de gladiateur et légère comme une toge au vent! Entre l’antique et le futur, elle devient le compromis rêvé : un plaisir qui se savoure sans peser.

In Pinsa We Crust : uniforme de gladiateurs modernes, armés de farine et de good vibes (c) DR
Le lieu : l’ovale en signature
Ici, tout s’arrondit comme la pâte qu’on célèbre : l’ovale est le fil rouge. Tables, chaises et mobilier en épousent la forme, comme si l’espace lui-même s’était laissé étirer. Au cœur du décor, un comptoir et un mur de zellige signés Salima Filali, qui dépoussière l’art marocain pour le faire vibrer version contemporaine : éclats graphiques, reflets scintillants, dialogue subtil entre Rome, Marrakech et Genève. Mention spéciale: les toilettes, un cocon rose bonbon qui se métamorphose, une fois la porte fermée, en scène animée par la panthère rose elle-même – humour et décalage en prime! Autre clin d’œil, celui du branding signé The Workshop : une identité aussi soignée qu’un tailleur italien, qui transforme chaque box en accessoire de style.

Un décor qui s’arrondit comme la pâte qu’il célèbre : comptoir aux courbes ovales, mur de zellige rose signé Salima Filali, et un esprit pop qui fait dialoguer Rome et Genève. Ici, la convivialité s’écrit en couleurs et en clins d’œil (c) DR
Le menu : une partition à croquer
Ici, la carte se savoure comme une partition jouée allegro. La Margherita ouvre la scène, classique et solaire, tandis que la Stracciatella ajoute sa volupté crémeuse comme un solo de violoncelle. La Mortadelle entre en swing, jazzy et pimpée de pistaches croquantes, pendant que la Polpettes’impose en diva d’opéra, boulettes généreuses sous un rideau de sauce tomate. La Parmigiana Scomposta fredonne ses aubergines rôties et tomates confites en sérénade d’été, et l’Anchois claque comme une vague rock’n’roll, salée, piquante, finale électrique. Et ici pas question de laisser la croûte en bout de table! Sortie de l’ombre, on la trempe dans ses trois sauces signatures – ail, moutarde-miel et épicée pour devenir la vraie star du show.

Ovale ou dodu, street ou chic : la pâte romaine se plie à tous les scénarios gourmands (C) DR
Quant aux Pinsa Buns, ils font descendre l’ovale dans la rue : porchetta réconfortante comme une balade au marché de Campo de’ Fiori, saumon fumé qui drague le cream cheese façon dolce vita, mortadelle rétro-pop qui groove à chaque bouchée, ou veggie haut en couleurs qui s’impose comme une star en pleine lumière.
Et parce qu’un concert sans rappel n’aurait pas de goût, les desserts concluent en apothéose : le Nutella Bun, sucré comme un câlin d’enfance, les Pinsastix à tremper comme un jeu de Mikado revisité, et le Peanut Butter & Jelly, clin d’œil aux goûters d’hier, ressuscité en douceur d’aujourd’hui.
