LE CLIMAT, UN SUJET HOT !

Tout le monde en parle. Tout le temps. Mais en banal sujet quotidien, la météo a mué vers le débat sur le dérèglement climatique. Constat: encore un peu de surconsommation doublée de flegme et nous grillerons comme des poulets. Pourtant c’est dans la bonne humeurqu’Alternatiba nous tend la perche à Genève pour faire bouger les choses. Désormais événement incontournable, voilà du beau monde qui remonte ses manches pour fertiliser l’espoir avec des mesures alternatives. Pour sa 5ème édition, une cinquantaine de conférences, projections de films et ateliers gratuits sont programmés du 9 au 14 septembre. Céline Perino et Charlotte Nicoulaz, organisatrices, s’accordent à dire qu’il serait possible de renverser la vapeur. Partage d’idées par deux militantes très impliquées.

Alternatiba Léman devient Alternatiba Léman Transition climat…

Charlotte: L’événement traite depuis toujours de laproblématique du climat. Si le potentiel du festival est phénoménal grâce à sa programmation riche, adaptéeà tous les âges, il est devenu nécessaire d’apposer à sonnom ces deux mots clés pour toucher un maximum demonde. En 2016, l’événement a reçu la mention du prixcantonal genevois du développement durable. Dans le contexte actuel, le festival a plus que jamais raisond’être. Notre but est de faire d’Alternatiba un catalyseurpopulaire, pour impacter tous ensemble une société où la mobilisation citoyenne fera la différence.

Quel est votre point de vue sur les progrès dans le domaine de la transition pour le climat?  

Céline: La mobilisation est de plus en plus forte à l’inter-national. C’est flagrant aussi en Suisse. La médiatisationde Greta Thunberg a favorisé la prise de conscience, ycompris chez les jeunes. Ils ont bien compris l’impact po- tentiel de leur mobilisation, notamment lors de la grève pour le climat. Les enseignants se sont organisés en« Collectif enseignant.e.s pour le climat et la biodiversi-té ». On voit naitre une solidarité forte, toutes générationsconfondues, qui génère une stimulation productive.De nombreux mouvements ont pris de l’ampleur, tels qu’Extinction Rebellion, ou le collectif Breakfree Suisse. L’association des ainées pour la protection du climat compte 1000 membres alors qu’elles étaient un peu plus de 500 il y a 3 ans… La mobilisation essaime !

Charlotte: A Genève, on a vu la problématique se dé- mocratiser. Alternatiba suit le mouvement et grandit chaque année. De 120 stands en 2018, ils sont 150 à pré-sent. C’est le témoignage d’une action locale croissante,favorable à un système revisité.

Quels seront les temps forts de cette édition? 

Céline: Nous traitons un maximum de thèmes enlien à la transition climatique, y compris l’agriculture de proximité, l’éco-habitat, le recyclage des déchets,la consommation responsable, ou encore les médiasalternatifs. S’il fallait choisir, nous conseillerions plusspécialement les conférences du mardi 10 septembre,Comment accélérer les changements de comportementsavec Sébastien Bohler, rédacteur en chef rédacteur en chef du mensuel Cerveau & Psycho et auteur du livreLe Bug Humain et celles du jeudi 12 Le rôle du systèmebancaire dans le débat climatique, où va votre argent ?.Côté cinéma, le film de Cyril Dion, Après Demain, sera projeté à Cinélux. Ce sera l’occasion de faire un point desituation sur ce qui a été entrepris.

Charlotte: Certains de nos intervenants sont des figuresemblématiques qui pourront inspirer le public, donner le ton. Entre autres, nous accueillons Aurélien Barrau, astrophysicien et auteur du livre Le plus grand défi del’histoire de l’humanité, le vendredi 13, ainsi que Corinne Lepage, ex-ministre française de l’environnement qui nous aidera à définir Comment créer un lobby citoyen face aux lobbies des multinationales, le jeudi 12.

Un dernier mot ?

Céline: Alternatiba se veut inclusif et festif. Si les sujetssont traités en profondeur, l’événement jongle avec la légèreté pour véhiculer l’espoir et donner un élan citoyen. Et comme se rassembler et réfléchir ensembledonne faim et soif, des stands de restauration végéta- rienne, bio et locale satisferont les envies de chacun. Ala fin de la journée du 14, les festivités se terminerontavec des concerts gratuits devant le mur des réforma-teurs. Environ 6000 personnes sont venues l’an passé,gageons que nous aurons pu titiller consciences etcuriosités pour atteindre le double cette année !