Le MEG se fait tirer le portrait

©Yann Roulet

Si l’architecture peut paraitre semblable aux regards de tous, notre approche d’un bâtiment est en fait unique en son genre. Et c’est cette idée que continue de développer chaque année le concours de photographies d’architecture du MEG. Ce bâtiment à l’allure résolument moderne invitait les mordus de photos à venir l’immortaliser, à leur façon. Le résultat ? Une myriade d’images où chacun démontre avec brio que notre vision d’un bâtiment est loin d’être unique. Après plusieurs semaines de concours, les 20 lauréats s’exposent dans les jardins du musée. Une mise en abîme qui fait ressortir le caractère unique de l’institution.

Depuis 2014, le concours de photographies organisé par le MEG continue d’attirer de nombreux participants. En même temps, difficile de ne pas être inspiré par ce bâtiment qui s’affiche tel un OVNI dans le Quartier des Bains. Imaginé par les architectes Marco Graber et Thomas Pulver, sa façade faite de losanges qui nous rappellent un arlequin aux couleurs douces affiche sa singularité au quotidien. Et pour la célébrer, quelle plus belle façon que de demander au public, aux passants, aux genevois, de l’immortaliser, à leur façon ? Après plusieurs semaines de concours, les 20 lauréats ont enfin été sélectionnés, le trio de tête s’affichant comme les gagnants de cette édition. Trois gagnants, et trois visions, presque opposées.

©Thomas Cassoudesalle

On sourit devant la photographie de Thomas Cassoudesalle, où un teckel et son propriétaire passe au pas de course devant la façade à facettes venant perturber l’architecture calme par leur mouvement et leurs couleurs. Pour le photographe amateur, la photographie c’est comme la pêche : on se positionne quelque part, et on attend que quelque chose se passe. Ici, un chien en balade. Une pépite aussi humoristique que réaliste, qui replace l’architecture dans son contexte, nous faisant redescendre sur terre. Si les clichés ont été soumis anonymement au concours, les choses ont fait que parmi le trio de tête s’est retrouvée Antonietta Riviello, ancienne employée du café du musée, aujourd’hui devenue gérante du lieu. Pour elle, l’espace est familier, mais malgré tout elle a réussi à imprimer un regard artistique sur ce lieu, et à proposer une image presque abstraite. Son sujet ? Le plafond du bâtiment, et ses lampes, mais vus à travers les trous des fameuses chaises du café. Une créativité qui démontre que le quotidien peut inspirer. Enfin, Yann Roulet a lui décidé d’immortaliser la descente vers les salles d’exposition. Sa photographie en noir et blanc capte à la fois l’architecture complexe et épurée du bâtiment, tout en parvenant à saisir le calme de ce lieu d’exposition. Un cliché qui reflète le sentiment d’une balade au MEG, quelques minutes après l’ouverture, alors que le calme règne encore dans cet écrin architectural. Ces trois oeuvres, mais aussi les 17 autres retenues par le jury, sont à découvrir dans les jardins du MEG jusqu’à la fin du mois d’octobre. Un portrait in situ qui nous fait redécouvrir le musée à travers les yeux d’un autre.

©Antonietta Riviello

Photos gagnantes du concours #LeMEGenPhoto, à découvrir du 16 août au 31 octobre 2021, dans les jardins du MEG, Boulevard Carl-Vogt 65, 1205 Genève