Molitor: la serre des possibles
L’entrée de Molitor, enlacée de feuillages : la célèbre piscine réinventée en refuge végétal (c) Molitor
Parce qu’à Paris, tout recommence toujours sous une verrière, le Molitor — la célèbre piscine devenue mythe parisien — offre à la rentrée un refuge végétal taillé pour les épicuriens en manque d’évasion. Une parenthèse qui dilate les heures, capte la lumière, et replace la table — enfin — au centre de la scène.
Immersion au Jardin d’Hiver, un écrin où l’été refuse de hiberner.
À Molitor, l’automne n’a jamais vraiment le dernier mot. Le 17 septembre, un Jardin d’Hiver éclot au bord du bassin mythique, comme une serre qui aurait retrouvé son souffle. Feuillages suspendus, lumière filtrée, parfums d’herbes et de mer : une halte qui brouille les saisons et recoud le présent de poésie. Ici, la nature ne se contemple pas — elle se respire, elle se goûte, elle s’écoute.
Sous la verrière végétale, le Jardin d’Hiver déroule sa jungle feutrée (c) Molitor
Un jardin intérieur qui parle toutes les langues du vivant
Dans la salle transformée en serre botanique, les rideaux en toile de Jouy semblent respirer, le kiosque en fer forgé fait office de portail vers un ailleurs, et les plantes dansent comme si le bassin extérieur soufflait encore un peu d’été. C’est un décor qui glisse, qui murmure, qui floute la frontière entre rêve et réalité. Le mobilier de jardin devient écrin, l’ambiance sonore une invitation au dépaysement. On n’est plus dans un restaurant : on est dans une halte onirique où l’on prend le temps… d’oublier le temps!
Un chef qui compose en chlorophylle majeure
Aux commandes du Jardin d’Hiver? Le Chef Tony Goncalves quiorchestre une cuisine vivante. Formé chez Maison Pic, au Café de l’Homme et passé par les grandes maisons parisiennes, il revient chez Molitor comme on revient à une source — lui qui y fut commis il y a plus de dix ans. Aujourd’hui, il signe une partition végétale traversée de vents d’orient : ceviche de cabillaud à la mangue et lait de coco, poulpe tendre sur polenta et Romesco, sashimi de daurade aux agrumes, poké de saumon comme une escale fraîcheur. Une cuisine précise, en mouvement, où la mer dialogue avec le végétal et où chaque assiette semble renouer avec la lumière du lieu.
Ravioles de légumes baignées à la théière : le jardin infusé en plein cœur d’assiette (c) Molitor
À ses côtés, la Cheffe pâtissière Camilla D’Ambrosio déploie un registre sucré non des moins gourmands : baba St-Germain et kalamansi, chou Caraïbes à la cardamome, praliné-mandarine…Des douceurs qui renversent l’hiver en arrière et Ensemble, ils composent un duo où le goût s’énonce comme un voyage intérieur — délicat, vibrant, inattendu.
Jeu d’ombres et douceur tiède : une tarte fine caramel/pomme qui murmure la dernière lumière (c) Molitor
Le bar : boussole liquide
Au milieu du Jardin d’Hiver se dresse le bar : une sculpture vivante, totem de verre et de végétal. Les mixologues y composent des carnets de voyages liquides : infusions florales, herbes fraîches, agrumes d’évasion, épices confidentielles. On s’y perd, on s’y retrouve et on s’y rencontre. On y boit un verre avant le dîner comme on ouvre une parenthèse. On y revient après, pour prolonger l’instant. C’est la place du village version Molitor : chic, vibrante, parfaitement orchestrée.
Un cocktail en clair-obscur, comme une gorgée de jardin sous verrière (c) Molitor
La nature comme refuge, Paris comme horizon
Dans ce havre qui mêle chlorophylle et Art Déco, on lunche, on dîne, on brunch, mais surtout, on respire. Déjeuners d’affaires qui se détendent, dîners romantiques enveloppés de lumière douce, brunchs en famille suspendus entre bassin bleu et fougères gracieuses…Molitor signe ici une invitation à ralentir, savourer, contempler. Un lieu où l’art de chiller n’est jamais une pose, mais une atmosphère.
Molitor – Jardin d’Hiver
10 avenue de la Porte Molitor, 75016 Paris
Déjeuner & dîner : du lundi au samedi
Brunch : dimanche Fermé : dimanche soir
Réservations : sur le site molitorparis.com
