LA VILLE AUX MILLE ET UNE VIES

Après 15 ans de guerre civile (1975-1990), tel un phénix, porté par ses fidèles citadins aux rires sans fin, Beyrouth renaît de ses cendres et sans cesse progresse. Ses paysages urbains surgissent comme autant d’hallucinations visuelles, olfactives et auditives, reflets fidèles de sa mixité culturelle et de ses tribulations internes. On file à travers cette capitale étoile, portée par une circulation diaprée, drapée de Porsches Cayenne noir métallisé ou de vieilles mercedes oldschool fumantes aux vitres teintées sur des routes aléatoires allant vers le sud le matin, vers le nord au soir. Beyrouth déroute mais jamais ne laisse en proie à un doute: son parfum envoûte et hante son hôte pendant et surtout après son départ. On est allé tester cette ville-mythe avec la nouvelle compagnie aérienne chair airlines desservant directement depuis Zurich. Extraits.

Exaltante, excessive, affriolante et extatique, Beyrouth attise, enivre, éclabousse le visiteur, l’empêche de penser, le coince, l’hypnotise. Sa fougue presque allégorique et son parfum encensant usent de tous ses travers pour infuser chez son convive un souvenir insensé et sans fin. Parce que l’un des éléments de l’identité de Beyrouth est sûrement dans cet exercice-là: une traduction d’influences orientales et occidentales, à l’image d’une ville d’échanges. Sise aux portes de l’Orient, ce jeune pays de 6000 ans a de tout temps fasciné l’occident. Ses deux millions d’habitants s’étagent entre la Méditerranée et la «montagne blanche», un surnom immaculé né de ses roches calcaires et des ses sommets neigeux. Malgré son histoire criblée de dates funestes et de souvenirs maussades, elle continue de faire rêver les foules sentimentales, recelant autant de secrets d’alcôves, d’histoires d’initiés et d’anecdotes fantasmées. Les visiteurs affluent et le mythe demeure.

La grottes aux pigeons

PHÉNIX ORIENTAL

Néant du néon, tel un morceau de comète encore incandescent qui vient de se fracasser sur le sol, la cité composée de quartiers de gâteaux secs, tous grignotés, des miettes et de morceaux, brillent au loin de la nuit des ruines de ses pavés recomposés de manière effrénée. C’est amoureux de leur pays que les Beyrouthins on fait renaître leur cité. Son corps s’est vu relifté après plusieurs attaques chirurgicales, la ville ne meurt pas. Elle récupère de sa splendeur doucement mais sûrement. Son coeur se dévoile complexe et son plan tentaculaire se tisse d’immeubles, en cours de construction, en cours de démolition ou en cours de finition depuis trente ans.

LET’S THINK POSITIVE

Orienté occident à outrance ou souvenir d’avant-guerre (haut lieu de la jet internationale dans les années 1960), Beyrouth excelle à nouveau dans son genre: redeve- nir la petite Suisse de l’orient. Il faut venir voir la ville maintenant, renaissante, en mutation parce que tout – le mieux en l’occurrence – semble encore possible. Avec le sentiment que votre présence même en constitue la tangible promesse. Sa compétition effrénée avec Dubaï pour devenir la nouvelle destination à la mode la pousse toujours plus loin. Le toujours plus grand, plus beau, plus festif, plus pailleté est leur nouveau leitmotiv.

La Mosquée AlAmine

NOS TIPS POUR UN TRIP AU TOP

1. Faîtes une halte sur la corniche, El Manara, quartier musulman, au café Palace et ses jardins jetés sur la mer. Fumez une chicha parfumée face à la célèbre grotte aux pigeons en matant les joueurs de tric-trac (jeu de société de hasard).

2. Découvrez la scène artistique libanaise à travers une foire d’art: Beirut Art Fair (BAF). Pour ces 10 ans, l’incontournable manifestation devenue internationale et dédiée à l’art moderne et contemporain a décidé de s’associer à la Beirut Design Fair (BDF) pour unir leur force créative. L’événement aura lieu du 18 au 22 septembre. (www.beirut-art-fair.com)

3. Laissez vous transporter, dans le quartier de Hamra, par une foule d’étudiants, de boutiques de vêtements en bars tendance et échoppes traditionnelles. Puis tester les doudous corsés (shots vodka, jus de citron, tabasco & olive) en écoutant d’excellents mix rock électro au Torino avant d’enchaîner avec d’autres bars animés de la rue Gouraud à Gemmayzé. Autre option, le biotope où la nuit s’excite est celui des quartiers plus anciens, dans Ashrafieh surtout avec la rue Monot comme axe majeur.

4. Dans le quartier d’Achrafieh, visitez un autre monde. Ici, c’est tatouages, barbes taillées et looks travaillés. Dans ce centre artistique, les boutiques design et les pop-up stores poussent comme des champignons. Un mini crochet par les 200 marches du charmant escalier Saint-Nicolas et la visite du Musée Sursock, valent le détour. Dédié à l’art moderne, ce espace gratuit a rouvert en 2015 après plusieurs années d’agrandissement et de rénovation.

5. Redescendez sur Bachoura, pour admirer la sublime mosquée Mohammad Al-Amin pratiquement collée à la cathédrale Maronite-Saint-Georges, un symbole de la pluralité du pays où cohabitent 17 confessions reconnues par l’État (3 musulmanes, 13 chrétiennes et une juive).

6. Pénétrer dans l’antre de la hype sur le roof top de la plus célèbre boîte de nuit du Liban, le Skybar. Rdv au dernier étage de de Beirut Exhibition & Leisure Centre, dowtown. Ambiance zik à donf, mecs ultra bodybuil- dés et nanas maquillées comme des mercos volés.

7. Rdv aux plages de l’Oceana, de Bambou Bay ou de la voile bleu pour leurs célèbres Beach-partys où les DJ’s du monde entier passent leur été. Et flâner à la piscine de l’hôtel Mövenpick où tout Beyrouth apprécie y rouler des mécaniques.

8. Goûtez aux délices de la gastronomie locale en s’initiant à la danse orientale au restaurant traditionnel Al Falamanki. Au menu: houmous, moutabal et autres mezze qui valent à eux seuls le voyage à Beyrouth.

Comment s’y rendre:
La compagnie aérienne suisse Chair Airlines propose des des vols directs depuis Zurich.
Aller tous les jeudis et dimanches et retour tous les lundis et vendredis.

www.chair.ch