La révolution hongroise illumine Genève

©Marco Borggreve

C’est avec joie que Genève retrouve en cette saison un chef d’orchestre qui avait déjà posé ses valises dans la cité de Calvin il y a maintenant quelques années, Gergely Madaras. Le musicien, après avoir dirigé au Grand Théâtre de Genève, puis avoir été choisi comme directeur musical de l’orchestre de Lièges, retrouve le territoire roman et pose ses valises à Genève, où il dirigera le Geneva Chambre Orchestra le temps d’un répertoire au caractère unique et novateur, à l’image de sa tournée à la thématique innovante. Un retour en musique à l’air de révolution.

Gergely Madaras, un nom qui avait déjà fait écho à Genève dans le passé, revient le temps d’un concert sur le territoire suisse. Un nom qui a depuis longtemps marqué les esprits dans le milieu de la musique classique, et que le Financial Times recommandait de suivre assidûment. Ils avaient vu juste, car ayant pris la direction musicale de l’orchestre de Lièges en septembre passé, le chef d’orchestre hongrois semble aujourd’hui mener la danse sur la scène artistique classique. Reconnu pour ses interprétations au regard novateur, et admiré pour sa capacité à faire de chaque pièce musicale une nouvelle découverte, Gergely Madaras avait déjà su conquérir le public roman lors de sa direction de l’orchestre du Grand Théâtre de Genève. Aujourd’hui il revient sur la scène genevoise pour diriger son orchestre dans le cadre de sa nouvelle saison, proposant d’aborder un thème original et risqué, la révolution. Cette thématique se verra illustrée à travers deux questions, la musique composée en période de révolution, mais également des pièces perçues comme révolutionnaires dans l’univers de la musique classique, influences majeures de la musique contemporaine. Le Sacre du Printemps, pièce révolutionnaire par excellence, sera interprétée au cours de cette saison, tout comme des compositions de Debussy, à l’image de La Mer, ou encore l’étonnante Symphony n°3 « Eroica » de Beethoven. Un programme lui aussi révolutionnaire en soi, qui viendra faire entendre ses notes atypiques lors d’un concert sur la scène genevoise du Bâtiments des Forces Motrices le 3 mars prochain. Le public roman aura alors l’opportunité d’écouter s’égrener les notes de la Symphonie n°3 de Beethoven, ainsi que celles des Métamorphoses de R. Strauss, dirigées par la baguette du chef d’orchestre hongrois. Sous la direction de l’artiste, nous retrouverons les musiciens du Geneva Chambre Orchestra, la promesse d’un concert d’exception prenant part à une tournée que Gergely Madaras aborde avec une volonté de renouveau, une accessibilité qui conserve ses lettres de noblesse. C’est alors une révolution hongroise qui vient bousculer les répertoires et les attitudes, poussant les musiciens, comme il le dit lui-même, à descendre de leur tour d’ivoire pour mieux nous faire vivre l’excellence.

Gergely Madaras et le Geneva Chamber Orchestra, le 3 mars 2020, Bâtiment des Forces Motrices, Place des Volontaires 2, 1204 Genève.