La diète: coup de jeûne

Depuis plus de 2000 ans, le jeûne est utilisé pour ses vertus diététiques et thérapeutiques. Au XIXème siècle, il faisait l’objet de nombreuses expériences ayant pour but de prouver ses effets préventifs et thérapeutiques. Depuis 1980, en Russie, il est inscrit dans une politique de santé publique. Et ce printemps, a été publiée la première étude scientifique suisse sur le jeûne. Réalisée à Champoussin en collaboration avec le centre Interlude Bien-Être, cette dernière dévoile les bienfaits de la pratique et brise des idées reçues. Close-up. 

 

De tout temps, on a cherché à purifier son âme et son corps et toutes les cultures prônent à leur façon l’ascèse alimentaire. Les animaux ont aussi leurs périodes d’abstinence, et même les voitures ont besoin d’une vidange régulièrement! Aujourd’hui, la science commence à valider les bienfaits de la restriction calorique et la privation de nourriture à des fins thérapeutiques ou pour augmenter la longévité. L’idée n’est pas nouvelle et de nombreuses expériences ont déjà été menées de par le monde, mais en février dernier, une étude scientifique portant sur la privation de nourriture – la première du genre dans notre pays – toutes méthodologies confondues, a été réalisée entre mai et octobre 2019 dans la commune de Val-d’Illiez, à Champoussin en collaboration avec le centre Interlude Bien-Être. Son objectif? Explorer et valider les bienfaits santé après une période de sept jours de jeûne. Ici le même échantillon de participants a été suivi au 1er jour de jeûne, au 7ème (dernier jour de jeûne) et 2 mois plus tard. Cela permet de démystifier la pratique de l’ascèse alimentaire. 

L’étude fait voler en éclats plusieurs mythes. Ainsi, le jeûne n’est ni dangereux ni risqué et ne fait pas perdre toute sa masse musculaire! Certes un petit pourcentage de protéine est consommé le 2ème ou 3ème jour du jeûne mais le corps change rapidement de source d’énergie et va puiser en grande priorité dans les masses graisseuses. En outre, l’étude démontre qu’à 60 jours d’une semaine de jeûne, l’échantillon n’a non seulement pas perdu sa masse musculaire, mais en plus se retrouve avec un pourcentage de masse musculaire supérieur à celui d’avant leur jeûne. Cela prouve que le processus du jeûne crée un stress positif sur le corps, lequel améliore son métabolisme. Il a également été observé que la fréquence cardiaque des personnes suivies a diminué 60 jours après leur séjour de jeûne – un autre élément qui prouve que le jeûne n’est pas dangereux – et au contraire plutôt bénéfique sur la santé humaine. 

L’autre grande appréhension du jeûne est celle de penser qu’il s’apparente à un régime et que les kilos perdus pendant la privation de nourriture vont vite être repris voire augmentés. Ici, l’étude dément catégoriquement ce mythe. En effet, le poids moyen 60 jours après la fin de la semaine de jeûne était toujours inférieur au poids initial sur l’échantillon testé. D’ailleurs, Louis Clerc, directeur d’Interlude Bien-Etre explique que les participants ne se ruent pas sur la nourriture à la fin de leur jeûne. Et d’ajouter, qu’il n’est pas rare de constater qu’un quart du groupe – voir la moitié – refuse de prendre le repas de reprise alimentaire le dernier jour afin de continuer à jeûner quelques jours supplémentaires chez eux. 

Le jeûne est de plus en plus reconnu par la communauté scientifique en tant que pratique pour prévenir les maladies qui causent la plupart de la morbidité et de la mortalité dans les populations occidentales (diabète, maladies cardiovasculaires, cancer et démence). Fusionnées, ces observations suggèrent que le jeûne favorise la longévité en bonne santé. Il faut toutefois privilégier un suivi lorsqu’on décide de se lancer dans ce type d’expérience. Ce grand ménage de l’esprit ne peut s’opérer qu’à condition de respecter certaines règles. Un jeûne nécessite de la disponibilité pour rythmer les journées par des lectures, des marches ou de la méditation. Des activités typiquement proposées par des centres de bien-être à l’image d’Interlude. 

Pour une faim heureuse, il est donc recommandé d’être accompagné. Informez au moins votre médecin si l’envie vous prend d’entreprendre la démarche seul!

 

On vous recommande le centre Interlude bien-être qui propose des séjours de jeûne et randonnées ainsi que des séjours cure de jus à Champoussin, Val-d’Illiez, Valais

Tél. 076 340 93 83
www.interludebienetre.ch