Maybourne Riviera: étoile architecturale

Le Maybourne Riviera à Roquebrune-Cap-Martin ©DR

À deux galets de Monaco, au milieu des grandes dames du vieux monde au faciès soignées se dévoile un nouveau visage aux allures azuréennes: le Maybourne Riviera. Ce joyau à la géographie organique, perché sur sa péninsule rocheuse, défie ses rivales avec audace. Conçu avec virtuose par l’architecte Jean Michel Wilmotte, ce bloc d’airain de lignes blanches entrecroisées et de verre du sol au plafond éblouit par son inclinaison ultra design. L’appel des chefs y est étoilé: Jean-Georges Vongerichten au Pool Bar, Hiro Sato dirige les sushis ; le magicien pâtissier Benoît Dutreige les douceurs et le chef argentin Mauro Colagreco, le Ceto, véritable ode à la mer. L’hôtelier à féliciter? Paddy McKillen, propriétaire du Connaught, du Claridge’s et du Berkeley. À peine avoir foulé le hall caverneux que le ton est donné avec une sculpture colossale représentant un couple enlacé de Louise Bourgeois.
Récit d’une odyssée captivante.

Depuis l’aéroport de Nice où on atterrit en moins d’une heure depuis Genève, on embarque direction le nouveau spot hôtelier dont tout le monde nous parle depuis des mois ; Maybourne Riviera. La route dévoile un paysage d’une rare pureté, d’une lumière intense et d’un panorama à couper le souffle. Un thriller romantique nous vient en tête: La main au collet, dans lequel Hitchcock capture le glamour inné du tourbillon montagneux de la route que nous négocions jusqu’à Roquebrune-Cap-Martin. Tout Monaco en contrebas et le Cap Martin au-delà, ce ruban de bitume suspendu entre ciel et mer nous promet une destination à l’image du voyage: éthéré. Découvrir le Maybourne Riviera c’est comme déballer un cadeau. On avait salivé en voyant les photos des lieux et à l’arrivée, on réalise que ces dernières rendent pleinement justice au lieu. 

Le Maybourne Riviera, perché sur sa péninsule rocheuse ©DR

Nouveau visage de la Côte d’Azur
L’extérieur indéniablement audacieux et d’un modernisme saisissant semble défier la gravité depuis son perchoir au bord de la falaise. Avec une vue sur la Méditerranée à près de 300 mètres de hauteur, l’architecte Jean-Michel Wilmotte n’a pas perdu une seule occasion de mettre en valeur les vues. Il use ici du verre, du sol au plafond avec des lignes épurées, d’une splendeur moderniste. La construction a été une prouesse d’ingénierie monumentale, nécessitant six années de travaux intenses avec un forage des poutres en acier de qualité Samson dans la paroi rocheuse pour garantir que toute la bâtisse reste bien en place. Dans le hall d’entrée, l’espace est dominé par une sculpture signée de la géniale Louise Bourgeois. Baptisée Le Couple, elle est coulée en aluminium et représente des amants enlacés dans leurs entrailles. Juste à côté, les tables et la chaise Bibendum sont un clin d’œil à la designer irlandaise Eileen Gray dont la Villa E-1027 se trouve à deux pas de l’hôtel.

Dans le hall d’entrée, l’espace est dominé par une sculpture signée de la géniale Louise Bourgeois. ©DR

Jolie scénographie
Le hall cède la place à des intérieurs remplis d’art qui regorgent de la lumière vive et blanche de la Riviera. Puisant dans les abondantes traditions artistiques de la région, une grande partie de l’art, du mobilier, de la verrerie et de la céramique de l’hôtel est sur mesure et a été fabriquée localement. À cela s’ajoutent de nombreuses peintures et sculptures qui créent le caractère unique des lieux. Les couloirs sont ornés d’œuvres de Clara Claus, Susan Elias et Matt Jukes et les trois ailes qui composent l’hôtel sont toutes une gracieuseté de différentes personnalités de renommée mondiale sur la scène mondiale du design telles que Bryan O’ Sullivan Studio, André Fu. , Rigby et Rigby, Marcelo Joulia, Michelle Wu et Pierre Yovanovitch. Les 69 chambres sont un cumulus : moelleux, crémeux et éthéré. La scénographie en jette! Les baignoires ovales taillées dans des dalles de marbre brisent tous nos records de likes sur Instagram. Mais comme toutes les chambres ont vue sur la mer – et certaines ont des piscines ou des terrasses – le design mène une bataille perdue d’avance. Seules trois des suites panoramiques dépassant des falaises au sommet de l’hôtel offrent une vue à près de 360 ​​degrés. Quant à la beauté architecturale extérieure, elle relève à nouveau la tête au niveau de la piscine à débordement. La vue y est fascinante. Il y sévit une alchimie à couper le souffle, où le bleu de la piscine à débordement rencontre la brume de l’océan.

Féerie culinaire
Si les vues sont le premier attrait du Riviera Maybourne, sa magie culinaire est la seconde. Avec deux des meilleurs chefs du monde à la tête des restaurants de l’hôtel, il n’y a pas grand-chose qui puisse mal tourner. Mauro Colagreco, le légendaire chef du Mirazur triplement étoilé à Menton, dirige deux des trois restaurants de l’hôtel, le troisième – La Piscine –  est géré par Jean-Georges Vongerichten. La Riviera est l’hôtel le plus proche d’un restaurant décontracté, tandis que le Ceto, le grill de fruits de mer situé au dernier étage de Colagreco, possède déjà une étoile Michelin. À l’entrée, la scénographie en jette clairement. Là, on découvre une chambre climatisée et tapissée de sel rose d’Himalaya avec de macabres carcasses de thon entier suspendues à des hameçons. Plus tard, on dégustera les lamelles de ces poissons qui auront séjourné deux mois dans cette salle de salaison, mûrissant lentement jusqu’à ce qu’ils fondent langoureusement dans notre bouche. Jouant avec des délices comme les algues, les herbes marines et le concombre de mer, le dîner se dévoile aussi singulier que cinglant de bon goût. Les plats défient les conventions. Colagreco fait de la betterave, et non du caviar, la vedette d’un plat, tandis que le modeste navet partage le devant de la scène avec le homard dans une autre assiette. Des petits pains en forme de nénuphar sont servis avec un poème de Pablo Neruda. Le chef, très impliqué sur la question environnementale, certifie des produits locaux, biologiques et de saison. On flotte dans un voyage sensoriel ailleurs connu sous le nom de dîner…Deux nuits ici créent des souvenirs plus durables que deux semaines aux Seychelles.

 

The Maybourne Riviera
1551 Rte de la Turbie, 06190 Roquebrune-Cap-Martin
Tél. +334 93 37 50 00
www.maybourneriviera.com