Le MIH, écrin architectural du temps
Le Musée International d’Horlogerie installé dans le parc des musées de La Chaux-de-Fonds fête cette année ses 50 ans. Un anniversaire qui célèbre la création du musée bien sûr, mais aussi son bâtiment. Pensé comme une maison troglodyte, encastré dans la roche, ce bâtiment à l’architecture brutaliste classé à l’inventaire des monuments et sites nous invite à sa redécouverte dans le cadre d’une exposition lui étant consacrée. Un accrochage revenant sur l’histoire de sa construction, le choix de son esthétique, mais aussi l’union entre horlogerie, muséologie et architecture. En parallèle de cette exposition intitulée Brut. Cinquante ans d’un écrin monumental, le MIH propose également au public de découvrir sa présentation traditionnelle consacrée aux nouvelles acquisitions. Escapade à la croisée des disciplines.
Brut. Cinquante ans d’un écrin monumental
Le projet est immense, monumental. Imaginer un écrin destiné à accueillir la plus grande collection horlogère au monde. Sa place est elle cependant toute trouvée : dans le parc des musées de La Chaux-de-Fonds. Mais l’architecture du musée n’est pas déposée sur la pelouse de la parcelle. Au lieu de cela, elle s’insère dans son sol, dans sa paroi, s’inspirant directement des habitations troglodytes se nichant dans la pierre. Derrière cette inspiration, la volonté de créer une expérience totale pour le visiteur. Il ne fait pas qu’entrer dans un musée, le Musée International de l’Horlogerie a pour vocation de nous immerger dans la mesure du temps. L’enjeu est important, la récession n’aide pas, mais en 1974 le musée ouvre ses portes au public. 50 ans plus tard, il est toujours là. L’histoire de ce lieu, écrin des gardes temps les plus précieux, est alors racontée dans la nouvelle exposition portée par le musée qui associe l’univers de l’horlogerie à celui de l’architecture, le temps d’un accrochage temporaire. Nous revenons alors sur le récit de ce musée directement inspiré de la vague brutaliste. Derrière ce projet se trouve un architecte natif de la ville vaudoise, Georges-J. Hæfeli accompagné sur ce chantier par le Zurichois Pierre Zoelly, qui se doit alors d’imaginer un écrin adapté à ce qu’il renferme tout en respectant l’environnement dans lequel il s’implante. « L’écrin monumental imaginé par les architectes remplit intelligemment toutes les exigences du programme. Il concilie les antagonismes et les jeux d’échelle. D’étroites collaborations se nouent avec des spécialistes en physique des bâtiments (…). Unanimement salué par la presse à son inauguration, le MIH est lauréat du premier Prix Béton, en 1977. Il reçoit le Prix Cembureau et est promu Musée européen de l’année 1978 » racontent les commissaires de l’exposition. Pour nous immerger dans cette histoire du bâti, le musée propose aujourd’hui une projection d’images d’archives nous permettant de mieux comprendre l’architecture de ce lieu d’exception. À travers des photos et des témoignages, nous sommes invités à nous familiariser avec ce bâtiment tout de béton, aux courbes surprenantes, aux lignes droites à la géométrie parfaite, radicale. Mais la meilleure manière de le redécouvrir reste encore de l’observer sous toutes ses coutures. Cette exposition qui s’achèvera le 10 novembre prochain s’inscrit également dans une perspective de rétrospective en amont de la future rénovation du musée qui prendra place dans les années à venir, garantissant au projet brutaliste de perdurer pendant le prochain demi-siècle.
Nouvelles acquisitions, rétrospective
De passage au musée, nous en profitons pour partir à la découverte de la seconde exposition organisée par le MIH consacrée à ses nouvelles acquisitions de la dernière année. « L’année écoulée restera gravée dans les annales du MIH, tant les 280 pièces achetées et reçues revêtent une importance significative pour l’histoire de l’horlogerie. Parmi une vingtaine de donatrices et donateurs différents, mentionnons deux personnalités singulières, récemment disparues, dont la générosité enrichit notablement les collections du MIH : Michel Hubert et Eduard Streit » précisent les équipes du musée. À découvrir jusqu’au 28 février 2025.
Brut. Cinquante ans d’un écrin monumental
Jusqu’au 10 novembre 2024
Nouvelles acquisitions
Jusqu’au 28 février 2025
Musée International de l’Horlogerie
Rue des Musées 29, 2300 La Chaux-de-Fonds
www.chaux-de-fonds.ch/musees/mih