L’ART À L’HOPITAL

Le service culturel des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) a monté un projet par- ticipatif auquel prennent part des patients de l’institut psychiatrique de Belle-idée ainsi que des membres d’associations de santé mentale ou encore les artistes qui intègrent lefond d’art des HUG : en tout une vingtaine de participants pour une trentaine d’œuvres.100 clichés sur Belle-Idée est une exposition de photographies qui sonde les méandres de la créativité à l’ombre des arbres centenaires du parc de l’institut ainsi que dans l’Espace Abraham Joly.

INTERROGER PAR LA PHOTOGRAPHIE

Depuis quelques années maintenant, le Service desaffaires culturelles des HUG s’est donné pour mission d’inclure de l’art et de la culture au sein de ses établisse-ments. Cette mission de promouvoir de l’art à l’hôpitalpermet de réduire la frontière avec la ville et de créer un environnement propice au bien-être. Le projet actuel- lement en cours dans le parc de Belle-Idée apporte un grain de folie dans le monde de la psychiatrie et donne la possibilité à divers protagonistes du domaine de se réu- nir et, ensemble, aller au-delà du rapport conventionnel patient-professionnel. Le statut des auteurs des clichésn’est donc volontairement pas indiqué. L’hétérogénéitédes clichés questionne le rapport face à la créativité età la dose de folie qu’on peut y insérer. Cette multiplica- tion des points de vue produit des clichés audacieux et parfois même carrément bigarrés. Outre un résultat purement esthétique, cette exposition vise également une meilleure compréhension des maladies psychiquesqui souffrent trop bien souvent d’idées préconçues de lapart du grand public. Les clichés à découvrir dans le parcsont par ailleurs agrémentés d’un diaporama visible à l’Espace Abraham Joly.

Une sélection de photographies de l’artiste Bernard Faucon a également été́ intégrée dans le parcours de l’exposition. Ces images sont issues du projet « Le Plus beau jour de ma jeunesse » durant lequel l’artiste confiaitdes appareils photos jetables à des jeunes issus devingt pays différents en leur laissant carte blanche. Du Maroc au Japon, de la Birmanie à Cuba, du Cambodge à la Suède, de l’Allemagne au Brésil, de Java à Moscou…la diversité des sujets capturés permettent à Bernard

Faucon de retrouver un instantané de jeunesse, deludisme et de créativité à l’instar des œuvres exposésdans le parc de Belle-Idée.