Onigiri : un origami qui se mange

Un manga culinaire à dévorer d’un seul trait (c) Shibu Onigiri
Riz nacré, nori ébène, cœur encore secret. L’onigiri – en-cas nippon loin d’être anodin – s’avance comme une énigme comestible, simple en apparence, infini dans ses variations. Chaque bouchée à la géométrie simple est une mémoire roulée en boule. Pas besoin de baguettes ni de cérémonie : il se tient à la main comme un Japon miniature, prêt à se déplier dans la bouche.
Plan serré sur ce triangle d’or — à croquer chez Shibu Onigiri, l’unique scène genevoise où il se joue.
Né dans les mains des samouraïs pressés, nourri dans les bentos des écoliers, l’onigiri a traversé les siècles comme un talisman comestible. Rond ou anguleux, salé ou grillé, il tient dans une paume mais contient des continents d’imaginaire.
Riz et rimes au coin de Carl-Vogt
Aujourd’hui, ce petit miracle s’écrit en lettres fraîches sur le boulevard Carl-Vogt : Shibu Onigiri. Une micro-arcade qui ne paie pas de mine, mais qui cache une scène digne d’un théâtre de poche. Les acteurs ? Des boules de riz sculptées à la main, maquillées de nori et costumées de saveurs.

Minimalisme nippon, maximalisme des saveurs (c) DR
Thon mayo, saumon teriyaki, bœuf gingembre ou encore umeboshi acide comme un trait de pinceau : ici, les onigiri sont des personnages de manga passés à table. Duo, trio ou combo, chaque formule est un chapitre ; chaque bouchée, une case dessinée au goût d’ailleurs.
L’art du triangle magique
Pourquoi ces petites pyramides séduisent-elles le monde ? Parce qu’elles sont à la fois pratiques comme un sandwich, élégantes comme un origami et réconfortantes comme une caresse de grand-mère. À Genève, Shibu leur redonne leur rang : pas de produit figé en rayon, mais des créations artisanales, façonnées chaque matin avec la rigueur d’un haïjin qui cherche son mot juste.
Shibu Onigiri Boulevard Carl-Vogt 41, 1205 Genève
