Opéra futuriste
Turandot © GTG
À l’aube de l’été, le Grand Théâtre de Genève nous entraîne dans un voyage à l’autre bout du monde. Au cœur de la Cité interdite de Pékin, une princesse ne trouve pas son époux idéal, et fait passer à ses prétendants trois épreuves qui, s’ils échouent, les conduiront à leur mort. Mais quand l’un deux parvient à résoudre cette série d’énigmes, c’est elle qui fait marche arrière. Cette histoire, c’est celle de Turandot, le dernier opéra écrit par le compositeur italien Puccini, qui mourra avant de l’achever, laissant le dernier acte en suspens. Les 20, 22, 24, 29 juin, et le 1er juillet, le Grand Théâtre de Genève nous entraîne dans une nouvelle interprétation et mise en scène de cette légende. Dystopie futuriste dans un décor fascinant, Turandot se projette dans la société actuelle sans perdre toute la superbe de la dernière trace laissée par le grand maître Puccini.
Dans la cité interdite de Pékin de la Chine médiévale, la fille de l’empereur n’est toujours pas mariée. Alors que son aïeule a été violée et tuée par un prince étranger, elle est réticente à son tour céder au mariage, et décide de faire passer trois épreuves, sous forme d’énigmes, à ses prétendants. Des énigmes que de nombreux hommes ne parviennent pas à résoudre, l’échec de cette résolution leur coûtant la vie : ils seront tués par décapitation. Mais Calaf, fils du roi de Tatare déchu, tombe sous le charme envoûtant de Turandot, et décide malgré les nombreuses dissuasions de son esclave Liù de se soumettre aux trois énigmes. Il parvient à répondre aux trois questions, mais Turandot refuse de l’épouser et supplie son père de la délivrer de sa promesse. Alors qu’il refuse, Calaf lui propose à son tour un défi : découvrir son nom avant l’aube, et si elle y parvient il se donnera la mort.
Cette figure aussi belle et fascinante, que cruelle et sans pitié a été inspirée par une légende persane, que l’on retrouvait déjà dans certains écrits occidentaux. Une source d’inspiration pour Puccini qui à travers son opéra donne vie par la voix à cette femme sanguinaire, refusant de se donner à un homme. Cet opéra fut la dernière oeuvre écrite par Puccini, qui mourra avant d’avoir composé le duo final. Autrefois terminé par son collaborateur Alfano, la version proposée au Grand Théâtre est celle qui fut composée en 2002 par Luciano Berio. Une nouvelle création de la fin de cet opéra légendaire qui sera pour la première fois interprétée à Genève, et mise en scène par Daniel Kramer nous transportant de la Chine médiévale vers un monde futuriste. La dystopie prend ici le dessus, avec une femme puissante qui régi la société et la place sous l’emprise d’une surveillance policière tout en éliminant les hommes selon elle superflus. Une lutte des sexes qui vient donner une nouvelle dimension à l’opéra de Puccini prenant place dans un décor imaginé par le collectif artistique teamLab. Sur scène, des effets sonores et visuels inconnus au monde de l’opéra, qui viendront encore un peu plus projeter cette création dans l’époque contemporaine. Pour diriger l’Orchestre de la Suisse Romande, Antonino Fogliani a été choisi, tandis que la glaciale et glaçante Turdandot sera interprétée par Ingela Brimberg accompagnée par Teodor Ilincăi donnant sa voix à Calaf.
Un opéra classique et éternel, qui prend racine dans l’époque contemporaine tant par sa thématique que par son décor des plus impressionnants. Une création unique en son genre qui conjugue une légende de l’opéra au temps futur.
Turandot, les 20, 22, 24, 29 juin, et le 1er juillet, au Grand Théâtre de Genève, 5, place de Neuve, Genève 1204 Genève, www.gtg.ch/